Lectures : Ex. 34. 4 à 9 / 2 Cor. 13. 11 à 13 / Jean 3. 16 à 18

« Le Seigneur, Dieu miséricordieux et bienveillant… »

« Je ne peux plus respirer ». Et si ce dernier cri de Georges Floyd, repris par des milliers de manifestants à travers la planète, traduisait le mal être d’une humanité en crise ? Humanité à qui on impose un rythme de vie effrénée au nom de la croissance ? Et si la croissance était une erreur, un système inhumain, à l’image de la tour de Babel que Dieu a stoppé ? Il semble aujourd’hui que les crises se succèdent les unes aux autres, avec certes toujours cet effet de « caisse de résonnance » que sont les médias et les réseaux sociaux. Mais comment interpréter ces mouvements de révoltes ? Celles qui ont précédés la crise sanitaire, et celles qui surgissent actuellement aux USA et ailleurs, suite à la mort inadmissible de Georges Floyd ? D’où viennent ces crises ? Cette violence, qui surgit parfois jusque dans les foyers ? Le monde n’a-t-il pas besoin de paix, de stopper sa course et de retrouver un autre modèle de société plus humain ? N’avons-nous pas besoin de nous tourner vers Dieu ? De connaître davantage ce Dieu « trine », Père, Fils et Saint Esprit ? C’est ce que je vous invite à faire ce matin, en ce dimanche où nous fêtons la trinité de Dieu, sans oublier la fête des mères.

1°) « Le Seigneur, Dieu miséricordieux et bienveillant… »

Comment connaître Dieu, le définir, parler de ce qui nous dépasse ? De ce qu’on ne peut voir ? La plupart des théophanies que l’on trouve dans le premier testament de la Bible sont impressionnantes. Dieu se révèle, parle à travers le tonnerre, descend vers les hommes sous différentes formes. Mais il demeure mystérieux, indéfinissable, insaisissable. Finalement, tout ce que l’ont peut savoir de lui, c’est ce qu’il dit lui-même de lui. Alors que Moïse est face à un immense défi, celui de conduire tout un peuple vers la terre promise, il fait cette demande au Seigneur : « Fais-moi voir ta gloire ! ». Il veut voir Dieu. Le peuple a déjà désobéi, Moïse a cassé les premières tables de la loi. Avant d’aller plus loin, il veut voir Dieu. Et le Seigneur de lui dire : « Tu ne peux pas voir ma face, car l’homme ne saurait me voir et vivre… ». Moïse taille de nouvelles tables de pierre et monte sur la montagne à la rencontre de Dieu. Et Dieu se révèle à lui : « Le Seigneur, le Seigneur, Dieu miséricordieux et bienveillant, lent à la colère, plein de fidélité et de loyauté, qui reste fidèle à des milliers de générations, qui pardonne la faute, la révolte et le péché, mais qui ne tient pas le coupable pour innocent, qui poursuit la faute des pères chez les fils et les petits fils sur trois et quatre générations ». C’est ainsi que Dieu se révèle à ce moment de l’histoire. Plus tard, il se révèlera davantage comme un Père. Jésus insistera sur cette image, pour nous dire la bonté de Dieu. « Si donc méchant comme vous l’êtes, vous savez donner de bonne choses à vos enfants, à combien plus forte raison, votre Père qui est aux cieux, donnera de bonnes choses à ceux qui les lui demandent » (Matt. 7. 11). Dieu est aussi un Dieu juste, face au mal, qu’il dénonce et condamne. Mais il reviendra par deux fois sur ces propos. Une première fois par la bouche du prophète Ézéchiel (Ez. 18. 20) en déclarant que désormais, « L’âme qui pèche, c’est celle qui mourra. Le fils ne portera pas l’iniquité de son père et le père ne portera pas l’iniquité de son fils ». Puis une seconde et dernière fois en Jésus. C’est sur lui qu’il fera porter la condamnation du péché. C’est pourquoi l’apôtre Paul écrira aux chrétiens de Rome : « Ainsi donc, il n’y a aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus Christ… ». (Rom. 8. 1) Dieu est plein d’amour, de tendresse, de patience. C’est de lui que nous devons être le reflet, dans ce monde de violence, d’égoïsme, de racisme social et ethnique. L’Eglise doit crier la paix, l’amour, le respect, la bienveillance de son Dieu.

2°) « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique… »

Dieu a révélé son amour par le don de son Fils. Le Fils aussi est Dieu. Certes, cela relève du mystère. Mystère que nul théologien à ce jour n’a pu éluder et qu’il nous faut croire. Pour nous parler, Dieu emploi un langage humain, accessible à notre intelligence abîmée par le péché. Dieu le Fils est venu dans ce monde non pour le juger mais pour le sauver. Il a sacrifié sa vie sur une croix pour cela. Il est ce bon berger qui prend soin de ses brebis, qui cherche celles qui sont égarées. Il est aujourd’hui dans la gloire auprès du Père, il intercède pour nous. Il nous invite à la conversion, à une nouvelle naissance, au baptême. Il nous invite à le suivre. « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive ». (Matt. 16. 24) Il nous invite à vivre une autre vie, plus sereine, paisible : « Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos » (Matth.11. 28). Il est Fils plein d’amour, de bienveillance envers tous, de patience envers tous. Il supportera la pire injustice, la pire mort sans rien dire. Car il savait que sa mort allait provoquer la défaite du mal, de la mort. Il savait que sa mort allait libérer des milliards d’êtres humains qui auront par la foi accès à l’éternité.

3°) « Que… La communion du Saint Esprit soit avec vous tous »

C’est ainsi que l’apôtre Paul termine sa seconde lettre aux chrétiens de Corinthe. L’Esprit Saint aussi est Dieu. Sa mission est de nous attirer vers Dieu, de nous faire comprendre la Parole de Dieu. C’est lui qui nous éclaire, qui parle à nos consciences, qui nous reprend avec amour lorsque l’on s’égare, qui nous ramène vers le Père par le Fils. L’Esprit, témoigne à notre esprit. Il inspire même nos prières. Car lui seul connait les choses de Dieu. Il vient demeurer en nous lorsque nous croyons en Jésus. Nous vivons aujourd’hui ce temps de l’Esprit. La troisième phase du plan d’amour et de salut de Dieu pour l’humanité. Soyons remplis de Lui.

Conclusion :

« Le Seigneur, Dieu miséricordieux et bienveillant… »

C’est ce Dieu « trine » qui contrôle ce monde, qui regarde cette humanité qui crie son besoin d’amour, de bienveillance, de paix. Oui, le monde crie. Il crie ses peurs, ses inquiétudes, il crie à l’injustice. Il crie sans le savoir sa soif de Dieu. Sommes-nous prêts à dire comme Pierre et Jean devant cet infirme mendiant à la porte du temple quelques jours après la Pentecôte : «  Je n’ai ni argent, ni or, mais ce que j’ai je te le donne, au nom de Jésus le Nazaréen, lève-toi et marche ! » (Act. 3. 6). Sommes-nous prêt à aimer, à pardonner, à relever, à encourager, à être bienveillant envers tous…  Sommes-nous prêts à témoigner de ce Dieu, dans nos foyers, nos églises, nos lieux sociaux… ?

Certes Dieu est et restera en partie mystère pour nous. Mais croyons à ce qu’il nous dit de lui-même. Il est un Père plein d’amour. Ayons confiance en Lui. En Jésus, il est le Dieu qui pardonne toutes nos fautes et nous donne accès à la vie éternelle. « Mes brebis… nul ne les ravira de ma main ». Dieu est celui qui vient habiter en nous par l’Esprit Saint, pour être tous les jours avec nous. Vivons dans sa grâce et de sa grâce et prions que beaucoup encore se tournent vers lui.

Pasteur Joël Mikaélian 07/06/2020

Culte église Issy-les-Moulineaux