Lectures : Job 7. 1 à 7 / Marc 1. 29 à 39

« On lui apporta tous ceux qui se portaient mal… »

Lorsque l’on suit le ministère de Jésus dans les évangiles, on ne peut pas faire l’impasse de sa confrontation avec la maladie, le mal et la souffrance. Jésus portait toujours une attention particulière aux malades. C’est comme s’il ne pouvait pas supporter toute cette misère spirituelle, physique, et toutes ces injustices qu’il voyait. Et nous ne pouvons que nous émerveiller de cela. Et se mettre à rêver comme certains d’une théologie de la « nécessaire guérison ». Qui malheureusement bien souvent conduit à des impasses. Ou bien nous pouvons rationaliser comme d’autres, et occulter tout aspect « surnaturel » de la vie chrétienne. Ce qui n’est guère mieux. D’autres encore se questionnent : « Si Dieu est tout puissant et s’il nous aime, pourquoi laisse-t-il tant de liberté au mal, à la maladie ? ». Mais si le mal ne peut être éradiqué de ce monde, n’y a-t-il pas un remède, un vaccin qui nous permettrait de produire des anticorps au mal ? N’y a-t-il pas une réponse divine à tout cela, autre que ces impasses ?

1°) « Souviens-toi que ma vie n’est qu’un souffle… »

C’est le cri de Job, sa prière à Dieu, alors qu’il est en proie à de terribles souffrances dues à la maladie. Sans parler de la souffrance morale que lui infligent ses « amis », qui tentent de le consoler en lui faisant la morale ! De quoi baisser les bras, de verser dans la déprime ou le cynisme. Mais ce n’est pas ce que Job fait. Il emprunte une autre voie. Il continue à croire en Dieu. Il continue à le prier, à croire en sa bonté en son amour… Oui, Job ne doute pas, il ne baisse pas les bras ! Non, il se bat. Il médite sur Dieu, il parle avec lui, il réfléchit, il questionne… Il crie son innocence tout en admettant sa nature mauvaise. Il n’hésite pas à reconnaître son humanité. Il est loin de se prendre pour Dieu, comme tant de monde aujourd’hui. Job sait qu’il est mortel, il ne redoute pas la mort. Il ne cherche pas à lui échapper, où à la repousser. Il la réclame même parfois. Mais ce qu’il veut, c’est comprendre sa souffrance, lui donner un sens. Il veut que Dieu lui parle, qu’il lui dise qu’il n’a rien fait de particulier pour subir ce qu’il subit. Il se bat, il confesse tout, et remet en place au passage ses « amis ». Et au final, il aura gain de cause. Gain de cause car cette lutte, ce combat lui aura permis de mieux connaître Dieu, et ce n’est pas rien. Dieu se révèle à lui comme jamais auparavant. Job confesse : « Mon oreille avait entendu parler de toi, mais maintenant mon œil t’a vu ». Et « cerise sur le gâteau », Job est approuvé par Dieu : « L’Eternel eut Job pour agréable ». Job a vaincu le mal, il a trouvé l’antidote, le vaccin : Rester proche de Dieu, dialoguer avec lui, lui ouvrir son cœur et découvrir son amour et sa grandeur. Un miracle, autrement !

2°) « C’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris… »

Cette parole du prophète Esaïe à propos du Messie, nous parle d’un autre antidote au mal. Elle nous dit que la réponse au mal, aux injustices, à la maladie, c’est la croix. La réponse n’est pas dans le vent, comme le chantait Joan Baez, ou Bob Dylan, (à moins que ce soit le vent de l’Esprit Saint !). La réponse est sur la croix, là où le mal a été cloué une fois pour toute. C’est Jésus qui l’a pris sur lui et qui l’a cloué à la croix. Il a « cloué le bec » au mal. Il a écrasé la tête du serpent. Il a annulé la condamnation. Il a réduit la mort à l’impuissance. Comme l’écrivaient déjà les prophètes Osée et Esaïe : « Je les rachèterai de la mort. O mort où sont tes calamités ? O séjour des morts, où est ta destruction ? » (Os. 13. 14). « Il engloutira la mort en victoire ; et le Seigneur, l’Eternel, essuiera les larmes de dessus tout visage » (Es 25. 8). Ce sont ces paroles que l’apôtre Paul reprend dans sa première lettre aux Corinthiens. Et qu’il complète en écrivant : « Mais grâce soit rendue à Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ… » (1 Cor. 15. 57). Depuis, ce n’est plus « Nous serons vainqueurs… » Mais « nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Oui, j’en ai l’assurance ». Disait Paul aux Romains.

3°) « On lui apporta tout ceux qui se portaient mal… »

Ceux qui apportaient leurs malades à Jésus ne s’étaient pas trompés d’adresse. Ils croyaient qu’il avait le remède, le pouvoir sur le mal. Et de son temps, oui, tous étaient guéris. Mais si Dieu n’a pas totalement éradiqué le mal de ce monde, pour une raison qui nous reste inconnue, il sait le guérir d’une façon ou d’une autre. Dieu guérit toujours, mais pas toujours comme on le voudrait. Il guérit parfois en se révélant de façon plus intime, comme il l’a fait avec Job. En restaurant sa personne auprès de ses « amis », au terme d’un long et douloureux combat. Dieu guérit autrement aussi, lorsqu’il dit à l’apôtre Paul « Ma grâce te suffit ». Dieu guérit aussi par des miracles physiques, des libérations, au nom de Jésus, ce qui veut dire selon sa volonté souveraine. Ne baissons jamais les bras face au mal. Ne nous trompons pas d’adresse aussi. Apportons au Seigneur tous nos « mal être », tous nos malades, il a le remède. Il a le remède sur la pire de nos maladie, le péché, le mal, la mort. Il l’a guérit une fois pour toute à la croix, par l’expiation et le pardon de nos fautes. Il a aussi les vaccins sur toute autre forme de mal : notre orgueil, notre méchanceté, notre égoïsme… Son amour. Il en a aussi sur nos peurs, nos craintes… La confiance. A nous de venir à lui. Apportons-lui aussi ce monde, comme notre entourage, tous ceux qui ont besoin d’être guéri de la maladie du péché. Ceux qui n’ont pas encore entendu son message. C’est pour cela qu’il est venu, pour que le plus grand nombre soient sauvés.

Conclusion :

« On lui apporta tous ceux qui se portaient mal… »

Certes, un jour dans le royaume de Dieu, le mal ne sera plus. Mais si Dieu n’a pas éradiqué toutes formes de mal dans ce monde, dans son amour et sa grâce, il nous donne la victoire sur lui, en Jésus Christ. Il nous donne les remèdes, les vaccins, les antidotes afin que nous soyons capables de lui résister, de faire face, de lutter avec foi. Dans ce combat, il se fait mieux connaître comme à nous comme il l’a fait avec Job, ou il nous fera la grâce d’une guérison, ou simplement celle de sa présence aimante.

Pasteur Joël Mikaélian  – 07/02/2021