Deut. 16. 1 / 1 Cor. 5. 7 et 8 / Jean 20. 1 à 9

« Le premier jour de la semaine… »

L

es textes des évangiles nous disent toute la stupeur qui règne parmi ceux qui découvrent ou entende la nouvelle, ce fameux premier jour de la semaine : le tombeau du Christ est vide. Il n’est plus là, on suppose que son corps a été enlevé, nul ne sait où on l’a mis. Seul Jésus sait, car il est bien vivant dans son corps ressuscité. Il vient de vaincre la mort. Il est là mais tout le monde peine à le voir, à le reconnaître et à croire. Il est plus facile de voir un tombeau vide, qu’un ressuscité !

Aujourd’hui encore, beaucoup cherchent la vérité, cherchent Dieu et ne voient bien souvent rien qu’un Dieu mort, ou un Dieu absent. Même parmi les chrétiens, nous vivons parfois ou souvent avec un tombeau vide. Un Dieu absent de nos vies, de nos choix, de nos projets, de nos ambitions ; un Dieu absent de nos épreuves, de nos maladies, de nos difficultés. Comme ces femmes, ces disciples devant le tombeau vide, il nous arrive souvent de ne plus savoir où est Dieu, ou de ne plus chercher à savoir où il est.

En ce jour de Pâques, premier jour de la semaine, méditons sur ces textes. Ouvrons nos cœurs à la Parole et à l’Esprit Saint.

1°) « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais où on l’a mis »

C’est un cri de désespoir, de profonde déception que Marie fait entendre d’abord aux disciples et ensuite aux anges qui sont là dans le tombeau vide. Désespoir, déception, questionnement… C’est un enlèvement. Que faire ? Que va-t-on faire maintenant qu’il n’est plus là ? On n’a même plus son corps pour se consoler. On n’aura même pas de quoi se recueillir sur sa tombe. Il n’y a plus rien, quel drame pour Marie ! C’est comme si son cœur, sa vie devenait tout à coup vide de sens. Pourtant Jésus est là, ressuscité, vivant, vainqueur. Il est là derrière elle. Il lui faudra alors détourner ses regards du tombeau vide pour le voir.

Aujourd’hui encore le Christ ressuscité est là selon sa promesse. « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux » a dit Jésus. Etrange cette promesse, pas très ambitieuse ! Généralement les gens importants se déplacent s’il y a quelques milliers de personnes. Le Fils de Dieu lui se déplace pour deux ou trois, quelle grâce ! Au passage, voilà de quoi remettre en place quelques-unes de nos échelles de valeurs. « Voici, je serai avec vous tous les jours… » Présent et futur, le Christ nous assure qu’il est là et sera là toujours. Mais il est des choses que l’on ne peut voir avec nos yeux naturels, nos raisonnements logiques, nos réflexions rationnelles. Il est des choses que l’on ne peut voir qu’avec son cœur, avec les yeux de la foi. Il est des choses que l’on ne peut saisir, comprendre, vivre qu’avec la foi dans le Christ mort et ressuscité. Ce n’est que de l’intérieur que l’on peut saisir ces choses. Ce n’est qu’avec l’esprit, ce souffle que Dieu a mis en chacun de nous. Ce n’est qu’avec lui que l’on peut communiquer, communier avec l’Esprit Saint ; l’Esprit que le ressuscité a envoyé sur terre pour être avec tous ceux qui croient.

Comme Marie, il nous faut détourner nos regards du tombeau vide pour voir le ressuscité. Car le tombeau est vide, et restera vide pour toujours. Ce n’est pas là qu’il faut chercher, ce n’est plus là qu’il faut chercher. « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? ». Il faut chercher ailleurs, pas très loin, Jésus est là vivant. « Ne dis pas dans ton cœur : qui montera au ciel… Tout près de toi est la Parole, dans ta bouche et dans ton cœur… Si, de ta bouche, tu confesses que Jésus est Seigneur et si dans ton cœur, tu crois que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé » (Rom 10. 6 à 9). La Parole est là près de ton cœur… C’est là qu’il faut chercher aujourd’hui, dans la Bible. C’est là qu’il faut regarder avec les yeux de ton cœur, les yeux de la foi. C’est là que tu comprendras, tu saisiras les choses et que tu ne seras plus comme ces femmes, ces disciples, ces hommes dans la stupeur, le questionnement, à dire : où est Dieu ? C’est là qu’il est et non dans les tombeaux vides de nos raisonnements, de nos peurs, de nos déceptions, de nos envies, de nos convoitises, de nos péchés, de nos méchancetés, de nos rivalités de notre orgueil…. C’est dans la Parole que tu trouveras Dieu et qu’il viendra avec toi.

2°) « Christ notre Pâques a été immolé… Célébrons la fête… »

« Célèbre la Pâque pour le Seigneur… ». Dieu a institué les fêtes, pour le célébrer, le louer, marquer notre dépendance et notre reconnaissance. C’est ce qu’il a demandé à son peuple avec un accent particulier pour la Pâque, pour célébrer la libération de l’esclavage de l’Egypte. Jésus lui-même a honoré cette fête et lui a donné un sens nouveau (la Cène) avant d’être arrêté et crucifié. Aujourd’hui, la Pâques chrétienne célèbre la victoire du Christ sur la mort, la libération de l’esclavage du péché pour tous ceux qui croient. Elle célèbre le pardon de toutes nos fautes, la libération de la condamnation et de la mort éternelle. Et l’apôtre Paul nous invite à célébrer cette Pâques nouvelle avec des pains sans levain. C’est-à-dire avec un cœur purifié de tout mal de toute méchanceté, de toute amertume, de toute haine, de toute pensée ou parole malveillante… A célébrer cette Pâques dans l’obéissance à cette Parole vivante. En renonçant aux « œuvres mortes » que l’épître aux Hébreux mentionne, c’est à dire, une religiosité, une pratique de rites spirituels vide de sens ; avec un cœur insensible, fermé à l’action de l’Esprit. Un cœur fermé au ressuscité. Nous pourrions vivre un beau culte de Pâques dans la forme sans que le cœur y soit, si l’obéissance n’y est pas.

Prenons de nouveaux engagements ce matin, en ce jour glorieux de la résurrection du Christ. Célébrons la fête avec un cœur purifié.

3°) « J’ai vu le Seigneur… »

Marie a quitté le tombeau vide et a pu voir Jésus. Elle a alors retrouvé la joie de vivre. La vie retrouve son sens avec la perspective de la résurrection. Sans cela, la vie est vaine. «Si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine. » (1 Cor. 15. 17), écrit l’apôtre Paul. Il écrit aussi : « Si c’est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes » (1 Cor. 15. 19). « Seulement… » Précise le texte, ce qui veut dire qu’en Christ ressuscité, il y a de l’espérance pour aujourd’hui, pour cette vie… mais pas seulement ! Le meilleur est à venir pour tous ceux qui auront cru et qui auront marché fidèlement dans les traces du ressuscité ! En Christ, c’est victoire sur toute la ligne, pour aujourd’hui et pour l’éternité. Entrons, nous aussi, comme Marie, comme les disciples, dans cette dimension, dans cette victoire. Ne restons pas devant nos tombeaux vides, nos fausses perceptions, les mensonges du malin sur l’absence de Dieu. Détournons nos regards de nos tombeaux vides de Dieu, et plein de nos histoires, de nos mauvaises pensées, de nos amertumes, de nos épreuves, nos découragements, nos doutes… Et tournons nos yeux vers le ressuscité afin de trouver et retrouver la véritable joie de vivre, le véritable sens de la vie.

Prière : « Que ta résurrection, Seigneur, nous remplisse de joie, d’amour, d’espérance, de force et de consécration pour ta Gloire. »

Pasteur Joël Mikaélian
01/04/18