Es. 43. 1 à 4 / Joël 3. 1 à 5 / Jean 14. 15 à 27

« Si vous m’aimez… Si quelqu’un m’aime… »

Qui n’a jamais cherché, désirer être aimé, apprécié, valorisé, reconnu… ? Qui n’a jamais souffert de manque d’amour, de solitude, de ne pas être aimé, reconnu, apprécié… par son entourage, son milieu familial, d’église, professionnel… ? Soyons honnête, il y a en chacun de nous, ce besoin profond d’amour. De l’enfant à l’adulte, à la personne âgée, nous avons tous besoin d’être aimé, et parfois, ou souvent, nous sommes, ou nous croyons être mal aimé, incompris, rejeté… Avouons que tout ceci perturbe notre vie. Mais la Parole de Dieu nous adresse ce matin une bonne nouvelle. Dieu nous dit à nous aussi, comme jadis au peuple d’Israël : « Tu as du prix à mes yeux, (Tu vaux cher) et je t’aime… ». C’est cette parole que Jésus est venu accomplir en venant dans ce monde et en donnant sa vie pour nous sur la croix ; pour l’expiation de nos fautes. La bonne nouvelle, c’est que nous sommes tous aimés de Dieu, qui que nous soyons, quel que soit notre état. Nul ne peut dire qu’il n’est pas aimé de Dieu. Mais cet amour, comme tout amour, demande réciprocité, pour devenir réel, vivant. C’est sur cette question que je vous invite à méditer ce matin. Quelle réponse donner à l’amour de Dieu ? Comment ? Quelles conséquences pour ma vie ?

1°) « Si vous m’aimez… Si quelqu’un m’aime… »

Quelle grâce, quelle promesse dans cette parole de Jésus ! Que se passe-t-il lorsque nous aimons Dieu ? Si nous répondons à son amour manifesté à la croix ? Si nous fixons nos regards sur la croix, en réalisant, en croyant que c’est pour nous qu’il a accepté cela ? Que se passe-t-il ? « Moi, je prierai le Père… » dit Jésus, « il vous donnera un autre consolateur qui restera avec vous pour toujours ». « Si quelqu’un m’aime… » dit Jésus, « mon Père l’aimera ; nousviendrons à lui et nous établirons chez lui notre demeure ». Quelle grâce ! Jésus parle ici clairement de l’Esprit Saint, de la présence de l’Esprit Saint par qui, Lui et le Père viennent habiter en nous, faire demeure en nous, dans notre vie intérieure. Il est des théologies et des doctrines diverses sur le Saint Esprit ; des doctrines humaines, élaborées à partir de tel ou tel texte des Ecritures Saintes. Certaines parlent de la nécessité d’un « baptême du Saint Esprit », d’autres insistent sur les signes ou les dons du Saint Esprit. Certains confondent les dons et le donateur ! D’autres établissent des codes, des conditions, sources de confusions et de divisions dans l’histoire de l’église. Certains mettent l’accent sur le fruit de l’Esprit : « l’amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance… » (Gal 5. 22) ; d’autres sur les dons de l’Esprit : « Sagesse, connaissance, foi, guérison, miracles, prophétie, discernements, parler en langues, interpréter les langues… » (1 Cor. 12). Tout ceci est biblique et sujet à interprétation.

Mais ici, la parole du Seigneur est claire, puissante, elle exprime une vérité fondamentale, largement attestée par l’ensemble des textes bibliques.  « Si quelqu’un m’aime… » dit Jésus, « mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui et nous établirons chez lui notre demeure ». Si tu aimes le Seigneur, si tu lui as ouvert ton cœur, ta vie intérieure, alors le Père et le Fils sont venus faire demeure en toi par l’Esprit Saint. Tu es habité par l’Esprit Saint. Ce qui veut dire que si tu veux être habité par l’Esprit Saint, aime le Seigneur. Répond à son amour par ton amour. Il viendra habiter en toi.

2°) « Si vous m’aimez, vous vous appliquerez à observer mes commandements… »

Il ne vous a pas échappé qu’entre l’appel à aimer le Seigneur et la promesse d’être habité de l’Esprit Saint, Jésus parle de « l’observation de sa parole ». Mais il est étonnant de constater ici que Jésus en parle davantage comme une conséquence de notre amour, plutôt que d’une condition, à la présence de l’Esprit Saint en nous. C’est ce que le texte suggère par deux fois : « Si vous m’aimez, vous vous appliquerez à observer… Si quelqu’un m’aime, il observera mes paroles… ». Ce qu’il confirme en rajoutant : « Celui qui ne m’aime pas n’observe pas ma parole… ». Il semble que pour Jésus, l’obéissance à l’évangile, à ses enseignements sont davantage une conséquence de notre amour pour lui, plutôt qu’une condition à sa promesse. Celui qui aime désire obéir, celui qui n’aime pas, ne fait aucun cas de ce qu’il a enseigné. Ce qui veut dire que mon désir d’obéissance à Dieu est lié à l’amour que j’ai pour lui. Plus je l’aime, plus j’aurai le désir d’obéir. Inversement, moins je l’aime, moins j’aurai le désir de lui obéir. Du coup, cette promesse de l’Esprit questionne notre amour pour lui ce matin. Et l’on pense bien entendu à la question du ressuscité à l’apôtre Pierre : « Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ne m’aime ceux-ci ? Simon… M’aimes-tu ? ». Question qui nous est posée ce matin : « M’aimes-tu vraiment ? ». Comment gardes-tu ma Parole, Comment respectes-tu, pratiques-tu ma Parole ? « Car voici ce qu’est l’amour de Dieu : que nous gardions ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pénibles » (1Jean 5. 3) Ces commandements concernent l’amour pour Dieu, mon prochain, la sanctification, rejeter le mal, le péché, les mauvaises passions, les œuvres de la chair : « libertinage, impureté, débauche, idolâtrie, magie, haines, discorde, jalousie, emportement, rivalités, dissentions, factions, envies, beuveries, ripailles et autres… » (Gal 5. 19).

3°) « Mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui et nous établirons chez lui notre demeure… Je répandrai mon Esprit sur toute chair… »

Nous avons dit tout à l’heure que Dieu est amour, qu’il aime tous les êtres humains, qu’il aime sa création. C’est pour cela qu’il a envoyé son Fils mourir sur une croix pour nous sauver. Mais celui qui aime Dieu et qui garde sa Parole, entre dans une autre dimension de l’amour de Dieu, une dimension filiale, et devient une habitation de Dieu par l’Esprit et en Esprit. Être chrétien, c’est être habité spirituellement par Dieu. Le Dieu créateur de toutes choses, de tout l’univers, de la beauté de la création que nous contemplons ; ce Dieu immense, au-delà de notre entendement, qui ne peut être limité dans nos représentations, nos codes, nos pensées humaines, en Jésus, grâce à son sacrifice, grâce à sa prière, ce Dieu vient faire demeure en nous, si nous l’aimons. Quelle grâce merveilleuse ! C’est alors que nous expérimentons sa paix. « Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix… Que votre cœur cesse de se troubler et de craindre… Voici, je suis avec vous jusqu’à la fin du monde ». C’est toute la force du chrétien, être habité par l’Esprit Saint. Quoi qu’il arrive, quoi que ce soit que nous vivions, n’oublions jamais cette vérité fondamentale : « En Jésus, tu n’es jamais, tu ne seras jamais seul »        

Conclusion :

« Si vous m’aimez… Si quelqu’un m’aime… »

Quelle réponse donner à l’amour de Dieu ? Quelles conséquences pour nos vies ? Dieu nous aime, en Jésus il nous rachète et nous sauve ; Par sa prière, il accompli la promesse de l’Esprit pour tous ceux qui l’aiment ; Aimons-le, aimons-nous les uns les autres, Vivons cette vérité, cette présence et bénissons Dieu pour cette immense grâce

Pasteur Joël Mikaélian

22/05/2022