Lectures : Es. 60. 1 à 5 / Matth. 2. 1 à 12 / Apoc. 21. 1 à 8

« Voici, je fais toutes choses nouvelles… »

Année après année, les grandes villes rivalisent d’imagination pour marquer le passage à la nouvelle année. Malgré les crises et les catastrophes que notre monde connaît, la version 2019/2020 n’aura pas fait exception. Les animations pyrotechniques se sont surpassées les unes aux autres. Et les moyens médiatiques actuels, nous permettent de les admirer comme si nous y étions. C’est dire la fascination de nos contemporains pour la fête, la nouveauté ; le désir d’évasion, de renouveau. Ces moments particuliers donnent l’impression de commencer quelque chose de neuf. Ils nous invitent quelque part à nous débarrasser des choses négatives du passé et à envisager de nouvelles espérances. Sur le plan spirituel aussi, la Parole de Dieu nous encourage au renouveau. À faire régulièrement une mise en ordre, une mise à jour de nos vies. À vivre de progrès en progrès. Ce matin, je vous invite à méditer sur trois textes bibliques qui nous parlent de nouveauté. Qui nous disent, en quelque sorte, comment vivre de nouvelles choses avec Dieu ? Comment porter un regard toujours plein d’espérance sur la vie ?

1°) « Sur toi le Seigneur va se lever… »

Cette parole du Seigneur adressée en premier lieu à la ville de Jérusalem, témoigne de la puissance de Dieu, de sa capacité à changer le cours de l’histoire. Elle témoigne de sa capacité à changer le cours de notre histoire également. Esaïe prophétise sur le retour du peuple d’Israël après 70 ans d’exil à Babylone. Il adresse ces paroles alors que le peuple est toujours en captivité, découragé, désespéré, sans perspective de retour. Ses contemporains auront du mal à le croire. Et pourtant, la prophétie s’accomplira. « Porte tes regards… et vois… tu verras, tu seras rayonnante… ». Le retour de l’exil fut effectivement un grand moment de joie, de restauration, de renouveau pour le peuple, malgré les obstacles, les contretemps, les luttes. Les livres d’Esdras et de Néhémie nous racontent cela en détail. Mais ce qui marque surtout dans ces événements, c’est cette capacité de Dieu, à intervenir dans l’histoire des hommes. De changer les situations qui paraissent impossibles à changer.

Il en va ainsi de nos vies. « Sur toi aussi, le Seigneur va se lever… Mets-toi debout et devient lumière… tu verras, tu seras rayonnante… ». L’apôtre Paul nous parle de Dieu comme celui « qui donne la vie aux morts, et qui appelle les choses qui ne sont point comme si elles étaient » (Rom. 4. 17). Il est certainement de nombreuses choses qui ne sont pas « encore » pour nous en ce début d’année, mais qui sait si elles ne sont pas déjà, pour Dieu ? Si elles n’existent pas déjà pour Lui ? Ayons foi !

2°) « Nous avons vu son astre à l’Orient… »

On ne sait pas grand-chose de ces mages venus d’Orient pour adorer Jésus. On ne sait pas non plus quelles étaient leurs connaissances de l’Univers, leur foi. Mais leur histoire reste surprenante. En ce jour de l’Épiphanie, elle questionne toujours. Il s’est certainement passé quelque chose dans l’Univers, à la naissance de Jésus ! La venue du Dieu de l’Univers sur terre n’a certainement pas été quelque chose d’anodin ! Elle  a été et restera l’événement majeur de l’histoire du monde. Ce que les mages ont observé devait être suffisamment nouveau et fort, pour qu’ils aient discerné la naissance d’un roi, et pour qu’ils se soient mis en route. Leur foi trouble Hérode et tout Jérusalem avec lui. Dieu se fait connaître à ceux qui le cherchent. À ceux qui prennent le temps de méditer, d’observer le monde, à la recherche de la vérité, à la recherche de Dieu. Dieu se révèle à ses enfants aussi, à ceux qui le cherchent vraiment. Jésus l’a dit : « Cherchez et vous trouverez… ». Dieu se révèle à ceux qui prennent le temps pour écouter sa Parole, la voix de l’Esprit Saint. Dieu se révèle, révèle ses plans, éclaire la route de ceux qui savent se mettre à son écoute. Qui savent discerner sa voix dans les événements, dans sa Parole. L’expérience de ces mages nous montre comment Dieu sait guider, conduire jusqu’à lui, remplir de paix et de joie ceux qui le cherchent.

Comme ces mages venus d‘Orient, mettons-nous en route, nous aussi, ou continuons notre route à l’écoute de sa voix. Celle de l’amour, du pardon, de la sainteté, de la fidélité au Seigneur et à son église. Celle du partage, de la compassion, de l’entraide… Cherchons sans cesse la voie de Dieu, sa volonté, ce qu’il a préparé pour nous. Cherchons sans cesse sa présence pour l’adorer, l’aimer, l’honorer, lui dire notre joie, notre reconnaissance. Qui sait si ce n’est pas à travers cela que Dieu a prévu de réaliser les choses nouvelles qu’il a préparées pour nous ? Si nous pensons tout savoir, et ne désirons rien de plus, n’attendons rien de nouveau !

3°) « Voici, je fais toutes choses nouvelles… »

Pour finir, le livre de l’Apocalypse de Jean nous transporte dans une nouveauté qui n’est pas encore, mais qui est déjà pour Dieu, son Royaume éternel. L’apôtre Jean porte nos regards vers ce monde où l’on ne compte plus les années, où l’on ne compte plus le temps. Vers ce monde nouveau, hors du temps. Souffrances, larmes, mort, deuil, tout ceci n’est plus et ne sera plus ! Quelle merveilleuse espérance ! Seule la foi en Jésus nous donne cette espérance. Mais le texte nous fait entrevoir une réalité effrayante, celle d’un étang de feu et de souffre, destinée éternelle de tous ceux qui auront refusé d‘écouter et de suivre la voie de Dieu. Cette voie du salut que le Christ, l’enfant de la crèche, le roi de l’Univers, a ouverte en offrant sa vie sur la croix. « Ces paroles sont certaines et véridique » dit le Seigneur. Elles sont paroles prophétiques qui s’accompliront comme s’est accompli le retour de l’exil pour le peuple d’Israël ; comme s’est accompli la naissance du roi, Sauveur, Jésus. Elles sont l’objet de l’attente du croyant, notre attente j’espère.

   « Voici, je fais toutes choses nouvelles… »

Les années passent, nous voici au seuil d’une nouvelle année. Nul ne sait ce qu’il adviendra, hormis le Seigneur. Mais soyons assuré qu’il a toujours de belles et nouvelles choses pour tous. Car il nous aime. Il les déclenche et les réalise toujours selon son timing et son mode opératoire. Notre part est et sera toujours de vivre en relation, en communion avec Lui et avec son Église, dans une écoute confiante, pour discerner son chemin, les nouveautés et changements qu’il a préparés. Notre part est et sera de le chercher, de discerner ses voies, et le suivre toujours.

Belle Année 2020

Pasteur Joël Mikaélian-  05/01/1920