Lecture : Es. 35. 3 à 7 / Marc 1. 35 à 42 / 2 Cor. 4. 16 à 5. 3 et 9 et 10

« Soyez forts… Voici votre Dieu… »

Être fort, le rêve, l’ambition, satisfaire ce désir de paraître, de pouvoir, de domination, d’être respecté, craint même, accéder à tous ses désirs. C’est toute une idée de la réussite, que notre société a instaurée et établit comme norme. Avec tous les dégâts collatéraux que cela induit de rivalités, de conflits, de mépris de l’autre ; de déceptions et de dépressions cycliques pour tous. Pour ceux qui n’arrivent pas, comme pour ceux qui arrivent, car les chutes sont nombreuses et même l’homme le plus fort de la planète n’y échappe pas. « Que celui qui est debout… prenne garde de ne pas tomber… ». Ce genre de force ne dure qu’un temps. A côté de tout cela, la Parole de Dieu nous encourage elle aussi à être forts. Mais de quelle force s’agit-il ? En quoi, en qui réside cette force ? Quel est son fondement ? Sa nature ? Comment l’expérimenter au quotidien ?

 

1°) « Soyez forts… voici votre Dieu… il vient lui-même vous sauver… »

Tout d’abord, ces paroles d’Esaïe nous invitent à fonder notre force sur la présence de Dieu, sa justice, son salut, sa fidélité. C’est parce que Dieu est fort que celui qui se confie en lui est fort. C’est le fondement. Si je lui appartiens, si je suis son enfant, s’il est mon Père en Jésus Christ, je ne crains rien.

De plus, Esaïe précise : « Il vient lui-même vous sauver ». En Jésus, Dieu a accompli toutes ces prophéties. Ses miracles sont là comme témoins, preuves qu’il est bien le Messie. De son temps, beaucoup ont été au bénéfice de sa force, de sa puissance et de sa compassion. Aujourd’hui encore beaucoup d’hommes et de femmes dans le monde entier sont au bénéfice de sa puissance et de son amour. Nous pouvons, nous aussi, être au bénéfice de son amour aujourd’hui. Qui que nous soyons, quelle que soit notre vie. Il nous suffit de croire en Lui. De nous abandonner entre ses mains. De nous tourner vers lui de tout notre cœur pour lui appartenir. Qu’il soit le maître de nos vies. Notre Père. C’est là qu’est la force de celui qui croit, dans le salut en Jésus, la libération du mal, de la condamnation, de la mort éternelle. Le salut, la paix du pardon est notre force.

Aujourd’hui, si nous croyons en lui, nous sommes au bénéfice de sa force, de sa puissance. Notre force est en lui, dans cette espérance, cette assurance, que Dieu peut à tout moment déclencher sa force pour intervenir dans telle ou telle situation. C’est cette assurance, cette espérance qui est notre force. Nous n’avons pas de mérite en cela, c’est une grâce.

La force du croyant, c’est aussi ce « renouvellement intérieur » dont parle l’apôtre Paul ; la force de l’Esprit Saint. Ce que Jésus avait promis à ses disciples « Vous recevrez une puissance, le Saint Esprit venant sur vous et vous serez mes témoins… ». C’est ce qu’il souligne lorsqu’il parle du combat de la foi : Ep. 6.10 « Au reste frères, fortifiez-vous par sa force toute puissante… ».

« C’est pourquoi nous ne perdons pas courage… ». Notre force c’est aussi ce regard de la foi sur la vie : « Notre objectif n’est pas ce qui se voit ; ce qui se voit est provisoire, mais ce qui ne se voit pas est éternel ». Notre force, ce qui nous donne courage c’est également cette merveilleuse espérance de la résurrection et de la vie éternelle. C’est ce que Paul développe dans ce passage de l’épître aux Corinthiens que nous avons lu. Il dit même que cela nous remplis de courage. Courage d’être, courage dans les tempêtes qu’il décrit, courage de vivre dans les déserts les plus arides ! Dieu vient sans cesse vers nous. Il vient nous rejoindre ce matin dans nos vies. Ouvrons-lui notre cœur et louons-le, remercions-le pour sa grâce, son amour, sa compassion, son salut. Notre force est en lui. Ce n’est pas « la force est en toi ».

2°) « Je le veux, sois purifié… »

La force de Jésus, c’est l’amour, la compassion, la croix. Jésus a pris tout le monde de court en offrant sa vie sur la croix. Même les disciples ont eu du mal à comprendre ce geste, cette manifestation de puissance. C’est au prix de sa vie que Jésus a pu dire au lépreux : « Je le veux, sois purifié… ». C’est la manifestation de sa force et de sa puissance. Puissance de purifier, de pardonner tous ceux qui s’approchent de lui, qui se repentent, et qui croient. Quelle force, quelle puissance, quel miracle ! La croix, une puissance ? Quelle plaisanterie, diront certains ! « Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu ». (1 Cor. 1. 18). On est bien loin des concepts de ce monde !

3°) « Au matin, à la nuit noire, Jésus s’en alla dans un lieu désert ; là, il priait… »

Comment expérimenter cette force chaque jour ? Les évangiles nous montrent que Jésus se retirait souvent à l’écart, le soir, la nuit, pour prier. Après l’effervescence du jour, des sollicitations nombreuses, des manifestations de sa force et de sa puissance, Jésus se retirait tout seul pour prier. Sa force était dans la prière, dans cette connexion avec le Dieu tout-puissant. C’est là aussi, dans cette connexion profonde avec Lui, que nous pouvons nous aussi trouver la force de faire face au découragement, à la dépression, aux déceptions, à ces milles et une situation qui nous stressent ou nous font peur. « Ne crains pas », dit le Seigneur à son peuple, par la bouche du prophète Esaïe. La prière de Jésus, c’est la partie cachée de l’iceberg. Ce que nous voyons chez Jésus, ce n’est que la partie visible, l’infime de sa puissance et de sa force.

Notre force est aussi dans la prière, ne la négligeons pas. Ne nous croyons pas plus fort que Lui. Même si nous disons que nous sommes toujours en prière, que la forme n’est pas importante… apprenons de Jésus. Apprenons à nous retirer dans le calme, le silence, pour vivre des moments de prières profonds, être là tout simplement devant Dieu, en sa présence. C’est notre force.

« Notre ambition est de lui plaire… » dira l’apôtre Paul. Et c’est lorsque nous sommes faibles, que nous sommes forts. C’est lorsque nous reconnaissons nos fragilités, lorsque nous sommes totalement dépendant de Dieu, de sa force, alors nous sommes forts !

En conclusion « Soyez forts… Voici votre Dieu… »

C’est ce que le Seigneur nous dit ce matin, ce qu’il te dit. La force est en Lui, dans son amour, sa compassion, sa fidélité ; l’espérance de la résurrection ; dans la croix qui nous sauve et nous purifie ; dans notre désir de lui plaire et de nous engager à son service.

Pasteur Joël Mikaélian
09/09/18