Lectures : Es 43. 1 à 3 / Jean 14. 1 à 14

« Croyez du moins à cause de ces œuvres… »

Message Chrétien - Eglise d'Issy-les-Moulineaux

Après le confinement par la peur, le déconfinement dans la peur. A partir de demain, en France, débutera une nouvelle phase, de cette crise sanitaire que nous traversons. Les discours officiels, largement relayés par les médias, continuent d’alimenter nos peurs. Il semble que la peur soit le seul moyen de se faire entendre ! Ce qui est quand même inquiétant ! Certes, tout ceci répond à des mesures de prudence, de précaution, ce qui se comprend, tant les risques sont grands, surtout dans les grandes agglomérations. Mais finalement, qu’est-ce-que cette crise révèle sur nos sociétés déchristianisées ? Cette crise révèle avec force, ce qui concerne notre rapport à la mort, et plus précisément, notre peur de la mort. C’est elle qui fait peur et qui fait peur à l’homme, depuis toujours. Depuis le temps où elle est apparue. C’est la même peur qui animait les disciples de Jésus chaque fois qu’il leur parlait de sa mort. Pour y répondre, Jésus pointera sans cesse la réalité de la vie d’après qu’il est venu révéler. Tout en indiquant le chemin qui y mène. Méditons sur ces paroles et ouvrons nos cœurs au message qu’elle nous transmet et nous révèle. Pourquoi ne pas avoir peur ? Comment demeurer en paix ? Croire en Jésus, qu’est-ce-que ça change, ou devrait changer dans nos vies ?

1°) « Ne crains rien car je t’ai racheté… Que votre cœur ne se trouble pas… »

Bien des siècles avant la venue de Jésus, le prophète Esaïe révélait déjà pourquoi nous ne devrions pas avoir peur face à la mort. Car Dieu nous a rachetés. Dieu nous a rachetés de la mort. Il a racheté l’humanité de la mort pour lui donner accès à la vie éternelle. Le prix de ce rachat, c’est le Christ qui nous le donne clairement. Le prix payé c’est la croix, c’est sa vie qu’il a donnée en mourant sur la croix. C’est le prix payé pour le rachat de l’humanité. C’est payé pour tous et pour toujours. Désormais, ceux qui croient appartiennent à Dieu qui dit : « Je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi ». Celui qui croit, appartient au Dieu tout-puissant, créateur et maître de tout, au-dessus de tout. Et n’a aucune crainte à avoir de qui que ce soit ou de quoi que ce soit.

« Tu es à moi… », autre raison de ne pas avoir peur, de ne pas craindre ni des difficultés de la vie, ni de la mort. L’appartenance à Dieu. Tu es à moi, je suis avec toi, tu n’as rien à craindre. J’ai payé le prix pour te racheter de la mort et pour que tu m’appartiennes.

« Dans la maison de mon Père, il y a beaucoup de demeures… » dit Jésus à ses disciples gagnés par la peur. Pierre s’affole : « Seigneur, où vas-tu ? ». Thomas aussi : « Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas… ». Quant à Philippe, il veut voir : « Seigneur, montre-nous le Père… ». Autre raison de ne pas avoir peur, l’espérance de la vie d’après. La vie d’après, bien que mystérieuse, existe bel et bien. Invisible à nos yeux, difficilement imaginable, elle reste souvent pour le croyant, la grande inconnue. Certes, il en serait tout autrement si nous en avions une vision précise ! Comme il en serait autrement de l’incrédulité si ceux-ci avaient une vision précise de l’enfer ! Mais le fait que tout ceci reste mystérieux, ne peut signifier en aucun cas que ces réalités n’existent pas ! C’est ce que Jésus est venu nous révéler.

2°) « Croyez en Dieu, croyez en moi… croyez du moins à cause de ses œuvres… »

Ce n’est pas sans exaspération que Jésus adresse ces Paroles à ses disciples. Paroles qu’il nous adresse à nous aussi, qui ne sommes pas meilleurs qu’eux. Par ces paroles Jésus rappelle que c’est finalement la foi seule qui sauve et qui donne la paix. Qui permet de vivre cette paix au milieu de nos craintes et de nos peurs. C’est la foi toujours qui donne la paix et l’espérance face à la mort. La foi dans la signification de la croix, du prix payé pour nous racheter, la foi dans la réalité de la vie d’après, la foi dans le « je suis avec toi tous les jours… ». Du coup, la crise sanitaire et les peurs qui l’accompagnent questionnent notre foi. Elle nous révèle ô combien, l’incrédulité a encore de beaux jours devant elle. A voir comment plusieurs se moquent des religions, plus particulièrement du christianisme, évangélique de surcroit, malgré la crise sanitaire, il y a de quoi s’interroger sur l’inconscience humaine et l’aveuglement de beaucoup. A l’inverse, et qui est plus réjouissant, d’autres se réveillent spirituellement, ouvrent leurs yeux pour croire. Jésus nous dit que la foi en Lui, reste le seul moyen d’être sauvé et d’accéder à l’éternité. C’est ce qu’il répond à Thomas : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Personne ne va au Père si ce n’est par moi ». Il faut croire ces paroles, et si elles ne sont pas suffisantes, croire à cause des œuvres que Jésus a accomplies. Croire la véracité de ces paroles, à cause des miracles que Jésus a accomplis. Miracles qui ont surpris tous ceux qui les ont vécus et vus. Jésus a montré par ses œuvres, ses pouvoirs, qu’il était tout autre qu’un humain, il était Dieu aussi. C’est à nous d’accepter et de croire. Croire que Jésus est le Fils de Dieu, croire qu’il a payé le prix de notre rachat en donnant sa vie, croire qu’il est avec nous.

3°) « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi… »

La foi, qu’est-ce-que ça change dans ma vie ? Ou devrait changer ? C’est tout d’abord la paix, la paix au quotidien, la paix au beau milieu des craintes et des angoisses qui envahissent le monde aujourd’hui. L’apôtre Paul écrivait aux chrétiens de Thessalonique : « Nous ne voulons pas vous laisser dans l’ignorance au sujet des morts, afin que vous ne soyez pas dans la tristesse comme les autres qui n’ont pas d’espérance » (1 Thes. 4. 13). Face à la mort, ne soyons pas comme les incrédules. Que la paix de Dieu remplisse nos cœurs.

Ensuite, c’est sa présence au quotidien qui change ou devrait changer notre façon de vivre et de penser la vie. L’Esprit Saint est cette présence bienfaisante qui nous pousse à vivre autrement. A relativiser les contrariétés de cette vie, à prendre le recul et à s’attacher aux choses essentielles de cette vie : La prière, la méditation de sa Parole, notre relation avec Dieu. Le partage au sein de la famille, du couple, de l’église. L’attention aux autres, servir le bien, encourager ceux qui peinent, avoir le souci de ceux qui souffrent autour de nous comme dans le monde. Beaucoup de choses peut-être, que le confinement nous aura apprises. Mettre notre vie au service de Dieu et de son église. Faire les œuvres qu’il a préparées d’avance. Ces œuvres plus grandes que sont l’église et la propagation de l’évangile au-delà de Jérusalem, et de ces régions ; au-delà du peuple d’Israël, à tous les peuples. Ce sont là les œuvres plus grandes que Jésus évoque ici.

« Croyez du moins à cause de ces œuvres… »

Soyons des hommes et des femmes de foi, soyons véritablement « croyant ». Foi dans notre rachat de la mort, foi en sa présence, celle de l’Esprit Saint, foi dans la prière pour accomplir les œuvres que Dieu a préparées d’avance.

Que Dieu vienne chaque jour au secours de notre foi.

Qu’il nous remplisse de sa paix. « Que votre cœur ne se trouble pas, croyez en Dieu, croyez en moi » nous dit Jésus.

10/05/2020 Pasteur Joël Mikaélian