Lectures : Joël 3. 1 à 5 / Jean 14. 15 à 21

« Je ne vous laisserai pas orphelin… »

Message - Bible - Eglise Issy-les-Moulineaux

Nous venons de vivre notre première semaine de « déconfinement ». Certains ont pu apprécier un peu plus de liberté de mouvement, d’autres les difficultés de reprise du travail, la crainte des transports, le respect des gestes barrière. Tout ceci n’est pas simple. Dans les rues, les gens se croisent, s’observent, s’évitent. On dit que le personnel soignant souffle un peu. Mais avouons-le, nous souhaitons tous que tout cela se termine vraiment. Oui, nous avons besoin de liberté, mais de confiance aussi. On ne peut vivre continuellement dans la peur, la crainte, la défiance. L’attente est longue pour beaucoup. Et nous prions pour que Dieu fasse grâce et qu’il accorde à chacun la patience qu’il faut. Mais que nous le voulions ou pas, l’attente fait partie de l’expérience humaine, nous devons apprendre à vivre avec. Il en va de même dans la vie spirituelle. Dieu agit dans le temps, dans son temps, témoin toutes ses promesses au futur. Futur que Dieu réalise toujours. C’est le cas du don de l’Esprit Saint, promis bien des siècles avant la Pentecôte. Ce sera le thème de notre message à l’approche de cette fête. Qu’est-ce-que cet événement a changé pour le monde et qu’est ce qu’il change pour nous aujourd’hui ?

1°) « Dans les derniers jours, je répandrai mon Esprit… »

6 à 7 siècles se sont écoulés entre cette promesse prophétique et son accomplissement. C’est dire combien l’attente fut longue. Combien beaucoup d’hommes et de femmes, depuis le prophète Joël ont du attendre, espéré qu’elle se réalise. Il aura fallu attendre 7 siècles pour que cela arrive, à Jérusalem, cinquante jours après la résurrection de Jésus Christ. L’apôtre Pierre y fera référence dans son discours ce jour-là. Il dira : « Ici se réalise cette parole du prophète Joël : « Dans les derniers jours, je répandrai mon Esprit… ». Mais le livre du prophète Joël n’annonce pas seulement cette effusion de l’Esprit. Son autre thème prophétique est « le jour du Seigneur ». Joël annonce le jour de la fin, jour du jugement final de Dieu sur l’humanité. Il évoque plusieurs événements de guerre, de famine, de fléaux qui frapperont la terre avant ce jour qu’il décrit comme un jour terrible. Mais parmi ces paroles effrayantes, on trouve une merveilleuse promesse que l’apôtre Pierre soulignera le jour de la Pentecôte. C’est par elle qu’il terminera sa citation : « Alors, quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé ». C’est une merveilleuse promesse qui se réalise depuis en Jésus Christ. Désormais, tous ceux qui croient en Jésus, qui invoquent son nom sont sauvés pour l’éternité. C’est la bonne nouvelle de l’évangile. Cette parole nous révèle toute la bonté, tout l’amour, toute la volonté du Seigneur pour que les hommes soient sauvés. C’est ce que Jésus a dit aussi à plusieurs reprises : « Car je suis venu non pour juger le monde, mais pour sauver le monde ».

C’est pourquoi le Ps 95 lance cet appel, que la parole de Dieu réitère plusieurs fois : « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur… ». Le Seigneur nous invite, il t’invite à croire, à invoquer son nom pour être sauvé. N’hésite pas, c’est aujourd’hui le jour du salut, si tu n’as pas encore cette assurance en Jésus.

2°) « Moi, je prierai le Père… »

Dit Jésus à ses disciples avant de les quitter. Je prierai le Père pour qu’il vous donne un autre « paraclet ». Ce terme grec peut se traduire de deux façons différentes mais complémentaires. A la forme passive, il peut se traduire par « consolateur » ; à la forme active par « avocat, défenseur ». C’est ce que l’Esprit Saint peut être en outre, pour ceux qui croient en Jésus. A la fois consolateur dans les épreuves et défenseur face aux accusations du malin. Cette prière témoigne, de tout l’amour, le souci du Seigneur de ne pas abandonner ses disciples ; de ne pas les laisser orphelins ; de ne pas les laisser seuls, démunis, dans un monde hostile. De ne pas les laisser seuls, à la merci du malin, des épreuves, des persécutions. Jésus sait combien tous ceux qui croiront en lui, à commencer par ses disciples, devront affronter diverses difficultés dans leur vie. Ils devront faire face à beaucoup d’oppositions, au martyre, à la prison, au rejet, au découragement. Ils devront faire face aux incertitudes de la vie, aux fausses doctrines, aux hérésies. Ils auront besoin d’aide pour rester fidèles. Ils auront besoin d’être enseigné, besoin de lumière, de soutien, de discernement dans les décisions à prendre… Pour cela, Jésus a prévu cette aide efficace, durable, permanente. Le Saint Esprit, consolateur, défenseur. Une aide qui n’écrase pas, qui ne s’impose pas, mais qui soutien, relève, patiente, persévère… C’est ce que l’Esprit Saint accomplit et veut accomplir dans la vie du chrétien, dans nos vies. Soyons toujours ouverts à l’action de l’Esprit. Soyons assurés de sa présence permanente. Il est notre consolateur dans nos épreuves, notre défenseur dans les accusations du malin. C’est pour cela que Jésus a prié le Père. Cette prière du Seigneur est une assurance de sa fidélité. Celui qui croit en lui ne sera jamais perdu, abandonné, seul…

Les disciples, avaient déjà commencé à vivre avec l’Esprit Saint, selon les paroles de Jésus ici. Mais ils en seront totalement immergés, baptisés à la Pentecôte.

3°) « Si vous m’aimez… »

Pour vivre et être au bénéfice de cette grâce, Jésus en rappelle le fondement, à savoir, l’amour. C’est l’amour qui permet de vivre pleinement ces promesses. Un amour pour Dieu qui se traduit par une obéissance à sa Parole. Pour Jésus, il n’y a pas d’amour sans obéissance. Aimer Dieu, ce n’est pas seulement le louer, l’adorer, le prier, le servir, c’est d’abord obéir à ses commandements. Commandements que Jésus a résumé à plusieurs reprises : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et ton prochain comme toi-même ».

Jésus poursuit par une belle promesse : « Or celui qui m’aime sera aimé de mon Père et, à mon tour, moi je l’aimerai et je me manifesterai à lui ». Le Seigneur a promis de se manifester à celui qui l’aime.

« Je ne vous laisserai pas orphelin… »

Avec l’Esprit Saint, le Seigneur a tenu sa promesse. Elle s’est pleinement accomplie à la Pentecôte. Désormais, en Jésus, tout homme, toute femme qui croit en lui, qui l’aime et lui obéit n’est pas orphelin, n’est pas livré à lui-même dans ce monde. Mais il est accompagné, guidé, consolé, défendu, protégé, aimé de Dieu.

17/05/2020 Pasteur Joël Mikaélian