Lectures : Gen 9. 8 à 15 / Marc 1. 12 à 15 / Heb 8. 8 à 12

« Je me souviendrai de mon alliance… de leurs péchés, je ne m’en souviendrais plus…»

Il est des choses dont Dieu se souvient, d’autres qu’il a décidé d’oublier. Dieu est un Dieu d’alliance qui ne veut que le bien de toutes ses créatures. Toute la création est son œuvre nous y compris. Même « Les cieux racontent la gloire de Dieu… » (Ps 19. 1). Cette semaine, « Persévérance », s’est posé sur la planète Mars, après un voyage de sept mois dans l’espace. Une prouesse technique qui nous a permis de toucher du doigt la grandeur de Dieu, le mystère de l’Univers, la gloire de Dieu. Ce qui nous permet aussi d’apprécier la particularité de notre planète. De nous interroger aussi sur le mystère de la vie. Depuis toujours, Dieu aime sa création et a toujours veillé sur elle. C’est pour cette raison qu’il est contraint parfois d’intervenir lorsque le mal, la corruption, l’immoralité ou la violence, viennent abîmer son œuvre. C’est ce qui s’est passé lors du déluge. Que recevoir ce matin de cette alliance avec Noé et de la nouvelle alliance en Jésus ? Que nous disent-elles de Dieu, de la création, de nous ?

1°) « Je vais établir mon alliance avec vous… »

Généralement, la plupart des alliances se contractent entre deux parties qui s’engagent l’une vis-à-vis de l’autre. Que ce soit des alliances politiques, économiques, internationales… Que ce soit les alliances professionnelles ou amicales, ou l’alliance du mariage qui engage un homme et une femme. Généralement, la validité et la pérennité de ces alliances dépendent de la fidélité aux engagements pris. Ont dit qu’elles sont conditionnelles, des sortes de contrats. Certaines alliances que nous trouvons dans la Bible s’inscrivent dans ce registre, comme, par exemple, celle du Sinaï, avec Moïse en Exode 20. Par contre, l’alliance avec Noé paraît bien différente. Elle se présente comme un engagement unilatéral et inconditionnel de Dieu envers Noé, sa descendance et tous les êtres vivants de la création. C’est l’engagement de Dieu à ne plus jamais les détruire par l’eau. Certes, on trouve dans le texte quelques contraintes pour l’homme : l’interdiction de la consommation du sang et l’interdiction du meurtre. Mais il ne semble pas que cela conditionne l’alliance. Dieu s’engage à ne plus détruire, et il le fait sans condition. C’est dire l’immensité de son amour pour nous, pour toute la création. Ce qui devrait inspirer notre façon de vivre, de considérer la création, de la respecter, de la préserver. Cette alliance, marque cette volonté de Dieu d’être avec nous, d’être pour nous et pas contre nous. Dieu veut s’allier avec nous, avec la création. Par cette alliance, il s’engage même à retenir sa colère, à limiter les fléaux qui pourraient à l’avenir toucher sa création. Tel est le message qu’il nous envoie à travers le signe de l’arc-en-ciel. Dieu limitera certainement aussi les fléaux qui nous touchent actuellement. Ce qui nous invite à la confiance, à aimer ce qu’il aime, à respecter la création qu’il aime et qu’il préservera de la destruction, jusqu’au jour de la fin.

2°) «Voici, des jours viennent, dit le Seigneur, où je conclurai… une alliance nouvelle…»

L’épitre aux Hébreux reprend ces magnifiques paroles de Jérémie sur l’annonce d’une alliance nouvelle. Annoncée bien des siècles avant, cette nouvelle alliance a été établie une fois pour toute et pour tous, en Jésus Christ. Celle-ci est totalement différente des autres. Tout d’abord, elle ne concerne pas seulement le monde présent, mais aussi le monde à venir. Ensuite, elle est une alliance de pure grâce. Dieu ne met plus de conditions comme par le passé avec la loi. Cette fois, il s’engage à mettre son Esprit en nous, dans nos pensées, dans nos cœurs pour qu’il devienne notre Dieu et que nous devenions son peuple. Par cette alliance, Dieu veut retrouver une pleine communion avec l’humanité. Pour réaliser cela, Dieu a dû trouver un moyen pour régler définitivement la question de l’obstacle qui nous sépare de lui, le péché. A savoir, le pardon. « Je pardonne leur crime, leur faute, je n’en parle plus » (Jer. 31. 34). « Je serai indulgent pour leur fautes, et de leurs péchés, je ne m’en souviendrais plus » (Heb. 8. 12). C’est terminé, en Jésus, Dieu a décidé de ne plus se souvenir de nos péchés. Quelle grâce ! Certes, cela a eu un coût, la croix. C’est ce que Jésus a dit le soir de la dernière pâque : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang… ceci est mon sang, le sang de l’alliance versé pour la multitude, pour le pardon des péchés ». Mais c’est acquis pour tous ceux qui croient, qui acceptent d’entrer dans cette nouvelle alliance par laquelle nous sommes pardonnés, habités par l’Esprit et héritiers de la vie éternelle. En conséquence, tous ceux qui acceptent cette alliance de grâce par la foi, deviennent alors des alliés de Dieu dans ce monde. Ce qui nous invite à prendre en compte notre responsabilité de chrétien.

3°) « Aussitôt, l’Esprit pousse Jésus au désert »

Sans être conditionnelle, la nouvelle alliance nous invite à être témoin dans ce monde. Certes, il est réconfortant pour nous de dire que « Dieu est pour nous ». Mais cela ne devrait pas nous faire oublier que cela implique aussi que nous devrions « être pour lui » dans ce monde. Etre pour lui dans ce monde, ce devrait être l’ambition de chaque chrétien. Se tenir à la brèche, se tenir devant lui pour le monde. Vivre autrement dans ce monde, étant conduit par l’Esprit Saint. Aimer, pardonner, aider, soutenir, prier… Vivre autrement dans ce monde de violence, d’égoïsme, de corruption, d’immoralité qui s’étale sous nos yeux chaque jour. Un monde d’orgueil, d’arrogance…

Pour cela, nous devons veiller à la qualité de notre relation avec Dieu. Le carême nous invite chaque année à ce temps de remise à jour de notre engagement pour Dieu. L’évangile nous rappelle que c’est à partir de ses quarante jours au désert que Jésus a commencé sa mission. C’est de là que nous pouvons nous aussi puiser la force pour notre mission.

Conclusion :

« Je me souviendrai de mon alliance… de leurs péchés, je ne m’en souviendrais plus…»

Il est des choses dont Dieu se souvient, d’autres qu’il a décidé d’oublier. Il aime toute sa création et a promis qu’il ne la détruirait plus par l’eau, qu’il limiterait aussi les fléaux qui pourraient l’atteindre à l’avenir. Cette alliance avec Noé tient toujours, apprécions la.

Dieu a établi aussi une alliance nouvelle en Jésus Christ, fondée sur la croix et le pardon et l’oubli de nos fautes. Il a donné la vie de son Fils pour cela. Il s’est engagé non seulement à pardonner toutes nos fautes, mais aussi à venir habiter en nous, et à faire de tous ceux qui croient, des héritiers de son royaume. Cette alliance tient toujours. Acceptons-la si ce n’est pas encore le cas. Et soyons reconnaissants de cette grâce.

Dieu se souvient de son alliance, n’oublions pas la nôtre !

Pasteur Joël Mikaélian 21/02 2021