Zach. 9. 9, 12. 9 et 10, 14. 4 / Phil. 2. 6 à 11 / Marc 11. 1 à 10

« Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient ! »

La lecture des prophéties bibliques a de quoi nous surprendre et nous interpeler. D’autant plus qu’on ne peut les soupçonner de « falsification chrétienne », les dépositaires de ces textes étant de fermes opposants à la foi chrétienne. On ne peut qu’être émerveillés par tant de justesse, tant de précision dans ces prédictions messianiques. A l’heure où nous aimerions tant savoir ce qu’il adviendra demain, après demain, cet été, l’année prochaine… Et que nous sommes sans cesse déstabilisés par ce lendemain que nous ne maîtrisons pas, les prophéties messianiques de la Bible nous invitent à considérer avec attention le message qu’elles nous adressent. En ce jour des Rameaux, méditons quelques instants sur cet événement annoncé et le message que Dieu nous adresse ce matin.

1°) « Allez au village qui est devant vous… »

Pour sa dernière entrée à Jérusalem, Jésus prend soin d’accomplir les prophéties dans les moindres détails. Pour ce faire, il indique aux disciples une mission précise. Ceux-ci, en obéissant, trouveront les choses exactement comme le Seigneur l’avait dit. Ce qui témoigne de sa connaissance, de son pouvoir sur toutes choses. Le Seigneur a même pouvoir sur la volonté des maîtres de l’ânon sur lequel il fera son entrée à Jérusalem. « Le Seigneur en a besoin… ». Cette parole suffira pour qu’ils laissent aller l’ânon. La parole de Jésus est digne de confiance, tout ce qu’il dit est vrai. A nous d’obéir. En accomplissant la prophétie de Zacharie, Jésus révèle qu’il est bien le Messie attendu : roi et humble à la fois. Ce qui généralement ne va pas ensemble ! Le Christ s’est humilié en devenant semblable aux hommes, il s’est abaissé jusqu’à la mort sur la croix pour nous sauver. C’était le cœur de sa mission. Et c’est aujourd’hui, le cœur du message de l’évangile qui sauve ceux qui croient. Au-delà de cette œuvre unique de salut, le texte de l’épitre aux Philippiens nous invite à vivre de son humilité : « Ayez les sentiments qui étaient en Jésus Christ… » (Phil. 2. 5). Des sentiments qui devraient nous pousser, dans notre domaine à nous, à ne pas nous placer au dessus des autres ; à savoir reconnaître nos tords, à demander pardon pour nos erreurs, lorsque cela est nécessaire. Comme par exemple, la chancelière allemande Angela Merkel, qui dernièrement a demandé pardon aux allemands, de les avoir troublés par une décision. Décision à laquelle elle a renoncé face au trouble de la population.

2°) « Hosanna, béni soit au nom du Seigneur celui qui vient ! »

 Ce qui surprend dans le récit de cette journée des Rameaux, c’est le silence de Jésus face à l’enthousiasme populaire qu’il déchaine. Non seulement Jésus ne pavoise pas, mais au contraire, il en pleure, nous dit l’évangile de Luc. Car il sait que quelques jours après, ces «Hosanna… » de la foule se changeront en : « Crucifie-le… !». Jésus aurait pu fustiger cette foule, la remettre en place, mais il ne dit rien. Comme il ne dira rien non plus, quelques jours après devant les accusations qui le mèneront à la croix. Le silence de Jésus, est le silence de celui qui aime et qui a compassion envers et contre tout. C’est avec ce même amour que le Seigneur regarde le monde aujourd’hui. Il regarde les croyants comme les incroyants, ses disciples comme les brebis égarées. Dieu aime le monde, il aime chacun et désire sauver, bénir et non condamner. Mais il s’interdit de forcer qui que ce soit. Il appelle, il invite, et attend. Son silence n’est pas absence, ni indifférence, mais preuve parfois, de sa patience, de son amour. A nous de ne pas en abuser.

3°) « Béni soit le règne qui vient… »

Le jour des Rameaux, la foule croit que ça y est, l’heure est arrivée. Ce Jésus, avec ses pouvoirs surnaturels, va les libérer de l’oppression romaine ! Mais non, Jésus n’est pas venu pour ça, il est venu libérer le monde de la condamnation du péché. L’heure du nouveau royaume n’a pas encore sonné. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne viendra pas ! Le règne qui vient est encore à venir. « Jésus revient… », c’était un des slogans évangéliques des années 70. Mais bien plus qu’un slogan, cette parole est une prophétie messianique non accomplie encore. Le prophète Zacharie en parle aussi. Il écrit au sujet du Messie et de son retour : « En ce jour là, ses pieds se poseront sur le mont des oliviers, qui est en face de Jérusalem… ». Jésus lui-même a parlé à maintes reprises de son retour : « Je m’en vais et je viens à vous… Je vous verrai à nouveau… Je vais vous préparer une place et je reviendrai, je vous prendrai avec moi… ». L’apôtre Jean dans son livre de l’Apocalypse nous le dit aussi : « Voici, il vient au milieu des nuées, et tout œil le verra, et même ceux qui l’ont percé… ». Il n’y a pas de doute, ce jour viendra, même si nous ne savons pas le moment. Jésus l’a dit : « Pour ce qui est du jour et de l’heure, nul ne le sait… personne sinon le Père, et lui seul ». N’oublions pas, comme la prophétie de Zacharie, concernant l’entrée de Jésus à Jérusalem, s’est accompli le jour des Rameaux, celle concernant son retour, s’accomplira aussi certainement. « Jésus revient… », ce n’est ni un slogan, ni un message pour faire peur, mais une prophétie messianique qui s’accomplira comme prévue un jour. C’est, pour nous qui croyons, notre plus belle espérance, notre joie.

Conclusion :

« Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient ! »

Le Seigneur est ce roi humble. Il n’est pas un dictateur, il sait conjuguer force, puissance, autorité, avec amour, compassion, désir de sauver, de relever. Il nous invite à apprendre de lui cette humilité.

Le Seigneur est patient, son silence est parfois preuve de patience, d’amour. Il contient souvent sa colère, mais n’abusons pas de sa patience.

Il a fait le choix de nous associer à son œuvre grandiose, soyons obéissants, comme les disciples, même si nous ne comprenons pas toujours le sens des choses.

Le Seigneur vient, son royaume vient. Viendra le jour où ses pieds se poseront sur le mont des oliviers, tout œil le verra. Soyons prêts pour ce jour, réjouissons-nous de ce jour.

Pasteur Joël Mikaélian

28/03/2021