Lectures : Actes 2. 1 à 11 / 1 Cor. 12. 3 à 13

« Comme le souffle d’un violent coup de vent… »

Culte église évangélique Issy

La Pentecôte, fête des semaines pour les juifs, célèbre la venue de l’Esprit Saint pour les chrétiens. Le texte des Actes des apôtres est le seul récit que nous ayons concernant cet événement extraordinaire et unique dans l’histoire de l’humanité. Jusque là, la Bible fait de nombreuses références à l’Esprit de Dieu. Dès la Genèse, avant même la création du monde, l’Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux (Gen. 1. 2). Le même Esprit a animé de nombreux patriarches, des juges, des prophètes et prophétesses, jusqu’à l’entourage de Jésus à sa naissance et Jésus lui-même à son baptême. C’est dire que l’Esprit Saint ne naît pas à la Pentecôte. Il n’est pas nouveau. Ce qui est nouveau, c’est la façon dont il vient habiter l’ensemble des disciples de Jésus à la Pentecôte et depuis. Aujourd’hui pour certains chrétiens, il est un sujet de polémique. Polémique largement dépassé grâce à Dieu et aux différents mouvements interconfessionnels qui animent l’Eglise. La reconnaissance de la diversité de l’œuvre de l’Esprit Saint rend caduque et marginale toute prétention au monopole de l’Esprit. Cette reconnaissance a remis à l’honneur la personne du Saint Esprit et nous invite à dépasser les clichés et les divisions anciennes. Parler de l’Esprit Saint, c’est comme parler de Dieu, et admettre une part de mystère. Fêter la Pentecôte, c’est une joie ; joie que je vous invite à partager ce matin avec action de grâce. Nous méditerons sur ce qui s’est passé ce jour là, mais aussi sur ce que l’Esprit Saint est pour nous aujourd’hui.

1°) « Comme le souffle d’un vent violent… »

Cette expérience unique de la Pentecôte que l’on ne retrouve nulle part ailleurs dans l’écriture, marque une ère nouvelle, un temps nouveau dans l’histoire humaine. Ce jour là, l’Esprit Saint saisit les disciples d’une façon si particulière, qu’ils se mettent à parler des langues étrangères, correspondant à celles de tous les étrangers présents à Jérusalem. Remplis de l’Esprit, chacun se met à parler des merveilles de Dieu dans diverses langues. Ce qui surprend fortement les étrangers présents à Jérusalem. Certains s’interrogent, d’autres se moquent. C’est Pierre qui, prenant son courage à deux mains va élever la voix et expliquer ce qui se passe. Pierre ne raconte pas son expérience, il ne donne pas les détails de ce qu’ils ont vécus. Il s’attache surtout à affirmer que cet événement, n’est rien d’autre que l’accomplissement de la prophétie du prophète Joël ; prophétie qu’il cite dans son message de Pentecôte. Puis il s’attache à faire le lien entre cet événement et Jésus. Pour dire que c’est l’accomplissement de la promesse de Jésus également. Il y a un double accomplissement. Double accomplissement qui atteste que Jésus, qui a été crucifié, est ressuscité, qu’il est le Messie, le Sauveur, le Seigneur. Dieu l’a glorifié. Pierre remplis du Saint Esprit démontre avec force que Jésus est le Christ.

Ce qui a de quoi surprendre un auditoire soit qui n’en avait pas connaissance, soit qui considéraient Jésus comme un imposteur.

2°) « Le cœur bouleversé… »

L’auditoire est touché par l’Esprit Saint, par ces paroles qu’il a inspiré à l’apôtre Pierre. « Que ferons-nous ? ». Le discours de Pierre a suscité ce questionnement. Questionnement qui devrait être le nôtre, chaque fois que le Saint Esprit nous interpelle à travers une prédication, une lecture, un chant, une prière. Apprenons à ne pas rester insensibles, blasés par la Parole de Dieu. Ayons toujours soif de Dieu, soif de l’entendre, soif de mieux le connaître, soif de sa présence. Soyons ouvert à l’action de l’Esprit à travers ce que nous voyons ou entendons de lui. N’hésitons pas à poser la bonne question : «Que ferons-nous ? ». Seigneur, qu’est-ce-que tu attends de moi aujourd’hui, demain, de ma vie ? C’est quoi ce que tu me demandes ? Un engagement, un service, un pardon, une réconciliation, un encouragement, une action de grâce… Seigneur, qu’est-ce-que tu attends de moi ? Le drame du temps, de l’usure du temps, de l’habitude spirituelle, c’est de ne plus se laisser interpeler, de ne plus se laisser toucher par l’Esprit Saint, qui veut sans cesse nous faire progresser. Qui veut nous rendre semblable à Christ.

3°) « Convertissez-vous… »

Pierre n’y va pas par quatre chemins. Il est direct. En quelque mots, il déroule deux actions à entreprendre pour se auditeurs. Deux actions toujours pertinentes pour nous aujourd’hui. Deux actions importantes à accomplir dans cette vie : « Convertissez-vous, que chacun reçoive le baptême… et vous recevrez le don du Saint Esprit ». Le message est clair.

Convertissez-vous, changez de comportement. Cette parole s’adresse à ceux qui ne croient pas que Jésus est le Christ, qu’il a donné sa vie sur la croix pour le pardon de nos péchés. Croyez-le.

Que chacun reçoive le baptême. Cette parole s’adresse à tous ceux qui ne sont pas baptisés. Elle les invite à recevoir ce baptême.

Et vous recevrez vous aussi, le don du Saint Esprit. Cette 3ème personne de la tri-unité de Dieu, viendra habiter dans vos cœurs. Il vous donnera la paix, l’assurance du pardon et du salut, l’amour, la joie, la bonté, la bienveillance. Il vous éclairera, vous consolera dans les épreuves, vous soutiendra, vous relèvera, vous restaurera. Il sera toujours là en vos cœurs.

Il vous accordera aussi des dons très divers pour servir Dieu et l’Eglise. Lorsque l’apôtre Paul en énumère quelques-uns, en 1 Cor. 12, il prend bien soin de souligner la souveraineté de l’Esprit Saint. « Un seul et même Esprit accorde à chacun des dons personnels divers, comme il veut ». Comme il veut. L’Esprit Saint est souverain et généreux. A chacun de recevoir, d’accueillir ce que l’Esprit Saint a décidé de lui donner, et de le mettre au service de Dieu et de son prochain.

Quelle est la Parole qu’il me convient d’entendre aujourd’hui ? Convertissez-vous… Faites-vous baptiser… Recevez le Saint Esprit… Mettez-vous au service avec joie, consécration, fidélité. Obéissez à la Parole qui vous a touché. « Sauvez-vous de cette génération dévoyé ».

« Comme le souffle d’un violent coup de vent… »

C’est ainsi que l’Esprit Saint s’est manifesté le jour de la Pentecôte. Depuis, il ne cesse de se manifester dans le monde entier. Qu’il agisse aussi en chacun de nous comme il veut. Soyons toujours ouverts à son action, et reconnaissants à Dieu de nous l’avoir donné.

31/05/2020 Pasteur Joël Mikaélian