Deut. 6. 4 à 9 / Marc 12. 28 à 34

« Tu n’es pas loin du Royaume de Dieu ».

Alors que le monde s’évertue à contenir le réchauffement climatique, à grand renfort de sommets, de conférences, comme la COP 26 qui vient de s’achever sur un bilan mitigé, la Bible elle, nous parle d’un autre monde. Elle nous rappelle que ce monde aura une fin. Que toute la création, devra connaître un jour de profondes mutations, et qu’un nouveau monde naîtra du chaos de cet ancien monde. Il ne s’agit pas ici de politiques ou de philosophies nouvelles. L’histoire nous montre leur incapacité à transformer durablement ce monde. Nul ne peut mettre un terme définitif au problème du mal, de la corruption, de la convoitise, de l’orgueil, de la cupidité, de la haine…  Témoins les guerres, les attentats du 13 novembre à Paris, il y a 6 ans, la guerre en Artsakh il y a 1 ans… Ce qui ne veut pas dire qu’il faille dénigrer tous les efforts qui tendent à construire un monde meilleur. La Bible nous invite au contraire à participer à la construction d’un monde meilleur, respectueux de la nature et des valeurs humaines qu’elle porte, telle que l’amour du prochain, la justice, l’intégrité… Mais la Bible reste réaliste et nous invite aussi à considérer aussi la réalité du nouveau monde. Comment ?

1°) « Ecoute… le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur »

C’est ce commandement, que Jésus reprend dans sa réponse au scribe qui le questionne. Jésus répond par cette affirmation puissante qu’il n’y a qu’un seul Dieu, vrai, unique, créateur de tout, à l’origine de tout. Le texte d’origine en langue hébraïque est encore plus fort : « Shema Israël, Adonaï Elohim, Adonaï Hérad ! ». Un seul Seigneur Unique qui existe de toute éternité, au-dessus de tout et de tous. C’est un Dieu vivant que l’on ne voit pas, mais qui parle et agit. Il n’est pas une construction humaine comme les idoles, ou une projection de nos pensées humaines comme les diverses religions.  Il nous dit sans cesse : « écoute… ». Ecoute la beauté de la création, écoute l’immensité de l’univers, écoute la complexité de la vie, la diversité de la nature, du corps humain… Ecoute comme le dit le Ps 19 : « Les cieux racontent la gloire de Dieu… ». Ecoute ce discours au-delà des mots et respecte Celui qui en est à l’auteur. Ecoute aussi sa Parole qui éclaire, instruit, révèle la vérité.  Dieu est unique, c’est lui qui a fondé ce monde. Et nous sommes invités à nous émerveiller de tout ce que Dieu a créé et d’en prendre soin selon le mandat créationnel de Genèse 1 : « Remplissez la terre et dominez-la… ». Mandat souvent mal compris et interprété par l’homme, par l’église aussi. C’est ce que certains milieux écologistes reprochent au christianisme. Nous devons admettre que le mandat missionnaire a souvent éclipsé le mandat créationnel. En tant que chrétiens nous devons apprendre ou réapprendre le respect de la création, car elle est l’œuvre du Dieu Unique auquel nous croyons et que nous adorons. Car cette création nous parle de Dieu, de sa gloire, de sa grandeur, de sa sagesse, et nous invite à l’adoration, à l’émerveillement.

2°) « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… »

Croire, reconnaître, respecter Dieu ne suffit pas. Dieu est amour. Dieu aime sa création. La création, comme la nature humaine est l’objet de toute son attention, de toute son affection. C’est ce qu’il aime, ce qu’il chérit. Dieu nous aime, Dieu t’aime au-delà de tout qui que tu sois, quelle que soit ta situation. Par la bouche du prophète Esaïe, il va même jusqu’à dire au peuple d’Israël rebelle : « Ne crains pas, car je t’ai racheté… tu es à moi… Tu as du prix à mes yeux… et je t’aime… ». (Es. 43. 1 à 4). Cet amour, Dieu l’a prouvé en envoyant son Fils Jésus dans ce monde pour donner sa vie en rançon, pour nous libérer de la condamnation et de la mort. « Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous » (Rom. 5. 8). Dieu a prouvé son amour en Jésus Christ. Il nous demande de l’aimer, c’est ce qu’il attend de nous, de tous. L’amour se doit d’être partagé pour exister pleinement. D’où ce commandement du Seigneur, de l’aimer de « tout notre cœur, de toute notre âme, de toute notre pensée, de toute notre force ». C’est cette relation d’amour qui donne paix et joie. Joie d’être aimé de Dieu, joie de l’aimer, lui dire notre confiance, lui dire qu’il compte pour nous. Joie de méditer sa parole, joie de prier, joie de venir ensemble lui rendre un culte, joie de témoigner autour de soi de cet amour. Sans oublier le deuxième commandement : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lev. 19. 18). Notre amour pour Dieu doit nous pousser à aimer ceux qu’il aime, c’est-à-dire tous ceux qui nous entourent, tous les humains. C’est ainsi que l’on est appelé à vivre et à promouvoir ce nouveau monde, aujourd’hui, ici et maintenant.

3°) « Tu n’es pas loin du Royaume de Dieu. »

Par ces paroles, Jésus encourage son interlocuteur à aller plus loin, à ne pas rester en marge au risque de se perdre pour l’éternité.  Il l’invite à passer de la connaissance à la foi, car la connaissance ne suffit pas, elle ne sauve pas. L’évangile nous révèle que c’est par grâce que nous sommes sauvés, par le moyen de la foi en Jésus. C’est par lui que tout homme peut avoir accès à ce nouveau monde qui vient. Qu’il peut déjà en faire partie aujourd’hui, par la conversion, la nouvelle naissance par la foi en Jésus. Qu’il peut en témoigner par le baptême. En témoigner par sa vie ; une vie fondée sur l’amour pour Dieu, l’amour pour notre prochain. Par cette parole, Jésus nous invite, il t’invite à aller plus loin. Il t’invite à faire le pas de la foi si tu doutes, le pas de la conversion, de la nouvelle naissance, le pas du baptême, le pas d’un amour entier, total pour Lui.

Le Seigneur nous invite également à faire le pas de l’adoration, de la confiance renouvelée en sa bonté, en son amour et le témoigner. Ceci en aimant notre prochain, respectant tout être humain comme créature de Dieu, en respectant aussi la création, ce monde que Dieu a créé, dans l’attente du nouveau monde à venir.

Conclusion :

« Tu n’es pas loin du Royaume de Dieu. »

Ce monde que Dieu a créé aura une fin. Ce qui ne justifie pas l’exploitation à outrance, le mépris. Bien au contraire nous devons le respecter, discerner ce qu’il nous dit de Dieu, de sa grandeur, de sa sagesse, de son amour et nous émerveiller.

Mais nous devons aussi considérer le nouveau monde qui vient, le Royaume de Dieu, qui n’aura pas de fin. Il est l’espérance de ceux qui croient.

Où sommes-nous ? Si « Tu n’es pas loin… » ne reste pas à la marge, entre, accepte la grâce.

Quant à nous qui faisons partie de ce Royaume en Jésus, de ce nouveau monde déjà, vivons selon les valeurs de ce monde, vis-à-vis de Dieu, de notre prochain. Soyons de bons ambassadeurs de ce royaume. Veillons et prions, soyons prêts pour le jour.

Pasteur Joël Mikaélian

14/11//2021