Lecture : Luc 14. 1 à 14

« Ils l’observaient… »

Observer Jésus. Il est des observations qui n’apportent pas grand-chose dans la vie. Que de temps perdu à regarder, observer des choses vaines ! Que ce soit sur nos écrans, nos tablettes ou autre ! En revanche, il est des observations qui vous changent la vie, qui vous transforment, vous transportent même ! Mais cela dépend de la manière dont nous regardons. Du temps de Jésus, ils étaient nombreux à l’observer, à le regarder et à l’écouter. Certains sont restés sur leur faim, leurs questionnements, d’autres en ont été bouleversés. Certains ont continués leur vie comme si de rien n’était. D’autres ont trouvé un sens nouveau à leur vie, et bien plus encore une espérance éternelle ! Il en va de même aujourd’hui. Observer Jésus à travers l’évangile peut être stérile, comme fécond. En cette rentrée d’église, je vous invite à observer Jésus à partir de ce texte étonnant et de laisser l’Esprit Saint nous parler. Qu’elle est le message que nous avons à recevoir ce matin ? Qu’est-ce que ces minutes qui vont suivre vont changer dans nos vies ?

1°) « Est-il permis de guérir, un jour de sabbat … ?

La question que Jésus pose, est probablement celle que plusieurs auraient voulu lui poser. Parfois, Jésus se laisse questionner, a d’autre moment, il anticipe et pose lui-même la question. « Est-il permis de guérir, un jour de sabbat ? ». Certes, la réponse nous paraît évidente aujourd’hui ! Mais certainement pas de son temps. A la place d’un « OUI » massif, c’est le silence ! Chacun observe ce que va faire Jésus. Et sans attendre plus, Il guérit le malade et justifie son geste par une comparaison qui laisse chacun sans voix. Jésus est venu dans ce monde pour révéler la nature profonde de l’amour de Dieu. Un amour, une compassion qui dépasse les codes de la loi de son temps. Dieu ne peut rester insensible face à la souffrance humaine. Il est là, toujours présent au cœur de nos épreuves. Jésus est venu dans ce monde pour nous guérir de la maladie du péché et de la mort. Et chaque guérison accomplie au cours de son ministère, est signe de cette guérison, signe du salut.

« Est-il permis… ?». En d’autres termes : « Est-ce le temps, sommes-nous dans de bonnes conditions ? ». Jésus pose la question du temps, du moment opportun. Pour lui, c’est toujours le temps de guérir, le temps de faire du bien à autrui, le temps de la compassion, le temps de la réconciliation, le temps du pardon, le temps de la consolation, du soutien…  Pour lui c’est toujours le temps opportun, temps de la conversion, du baptême, de l’engagement dans son église …  Chacun peut continuer la liste pour lui !  Pour Jésus c’est toujours le temps du bien, de faire bien, de faire du bien. C’est toujours le temps pour lui de te faire du bien. Approche-toi de lui simplement et avec foi. Il peut changer, transformer ta vie à tout moment.

2°) « Or il dit une parabole… observant comment ils choisissaient les premières places… »

C’est maintenant Jésus qui observe. Les « observateurs » sont à leur tour observés. Jésus regarde la façon dont les convives prennent place au repas. Le spectacle lui inspire une parabole. Une parabole bien comprise dans les églises aujourd’hui. Tellement bien comprise que plus personne n’ose se mettre au premier rang ! Que d’humilité parmi nous ! Jésus a fait mouche ! Mais il ne parlait pas de salle de culte mais de banquet et de places d’honneur.  Et si Jésus nous observait ce matin, que dirait-il ? Aurait-il une autre parabole pour nous ? Certes, nous n’avons pas de problème au premier banc. Pas de disputes devant ! Mais, n’avons-nous pas parfois, d’une façon plus discrète, plus intérieure, quelques rivalités communautaires, quelques prétentions à être honoré ? Quelques frustrations ? Lorsque l’on ne reçoit pas de reconnaissance proportionnelle à notre engagement, à notre position, nos dons, notre service ?

Sommes-nous heureux de « travailler dans l’ombre », ou avons-nous besoin de projecteurs ? Le Seigneur nous encourage à la modestie, à la discrétion et même à rechercher volontairement les services les plus modestes. « Quiconque s’élève, sera abaissé… ». L’orientation est donnée clairement, Jésus la renouvellera à plusieurs reprises et de différentes façons. « L’humilité précède la gloire, l’orgueil précède la chute ».

3°) « Et il dit aussi… »

Pour finir, Jésus s’adresse à son hôte. Petit conseil d’ami, pourrait-on dire ! N’invite pas toujours tes amis… invite aussi les pauvres… ! A travers ce conseil d’ami, Jésus nous questionne aussi. Il semble même qu’il complète la parabole qui précède. Il parle de la façon d’exercer la compassion envers ceux qui sont dans le besoin. Ou en situation de souffrance ou d’épreuve. « Quand tu fais un dîner … ». « Quand tu aides… n’attend rien ! Ne fais pas les choses par intérêt ! ». Certes il faut aider ceux qui sont dans le besoin en priorité. « Les pauvres, les aveugles … ». Mais l’accent est mis sur la gratuité des bonnes œuvres que produit la foi en Christ. Jésus nous encourage à ne pas faire les choses par intérêt ; à ne pas rechercher de reconnaissance dans ce que nous faisons. A faire les choses de façon « désintéressé ». Ce qui questionne les motivations de notre service dans l’Eglise. Pour qui faisons-nous, pourquoi et comment ? Pour terminer, Jésus n’hésite pas à mentionner que Dieu saura rétribuer toutes les actions de compassion faites en son nom. Certes, il faut savoir attendre, et agir avec foi ; foi que Dieu n’est pas ingrat, qu’il honore et honorera toujours les bonnes œuvres de ses enfants. Toutes celles faites en son nom et selon ses enseignements.

Conclusion :

« Ils l’observaient… »

Des observateurs observés ! Il est des observations qui ne servent pas à grand-chose. Il en est d’autres qui vous changent la vie, qui donnent sens à la vie ! Sachons les vivres et nous laisser conduire par l’Esprit Saint. Aujourd’hui, c’est le temps, demain ne nous appartiens pas ! Temps de guérison, de conversion, de pardon, de réconciliation… C’est le temps pour lui de te faire du bien. Comme c’est le temps pour nous de faire du bien aux autres. « Ne vous lassez pas de faire le bien… Ne refuse pas un bienfait à celui qui y a droit. Quand tu as le pouvoir de l’accorder… » (Prov. 3. 27). Vivons de l’humilité du Christ, de sa générosité. Apprenons de Lui, la gratuité, faire le bien à autrui sans rien attendre en retour.

Pasteur Joël Mikaélian

01/09/19