Lectures : Prov. 8. 12 à 20 et 32 à 36 / 1 Thess. 4. 13 à 18 / Matth. 25. 1 à 13

« Moi, la Sagesse… »

Qu’est-ce que la sagesse ? En quoi est-elle utile ? Que peut-elle nous apporter ? Il est vrai qu’en général, tout le monde pense être sage. Même s’il ne le dit pas, au fond de lui, il le pense ! Ce qui veut dire que pour beaucoup, la sagesse est une valeur relative. Chacun a ses propres conceptions et convictions à ce sujet. Les grands de ce monde revendiquent aussi, chacun pour sa part, la sagesse. Le futur Président des États-Unis d’Amérique en aura certainement besoin pour gouverner ce grand pays. Comme nous aussi, pour diriger nos vies, nos pensées, notre discernement au sein de toute ces crises qui s’ajoutent les unes aux autres. Mais que nous dit la Bible au sujet de la sagesse ? L’épître de Jacques nous parle de deux types de sagesses. Celle qui est terrestre (il va jusqu’à dire qu’elle est démoniaque), et celle qui vient d’en haut (pure pacifique, douce conciliante) (Jac. 3. 15 à 17). Comment s’y retrouver ? Méditons à partir des textes que nous avons lu, et essayons ensemble de trouver ce qu’est la sagesse d’en haut. Quelle est cette sagesse qui a fait défaut aux vierges « insensées » de la parabole ?

1°) « Moi, la Sagesse… »

Le chapitre 8 du livre des Proverbes, nous parle de la Sagesse d’en haut. Il l’a décrit sous tous ses aspects, d’une façon tellement admirable et parfaite que certains commentateurs y voient une prophétie concernant le Christ. Jésus, est en effet celui qui est Sagesse parfaite d’en haut « Il a été fait pour nous sagesse, justice et sanctification et rédemption » (1 Cor. 1. 30). Un peu plus loin au chapitre 9 et au v 10 du livre des Proverbes, il est écrit : « La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse… ». Craindre le Seigneur, c’est être sage. C’est-à-dire que : avoir du respect pour le Seigneur, c’est être sage. Avoir du respect pour sa parole, tenir sa parole pour vrai, c’est être sage. Craindre le Seigneur, ce n’est pas avoir peur de lui. Le texte nous dit que : « Craindre le Seigneur, c’est haïr le mal, l’orgueil, l’arrogance, le chemin du mal… ». On le voit, la sagesse d’en haut n’est pas une valeur relative. C’est une valeur absolue, bien définie. La Bible ne nous dit pas que chacun peut avoir sa propre sagesse. Elle nous dit aussi que cette sagesse peut nous apporter : « Succès, intelligence, force… ». Elle est une valeur qui donne sens à la vie, qui oriente toute une vie dans la bonne direction. C’est elle qui permet aux rois et aux grands de ce monde, de régner avec justice, de gouverner avec justice. Et nous devons prier pour ceux qui nous gouvernent, qui ont des pouvoirs dans ce monde, afin qu’ils aient cette sagesse, cette crainte de Dieu. Il en va de même pour nous. Être sage selon Dieu, c’est tout d’abord avoir du respect pour lui.

2°) « Ne vous montrez pas insensés…mais soyez sages… »

Dans son épître aux Éphésiens, l’apôtre Paul précise ce qui distingue l’insensé du sage. Il écrit que l’insensé prend plaisir à la débauche, à la cupidité, aux propos grossiers, stupides, au mensonge, à l’hypocrisie… Le sage lui, prend plaisir à aimer Dieu, son prochain. Il prend plaisir à l’action de grâce, la prière, l’adoration. Il cherche à discerner ce qui plait au Seigneur, il vit dans la lumière. Il cherche à être rempli de l’Esprit Saint (Eph. 5.) Et dans son épître aux Thessaloniciens, l’apôtre Paul encourage les chrétiens à ne pas être ignorants ou inintelligents au sujet des morts. Dans ce texte, le sage est aussi celui qui croit à la mort et à la résurrection de Jésus. Et qu’il croit aussi qu’en Jésus, Dieu ressuscitera ceux qui sont mort. Ceux qui ont cru en lui. L’insensé, est celui qui n’y croit pas, qui rejette cette belle espérance. La sagesse, c’est de croire à la grâce du salut en Jésus et de vivre de cette grâce et de cette espérance. Ce n’est pas seulement une morale. La morale est une conséquence de la foi, de notre relation avec Dieu, de la vie de l’Esprit. Certes, les propos de l’apôtre Paul demeurent mystérieux concernant cette résurrection, suivie de l’enlèvement de l’Église, des croyants. Mais bien que mystérieux, ils n’en demeurent pas moins vrai. Et la sagesse, c’est d’y croire et d’en vivre.

3°) « Il en sera du royaume de Dieu… »

Venons-en à la parabole dite des dix vierges, qui pourrait être aussi la parabole de la sagesse. A la lumière de ce que nous venons de dire, nous pouvons peut-être mieux comprendre ce qui a fait défaut aux unes et non aux autres. Certes, cette parabole est assez étrange et les interprétations que l’on en donne sont parfois déroutantes. Ce qui est clair, c’est qu’il est hasardeux ici d’essayer d’identifier chaque détail de la parabole avec une situation réelle. Hasardeux de vouloir interpréter chaque détail au risque d’entrer en contradiction avec d’autres enseignements de la Parole de Dieu. Une saine exégèse biblique, interprète toujours les textes difficiles à la lumière d’enseignements clairs de la Bible. Mais quel est le message central de cette parabole ? Cette parabole est tout d’abord une invitation à la vigilance et à la prévoyance. C’est ce que dit Jésus dans sa conclusion : « Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure ». Cette parabole nous rappelle que l’église, les croyants sont appelés à vivre dans l’attente du retour du Seigneur. Que ce retour peut arriver à tout moment. De ce fait, notre attente doit se vivre avec sagesse et prévoyance. C’est-à-dire, pas seulement dans l’instant présent, mais dans la durée. Et pour ce faire, nous devons nous engager à vivre une vie remplie de l’Esprit, à faire preuve de sagesse. Ceci afin d’être prêt à tout moment pour le retour du Seigneur et de pouvoir entrer avec lui dans son royaume. Cette parabole nous rappelle aussi que le manque de sagesse aura des conséquences dramatiques au dernier jour. Comment définir ce manque de sagesse ? On peut le définir simplement à partir de ce que dit l’époux aux vierges insensées : « Je ne vous connais pas ». Être insensé, c’est refuser la grâce de Dieu en Jésus, refuser de croire et de vivre la vie de l’Esprit. Refuser de vivre en communion avec Dieu.

« Moi, la Sagesse… »

Au-delà de toutes les sagesses de ce monde, apprenons à vivre selon la sagesse d’en haut, c’est-à-dire, craindre Dieu. Prions avec foi, comme le dit l’épitre de Jacques, pour que Dieu nous accorde toujours cette sagesse. Et persévérons dans cette sagesse.

Assurons-nous aussi de faire partie du bon groupe des « sages ». Entrons dans ce groupe si nous n’en faisons pas encore partie. Veillons et soyons prêts à tout moment. Car nul ne sait le jour ni l’heure, comme nul ne sait ni jour ni l’heure de son départ de ce monde. Veillez donc nous dit Jésus.

Pasteur Joël Mikaélian –  08/11/2020

 

Moi la sagesse