Apoc. 7. 13 à 17 / Apoc. 12. 12 / Apoc. 21. 1 à 8 / 2 Pier. 3. 13

« Et Dieu essuiera toutes larmes de leurs yeux… »

Notre église a été durement éprouvée ces derniers temps. De dures épreuves nous ont atteint. Nous avons « pleuré avec ceux qui pleurent » et nous continuons à le faire encore. Car il nous est difficile de tourner les pages douloureuses de nos vies, comme on tourne les pages d’un livre. Certaines souffrances demeurent vives, même si le temps permet de les atténuer. La présence de Dieu, l’Esprit Saint permet la consolation, un accompagnement précieux et bienfaisant. Mais ceci ne supprime pas totalement la souffrance comme un coup de baguette magique. Dans certains cas, la réalité demeure douloureuse, de même que les questions : pourquoi ? Pourquoi ces épreuves de la vie ? Pourquoi la souffrance ? Pourquoi la vie n’est-elle pas plus simple ? Pourquoi les épreuves atteignent-elles davantage les uns que les autres ? Pourquoi ces drames dans le monde aujourd’hui, ces guerres ? Hier en Arménie, aujourd’hui en Ukraine, et ailleurs ? Pourquoi ces dérèglements à tous les niveaux ? Que faire, que penser, comment réagir ? Que penser de Dieu, de sa grâce, de son amour, de sa puissance, de sa justice ?  Quelle réponse trouver dans la Parole de Dieu ?

1°) « Malheur à vous, la terre et la mer, car le diable est descendu vers vous, emporté de fureur, sachant qu’il lui reste peu de temps » (Apoc. 12. 12)

Ces paroles de l’apôtre Jean nous rappelle la réalité de l’œuvre du diable. De celui qui, dès les origines, a fait entrer le mal dans le monde et dans l’humanité. Et qui, depuis, ne cesse d’œuvrer, de répandre la haine, la violence, le mensonge, la corruption, la débauche, l’injustice, les dérèglements de toutes sortes. Il est sans cesse à l’affut et tente de répandre cette haine, ce mal, cette méchanceté, les mauvaises passions, tout ce qui détruit l’homme, son humanité. Il est continuellement en guerre avec Dieu. Il est des combats célestes que nous ne voyons pas, que nous ne connaissons pas, mais qui existent bel et bien. Certains textes bibliques le rappellent, comme le livre de Job, ou le livre du prophète Zacharie. Nous ne vivons pas dans un environnement neutre. Certes, il ne faut pas voir le diable partout, mais il ne faudrait pas à l’inverse ignorer son existence, son pouvoir de nuisance. « Votre adversaire, le diable, rode comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera… ». (1 Pier. 5. 8) Il cherche qui détruire, qui décourager, qui faire douter de la bonté de Dieu, de son amour. L’apôtre Pierre poursuit en écrivant aux chrétiens : « Résister lui avec une foi ferme… ». « Résister au diable et il fuira loin de vous… » (Jacq. 4. 7). Ces textes nous invitent non seulement à la vigilance, mais aussi à la résistance ! Il faut résister au malin qui agit dans le monde. Parfois de façon directe, parfois de façon indirecte en utilisant les humains, en instrumentalisant les humains, parfois à leur insu. Résister, cela fait penser au témoignage de Marie Durand, cette protestante enfermée à la tour de Constance à Aigues Mortes pendant 38 ans avec une vingtaine d’autres femmes, dans la pauvreté, le froid, à cause de leur foi. L’inscription “RESISTER” gravée sur la margelle du puits de la prison, est devenu un symbole de l’attitude de Marie Durand qui, tout au long de sa captivité, a refusé d’abjurer sa foi, encouragé ses compagnes de captivité. Le Malin est à l’œuvre aujourd’hui encore et il ne faut pas sous-estimer son pouvoir de nuisance. Il faut résister en nous appuyant sur les promesses de la parole de Dieu. « Le Fils de Dieu a paru pour détruire les œuvres du diable… » (1 Jean 3. 8). C’est ce qu’il a commencé de faire, et il le fera jusqu’au bout, au dernier ennemi qui est la mort. A la résurrection, sa victoire sera totale.

 

2°) « Nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice habitera ». (2 Pier. 3. 13)

Résister et attendre. Nous vivons dans l’attente d’un monde nouveau. Nous savons que nous ne pourrons pas changer ce monde. Notre présence, notre témoignage permet certes de limiter le mal. Nos prières agissent aussi pour que plusieurs soient sauvés et puissent entrer un jour dans ce nouveau monde. Jésus a ouvert la porte d’entrée d’un nouveau monde en offrant sa vie sur la croix. Nous ne mesurerons jamais assez l’immensité de la grâce de Dieu, du sacrifice du Christ. C’est lui qui a ouvert cette porte pour que tous puissent y entrer par la foi, en croyant seulement à la valeur de la croix. La souffrance, les épreuves de cette vie font partie de notre monde abimé par le mal, par le Malin. Mais en Jésus nous avons l’espérance d’entrer un jour dans un monde nouveau où le mal ne sera plus, où la mort même ne sera plus. Ce jour là nos yeux s’ouvriront, nous comprendrons et nous réaliserons ce à quoi nous aurons échappé en demeurant fidèle dans la foi. Nous devons vivre dans l’attente du jour où de nouveaux cieux, une nouvelle terre adviendra. Résister, attendre, mais aussi, se réjouir en espérance.

3°) « Et Dieu essuiera toutes larmes de leurs yeux… »

Se réjouir en espérance. Le livre de l’Apocalypse nous permet d’entrevoir ce que sera ce monde nouveau. Un monde où la justice habitera, où les hommes vivront en paix, en communion parfaite, s’aimeront d’un amour parfait. Tout sera lumière. Dieu sera là, le Seigneur sera là. C’est lui qui essuiera toutes larmes de nos yeux. Qui nous consolera totalement de toutes nos épreuves, de toutes nos souffrances, de toutes ces injustices que nous aurons subies, de toutes ces méchancetés qui nous aurons fait tant souffrir. Les animaux même vivront en paix, le lion avec l’agneau… Voilà notre espérance, la finalité de notre vie, de notre existence, si nous avons accepté la grâce de Dieu en Jésus ; si nous sommes demeurés fidèles dans la foi, malgré nos questions, nos interrogations, nos doutes, nos découragements… Nous sommes invités à nous réjouir en espérance. Nous réjouir de ce qui nous attend. Le livre de l’Apocalypse décrit ce nouveau monde avec beaucoup d’image et de symbole. Mais ces images sont là pour nous dire combien il est difficile de décrire la beauté, la perfection, l’immensité du monde nouveau, de la vie nouvelle qui attend tous ceux qui auront cru en Jésus.

Conclusion :

« Et Dieu essuiera toutes larmes de leurs yeux… »

 

Nous vivons dans un monde où le mal se déchaine, où le Malin, le diable, est à l’œuvre, répand la haine, la discorde, la violence, l’injustice. Il est à l’origine de tous les excès mauvais, les dérèglements dans le domaine moral, social, sociétal, économique, climatique… A nous de lui résister par notre fidélité à Dieu, notre amour, notre témoignage, nos prières, notre soutien mutuel…  Et de vivre dans l’attente du jour, se réjouir en espérance du monde nouveau qui adviendra un jour.

Pasteur Joël Mikaélian

31/07/2022