Mal. 3. 19 à 21 / Luc 21. 5 à 19

Lectures : Mal. 3. 19 à 21 / Luc 21. 5 à 19

« Car voici que vient le jour… »

Es-tu prêt à vivre à contre-courant ? C’est la question que les chrétiens persécutés nous posent ce matin. Question que le Seigneur lui-même nous pose à travers eux et sa Parole. Car tout l’enseignement de Jésus est une invitation à vivre une « vie à contre-courant » ! Jésus ne disait pas autre chose lorsqu’il exhortait les gens à le suivre. « Vous avez appris… mais moi je vous dit… ». « Il ne suffit pas de me dire : « Seigneur, Seigneur ! Pour entrer dans le royaume des cieux ; il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux ». « Vous êtes le sel de la terre… vous n’êtes pas du monde… ». « N’aimez pas le monde … » disait l’apôtre Jean aux chrétiens ! Et l’on pourrait multiplier les exemples de paroles invitant les chrétiens à vivre à contre-courant. Pourquoi ? Simple désir d’anticonformisme ? Plaisir de se singulariser ? Ou bien y a-t-il des enjeux autrement plus importants ? Quelle parole recevoir ce matin, pour nourrir notre réflexion et orienter notre façon de vivre ?

1°) « Car voici que vient le jour… »

Ces paroles du prophète Malachie nous invitent à prendre en compte la réalité de la fin de ce monde. Réalité que Jésus rappellera à son tour à plusieurs reprises. Vivons-nous la fin des temps ? D’aucuns le pensent, d’autres restent sceptiques ! Entre scepticisme et engouement, insouciance et alarmisme, que penser, comment se situer, et surtout, quel mode de vie adopter ? C’est une certitude de plus en plus évidente aujourd’hui que nous vivons dans un monde fini. La mort nous le rappelle sans cesse, sans parler de l’épuisement des ressources terrestre, du réchauffement climatique, des menaces de guerre atomique… Il est d’ailleurs possible que l’homme soit son propre destructeur. Mais quoi qu’il en soit, aujourd’hui ou demain, ou dans mille ans, ce monde finira un jour. Il est certes, marqué par la finitude, mais une finitude qui n’aboutit pas dans le néant. Elle s’ouvre sur une autre dimension, sur l’éternité. Quel sera alors la caractéristique de ce jour de basculement ? La Bible nous dit que ce jour sera jour de justice de Dieu, avec comme conséquence un jugement de Dieu, avec comme autre conséquence, un tri, une séparation entre croyants et non croyants. Malachie nous dit : « Tous les arrogants, et les méchants ne seront que paille… pour vous qui craignez mon nom, le soleil de justice se lèvera… ». « Cette nuit-là, l’un sera pris, l’autre laissé… Ceux-ci iront au châtiment éternel, et les justes à la vie éternelle » dit Jésus. Certains entrerons dans la salle des noces, d‘autres resterons dehors. Ce jour-là, rajoute Jésus, il n’y aura plus de négociation possible : « Seigneur, Seigneur, ouvre-nous… !  je ne vous connais pas… ».

Voilà pourquoi il nous faut vivre à contre-courant, pour notre propre salut, certes, mais aussi pour celui d’autrui, car les enjeux sont énormes !

2°) « Maître, quand donc cela arrivera-t-il, et quel sera le signe que cela va avoir lieu ? »

La question des disciples est tout à fait normale et pertinente. Et Jésus y répond en quelque sorte. S’il n’a jamais donné de date, il a toujours donné les signes avant-coureurs de ce jour du jugement. À savoir : « l’apparition de faux prophètes, les guerres, les tremblements de terres, les famines, la croissance du mal, de l’iniquité, de l’immoralité, la tiédeur des croyants « l’amour du plus grand nombre se refroidira… ». Il y aura des persécutions, des signes dans le ciel ». Le livre de l’Apocalypse nous dit même que devant de tels événements, les hommes refuseront de se repentir, tellement ils seront esclaves de leurs passions et du mal ! Les signes sont là, certes ils sont là depuis longtemps. Certes de tels signes ont existé à différentes périodes de l’histoire humaine. Ceux que nous voyons aujourd’hui sont-ils les derniers ? Dieu seul le sait. Mais quoi qu’il en soit, ces signes nous ont été donnés pour éveiller et nous garder éveillé. Pour nourrir notre réflexion. Que faire alors ?

3°) « Prenez garde à ne pas vous laisser égarer… »

Jésus ne se contente pas de répondre à la question des disciples. Il leur donne aussi des conseils afin que ce jour ne les surprenne pas. C’est aussi l’invitation qu’il nous adresse directement ce matin. Prenez garde aux faux prophètes, ne les suivez pas. « Veillez et priez afin de ne pas tomber dans la tentation ». Le Seigneur nous invite à la vigilance, prenons garde à ne pas nous laisser séduire par le malin, à ne pas suivre ce monde qui s’enfonce dans l’immoralité, qui n’a plus et ne veut plus de loi morale. Prenez garde à ce monde qui appelle le mal bien et le bien mal ! Un monde qui s’enfonce dans la violence, l’incompréhension, la révolte face à la corruption …

Prenez garde, dit Jésus, mais ayez confiance « Pas un cheveux de votre tête ne sera perdu ». Au sein de la persécution, comme face à l’opposition, Jésus nous assure d’être là présent à nos côtés, et de nous donner ce dont nous aurons besoin, au moment où nous en aurons besoin.

Le Seigneur nous invite à la confiance et à l’espérance par ses promesses : « Pour vous qui craignez mon nom se lèvera le soleil de justice… ». Pour ceux qui obéissent à Dieu les promesses ne manquent pas. Ce jour ne devrait pas nous effrayer. Au contraire, dit Jésus : « Quand vous verrez ces choses arriver, levez vos têtes, car votre délivrance est proche ».

« Par votre persévérance, vous sauverez vos âmes ». Le Seigneur nous invite à la persévérance. Persévérance face aux épreuves, aux tentations, aux persécutions, aux difficultés de la vie. Persévérance face aux questionnements, aux découragements, aux courants contraires de ce monde. « Résister », pourrait être une bonne devise, une devise salutaire pour nous et un témoignage fort pour ceux qui nous entourent.

« Car voici que vient le jour… »

Soyons sans cesse prêts pour ce jour.

Prions pour ceux qui sont persécutés à cause de leur foi en Jésus.

Réjouissons-nous de ce jour qui vient, qui viendra certainement.

Pasteur Joël Mikaélian –  17/11/19