Es. 60. 1 à 6 / Math. 2. 1 à 12

« Mets-toi debout… devient lumière (sois éclairé) … la gloire du Seigneur sur toi s’est levée… »

L’immensité et la beauté de l’Univers ne cessent de nous étonner. On découvre aujourd’hui de nouvelles « exo planètes » faites de rubis et de saphir, des objets célestes à des milliards d’année lumière. La science témoigne de façon tangible de la grandeur et de la gloire du Seigneur. De même les prophéties de la Bible nous étonnent par tant de coïncidences, d’événements annoncés qui se superposent, tel le texte d’Esaïe avec la naissance de Jésus et la visite des mages. Des siècles séparent ces textes de leur réalisation. D’autres siècles encore séparent ces textes d’autres événements à venir. Historiquement, en ce jour du Noël arménien, nous fêtons, pas un, mais trois événements de la révélation de Dieu aux hommes : le baptême de Jésus, sa naissance et la visite des mages. Au cours de l’histoire, c’est la naissance de Jésus qui s’imposera comme événement majeur de la révélation de Dieu ; l’occident choisira la date du 25 décembre et l’orient, le 6 janvier. Au-delà de ces considérations de dates, méditons ce matin sur le sens de ces événements pour nous aujourd’hui.

1°) « Nous avons vu son étoile… »

Il semble que l’Univers ait salué à sa façon la naissance de Jésus, la venue de Dieu sur terre dans une forme humaine. C’est l’une des particularités du christianisme, Dieu se fait homme pour sauver l’humanité. C’est ce que ces mages, probablement des astrologues, ont discerné dans le ciel. La naissance d’une étoile, une lumière pas comme les autres, qui, nous le savons aujourd’hui, ne font que refléter la lumière du soleil. Après des siècles d’obscurantisme, de paganisme, de croyances en des dieux multiples, fantaisistes et souvent caractériels, Dieu se révèle comme l’Unique. L’Unique qui balaie toutes les fausses croyances et les superstitions humaines. C’est un Dieu plein d’humilité, de modestie, qui se révèle ; un Dieu qui n’a pas cherché à paraître, à se manifester en gloire comme beaucoup l’attendait. Sa gloire, c’est son amour, son abaissement volontaire, l’acceptation de la forme humaine avec ses limites. Sa gloire c’est d’accepter de naître presque comme tous, accepter le cheminement de la croissance et d’entrer dans le temps ; accepter de ne pas être tout de suite celui qu’il devait être. Sa gloire, c’est aussi d’avoir bien voulu connaître ce que nous vivons, afin de nous comprendre pleinement et de nous sauver parfaitement. En Jésus, la gloire du Seigneur s’est levée, sur toi, sur le monde. A toi de la discerner et d’y croire.

2°) « A cette nouvelle, le roi Hérode fut troublé… »

Si le ciel se réjouit, sur terre, c’est la consternation, l’étonnement, l’ignorance ou l’indifférence. Pas pour tous certes. Mais les prêtres et les scribes, les théologiens d’alors, restent de marbres malgré leurs connaissances. Le roi Hérode lui, s’inquiète pour son poste ! Il prévoit déjà même un scénario pour éliminer la concurrence au cas où la conviction des mages s’avérait être vrai ! Hérode en effet n’en est pas à un crime près. L’histoire retiendra de lui un despote cruel, détesté de la population de Jérusalem. Il est tellement imbu de sa personne qu’il est prêt même à s’attaquer au Messie, à l’envoyé de Dieu ! C’est dire toute sa folie, folie de l’homme qui refuse de reconnaître le Messie et de s’incliner devant lui. Folie humaine toujours d’actualité dans notre monde. Combien sont-ils aujourd’hui encore, à nier, à refuser de croire que Jésus est le Christ, le Sauveur du monde, le Fils de Dieu? Combien sont-ils à vouloir en quelque sorte, comme Hérode, supprimer le Christ, le faire disparaître du paysage de ce monde ? Mais c’est pure folie, car Dieu veille ! Les projets d’Hérode échoueront, c’est lui qui mourra quelques années après dans d’atroces souffrances. Depuis, Dieu veille sur la vérité. Bien plus, celle-ci s’est répandue dans le monde entier à commencer par les mages. 20 siècles d’histoire, de tentatives de dénigrement, d’erreurs de l’église même, n’ont pas réussi à faire disparaître la foi chrétienne ! Aujourd’hui cette lumière de l’évangile brille toujours partout dans le monde. Elle s’étend et progresse pour atteindre tous les peuples de la terre. Partout elle dérange ceux qui préfèrent les ténèbres à la lumière. Elle dérange ceux qui se prennent pour des dieux, comme ceux qui refusent de croire en Jésus. Que nul d’entre-nous fasse partie de leur nombre.

3°) « La gloire du Seigneur… sur toi… s’est levée… »

Debout, lève-toi, dit le Seigneur ! Dieu s’est manifesté par la naissance de Jésus. Aux bergers, puis aux mages, aux païens, aux étrangers. Il s’est manifesté plus tard lors de son baptême à ceux qui étaient là : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé… Ecoutez-le… ». Devant tant de vérité, tant d’événements glorieux, les mages se sont inclinés, offrant leurs hommages et leurs cadeaux. Des gens simples, des bergers se sont réjouis, des disciples furent convaincus. Ils allèrent dans le monde entier proclamer cette nouvelle et faire briller cette lumière du Christ.

Aujourd’hui encore, cette lumière se lève chaque jour, dans les ténèbres de notre monde ; dans les ténèbres de nos vies, de nos épreuves. Elle se lève chaque fois que nous levons nos yeux vers le Seigneur. C’est seulement là que tout s’éclaire dans nos vies. C’est là que nous retrouvons toujours le pardon, la paix, l’espérance, la joie. « Ils n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont en Jésus… » (Rom.8.1)

« Debout… Lève-toi… devient lumière… ». Brille à ton tour… Soit porteur d’espérance, de vie, de sainteté, dans l’attente du grand jour annoncé par Esaïe. Jour de gloire, jour où ce ne sera plus le soleil qui sera ta lumière, mais le Seigneur lui-même (Es. 60. 19 et 20). « C’est ton Dieu qui sera ta splendeur ! ».

Oui, que ce soit Noël, fête de la nativité, l’Epiphanie, fête des mages, le Baptême de Jésus, tout chante sa gloire, tout nous dit cette gloire et nous annonce celle à venir. Celle de ce jour où nos yeux le verront, où nous serons avec lui pour l’éternité. Si du moins nous aurons eu la sagesse de croire, de nous laisser transformer par l’Esprit Saint, pour briller de son amour, de sa paix, de sa bonté et de sa sainteté dans ce monde corrompu et envahi toujours plus par le mal, la méchanceté, la haine, la convoitise, l’orgueil et l’égoïsme.

Conclusion

« Mets-toi debout… devient lumière… la gloire du Seigneur sur toi s’est levée… »

Traditionnellement, ces fêtes chrétiennes coïncident avec le début de l’année civile ; début d’année propice à de nouveaux engagements, de nouvelles résolutions. Certes il est facile de tourner en dérision ces élans nouveaux, les mépriser ou les ignorer au prétexte que nous ne pourrions pas les tenir. Mais le chemin de la vie éternelle n’est pas un chemin facile, il est plutôt un sentier étroit, resserré, dira Jésus, et il y en a peu qui l’empruntent. Que nous soyons ce peu, ce peu qui marche vers l’éternité. Devant cette humble gloire, certains furent indifférents, d’autres furent troublés, d’autres encore s’inclinèrent, se réjouirent et en furent des témoins par leur vie, leur consécration, leur engagement et même le sacrifice de leur vie. Et nous ? « Mets-toi debout… devient lumière… la gloire du Seigneur sur toi s’est levée… »

Pasteur Joël Mikaélian
06/01/19