Lectures : Ez. 34. 11 à 17 / Matth. 25. 31 à 46

« Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire… »

Certains textes prophétiques de la Bible nous projettent au-delà de notre actualité. Ils annoncent des événements à venir ; événement difficiles à imaginer, qui peuvent susciter çà et là des doutes chez nos contemporains. Dire l’avenir est toujours un exercice à risque. Nul ne peut le faire avec certitude. Il en va ainsi de toutes les projections que nous pouvons faire concernant l’avenir, proche ou lointain. Il en va ainsi, par exemple, de l’avenir de la république du Haut Karabagh, ou bien de l’évolution de la situation sanitaire dans le monde. Nul ne peut dire avec certitude ce qu’il en sera demain. En revanche, il n’en est pas de même concernant les prophéties de la Bible. L’histoire nous montre que plusieurs d’entre-elles se sont réalisées dans le temps, exactement comme annoncé. Les prophéties de la Bible ne sont pas de simples projections humaines sur l’avenir. Elles sont de l’ordre de révélations divines, de Celui qui seul connait l’avenir avec certitude. À ce titre, elles méritent toute notre attention. Quels messages pouvons-nous recevoir de ces textes prophétiques ce matin ? Quel rapport y a-t-il entre le berger du livre d’Ézéchiel et celui de l’évangile de Mathieu ?

1°) « Je viens chercher moi-même mon troupeau pour en prendre soin… »

C’est ainsi que Dieu s’adresse au peuple d’Israël au temps du prophète Ézéchiel. La ville de Jérusalem vient de tomber, le pays est en ruine, la majeure partie de la population a été déportée à Babylone. Dieu s’en prend aux responsables du peuple, qu’il nomme « bergers », et les accuse de ne pas avoir pris soin du peuple comme ils auraient dû. C’est ainsi que le prophète doit déclarer : « Malheur aux bergers d’Israël qui se paissent eux-mêmes… ». C’est une condamnation sans appel. La responsabilité des dirigeants est engagée et Dieu n’hésite pas à les réprimer sévèrement. Le caractère extrême du malheur du peuple, déclenche la colère de Dieu et sa compassion. Colère envers les responsables, compassion envers le peuple souffrant. Le prophète annonce alors des temps de restauration. Dieu s’y engage personnellement. Il prendra soin de son peuple avec amour. « La bête perdue, je la chercherai ; celle qui se sera écartée, je la ferai revenir ; celle qui aura une patte cassée, je lui ferai un bandage ; la malade, je la fortifierai… je ferai paître mon troupeau selon le droit ». Simple vœux pieux ? A l’heure où cette parole était annoncée, on pouvait certes le penser. Mais, aujourd’hui, l’histoire nous apprend que cette prophétie s’est réellement accomplie. Au bout de 70 ans environ de captivité, d’exil, Dieu prendra à nouveau soin de son peuple.

Le berger d’Ézéchiel annonce aussi celui des évangiles. Jésus n’a pas hésité à reprendre à son compte l’image du berger. Il s’est présenté comme le bon berger, celui qui est venu prendre soin de ses brebis. Il a été même ce bon berger qui donne sa vie pour ses brebis. De son temps, il a pris soin des plus faibles, des malades, des délaissés. Il s’est intéressé à ceux qui étaient éloignés, perdus loin de Dieu. Il a pris soin des aveugles, des lépreux, des riches, des pauvres, des prostitués, des brigands… Puis il est allé jusqu’au sacrifice ultime de sa vie, la croix, pour sauver l’humanité. La prophétie d’Ézéchiel s’est accomplie aussi en Jésus, et pour toute l’humanité. Aujourd’hui encore, le Christ ressuscité est toujours ce bon berger qui prend soin de ses brebis, de tous ceux qui croient en lui. Il prend soin de toi, de moi avec amour, compassion. Il est présent à nos côtés, aux côtés de ceux qui souffrent ; aux côtés des peuples qui souffrent comme le peuple arménien en ce moment. C’est lui qui va le consoler, le relever, l’entourer, avec notre aide et nos prières. Le Seigneur est aussi auprès de tous ceux qui souffrent de la maladie, de la crise sanitaire, économique, sociale. Il cherche aussi celles et ceux qui se sont éloignés, perdus. Dieu n’est pas confiné dans son univers. Il agit chaque jour. Et il veut aussi nous associer à cette œuvre. À nous de répondre à son appel et de nous engager à aimer, à servir, à aider, à soutenir, à prier…

2°) « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire… »

Cette prophétie de Jésus, nous parle de grands événements à venir. Ici, le ton du berger change, son action aussi. Le berger juge, sépare, tri, condamne. Comment comprendre ces paroles ? Ce texte de Mathieu pourrait laisser entendre qu’il suffirait de quelques bonnes actions de charité pour mériter le paradis. Alors qu’ailleurs il est écrit : « C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu » (Eph. 2. 8). Comment comprendre ces paroles de Jésus ? Dans le contexte de la parabole des talents qui précède, Jésus met en garde ceux qui auraient une mauvaise compréhension de la foi et de la grâce. Si la grâce et la foi dispensent de la pratique de bonnes œuvres pour le salut, elles n’en demeurent pas moins « productrices » des œuvres. La foi sauve et la grâce de Dieu transforme celui qui la reçoit. Elle le remplit de tant de reconnaissance, de tant d’amour, de tant de joie, qu’elle change la façon de voir. C’est par la grâce que l’on peut aimer notre prochain. C’est la grâce de Dieu qui nous permet de pardonner à celui qui nous fait du tort. C’est elle qui nous pousse à partager, à donner généreusement des biens que Dieu nous a d’abord donné. C’est par elle que le croyant devient sensible aux besoins des autres. C’est parce que Dieu nous a aimés que l’on peut aimer. Si la grâce et la foi ne donnent rien, si elles ne produisent aucune œuvre, elles sont stériles, mortes (Jacques 2. 14 à 26)

3°) « Allez-vous en loin de moi, maudits, au feu éternel… ».  

Ces paroles de Jésus sont terribles ! Elles nous invitent à une réflexion sérieuse, car elles concernent notre éternité. Elles nous invitent à accepter par la foi la grâce de Dieu en Jésus. À ne pas attendre « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire… ». À croire aujourd’hui au berger qui a donné sa vie pour expier nos fautes. Et à nous laisser transformer par son amour en devenant toujours plus sensible à ceux qui souffrent autour de nous. À poser des paroles, des gestes de compassion dans ce monde. Et à être reconnaissants pour sa compassion envers nous.

Conclusion :

« Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire… »

Les prophéties de la Bible ne sont pas de simples projections humaines ou le produit de l’imagination humaine. Elles sont de l’ordre de révélations divines. Elles s’accomplissent et s’accompliront toutes dans leur temps ; qu’elles soient promesses ou jugements. Recevons les unes avec foi ; foi qui sauve en Jésus et qui produit de bonnes œuvres. Considérons les autres avec crainte.

Pasteur Joël Mikaélian – 22/11/2020

 

Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire_Eglise Issy