Lectures : Es 40. 1 à 11 / Marc 1. 1 à 8 / 2 Pie 3. 8 à 14

« Une voix crie dans le désert… »

Dans le désert spirituel de notre monde, une voix crie encore et toujours. C’est la voix de Dieu, voix que l’Église doit sans cesse faire résonner. C’est la voix du Dieu vivant, créateur, qui se fait homme en Jésus pour sauver l’humanité perdue. En ce deuxième dimanche de l’avent, les messages pessimistes inondent nos médias : « Ce Noël ne sera pas comme les autres… Nous ne pourrons pas fêter ce Noël comme avant… ». Pourquoi ? Parce que pour beaucoup, malheureusement, Noël ce n’est que ça : de grands rassemblements familiaux, de grands repas, des cadeaux… Certes, tout ceci est bien, mais n’est-ce que ça Noël ? N’y aurait-il plus de Noël, ou un « Noël au rabais », parce que les circonstances nous empêcheraient de faire la fête ? Et si c’était l’occasion de découvrir, ou redécouvrir le sens profond, spirituel de Noël ? Et si c’était l’occasion d’entendre cette voix qui crie dans le désert ? La voix de Dieu ! Que nous dit-elle ce matin ?

1°) « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droit ses sentiers… »

« Que tout vallon soit relevé, que toute montagne et toute colline soient rabaissées… ». Rendre droit, relever, rabaisser, tel est le premier message que la voix de Dieu proclame. Message que Dieu adressait à son peuple à l’époque, pour l’inviter à revenir à Lui. Message repris par Jean Baptiste et qui s’adresse à nous aussi ce matin. Le Seigneur nous invite à rendre droit nos sentiers tordus, nos pensées, nos paroles tordues. À rendre droites nos actions, nos affaires, notre cœur devant Dieu. À confesser nos fautes et à les abandonner. À marcher selon les enseignements de sa Parole et à vivre dans l’obéissance. Le Seigneur nous invite aussi à relever le faible, avoir de l’amour, de la compassion pour eux qui souffrent. Que ce soit pour les malades, les sans-abris ici et ailleurs, ceux qui sont méprisés. Avoir de la compassion par exemple, pour les familles arméniennes qui ont tout perdu, ces jours-ci dans le Haut Karabakh ; pour les chrétiens en danger dans tant de pays au Moyen Orient. Relever le faible, c’est prier, encourager, aimer, aider par nos dons. C’est aujourd’hui le dimanche de la journée de la règle d’or de l’ACO (Action Chrétienne en Orient). Cette mission qui œuvre en faveur des chrétiens d’Orient menacés de disparaître. C’est cette mission, fondée par le Pasteur Paul Berron, qui a aidé notre peuple dans les heures sombres du Génocide de 1915. C’est cette mission qui a relevé et accompagné nos églises pendant de nombreuses années en France. Le Seigneur nous invite aussi à « rabaisser », c’est-à-dire, à renoncer à l’orgueil ; renoncer à s’élever au détriment des autres. Reconnaître que si l’on est élevé, si l’on vit bien, si l’on a une bonne position, c’est une grâce de Dieu et non un mérite. Le Seigneur nous invite à renoncer à l’orgueil et à nous engager sur le chemin de l’humilité, à l’image de Celui qui est venu naître humblement dans ce monde, le Christ Jésus. « Lui qui de condition divine n’a pas considéré comme une proie à saisir d’être égal de Dieu. Mais il s’est dépouillé, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes, et, reconnu comme un simple homme, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, à la mort sur une croix… » (Phil. 2. 6 à 8)

2°) « Tous les êtres de chair sont de l’herbe… »

La voix de Dieu poursuit. Dans le désert spirituel de notre monde, elle proclame notre nature mortelle. C’est le second message de la voix qui crie dans le désert. Message qui nous rappelle une réalité que nous avons tant de mal à accepter, même nous croyants. Oui, nous sommes tous des mortels. De même que le monde dans lequel nous vivons. Cette parole nous rappelle également notre nature humaine et par là même, la cause de la mort, à savoir, le péché. C’est par notre propre volonté que nous sommes devenu mortel et non de la volonté de Dieu. Ce qui nous amène à accepter cette fragilité, et à vivre dans la reconnaissance envers Dieu pour sa providence, sa bonté et son amour ; pour la vie qu’il nous permet de vivre chaque jour. Vie que nous devons apprécier comme un cadeau, une grâce de Dieu. Remercions-le chaque jour, chaque matin, chaque soir pour la vie qu’il nous donne.

3°) « Voici le Seigneur Dieu !  Il vient… »

Le troisième mouvement du texte d’Esaïe, nous invite à la joie. Joie d’un Dieu qui tel un berger prend soin de ses brebis, un berger qui rassemble. Mais joie aussi d’un Dieu qui vient expier le péché et régner avec justice. L’histoire ne se finit pas dans la mort. La voix de Dieu annonce aussi une ère nouvelle, une nouvelle économie, celle du salut et de l’éternité, celle de la victoire sur la mort. Dieu révèle au prophète son plan pour remédier au caractère éphémère, temporel de cette vie, à savoir l’accès à la vie éternelle. C’est ce que Jean Baptiste annonce, en référence au texte d’Esaïe. Il est celui qui prépare l’accès à ce chemin. Il invite à la confession et à la repentance. Mais celle-ci n’a de sens que par l’existence d’un pardon. Sans pardon, la repentance si sincère soit-elle, ne peut pas libérer et sauver. C’est pourquoi Jean Baptiste reconnaît qu’il n’est pas le Sauveur. Il n’est que la voix qui annonce Celui qui vient, qui seul pardonne et a le pouvoir de sauver. Il nous dit que c’est Jésus qui ôte le péché du monde par le sacrifice de sa vie, et qui baptise d’Esprit Saint. À Noël, c’est Lui qui vient, et qui donne accès à l’éternité à tous ceux qui croient. Noël nous rappelle aussi que Celui qui est venu naître humblement à Bethlehem, reviendra un jour dans la gloire. « C’est pourquoi, mes amis, dans cette attente, faites effort pour qu’il vous trouve dans la paix, nets et irréprochables ».

Conclusion

« Une voix crie dans le désert… »

Les crises font partie de l’expérience humaine, du monde dans lequel nous vivons. Elles peuvent détruire comme elles peuvent construire, être porteuses de renouveau. Grâce à la résilience humaine certes, mais aussi et bien plus encore par l’action de l’Esprit Saint. Ne laissons pas les crises actuelles nous détruire.

En ce 2ème dimanche de l’avent, d’un « Noël qui ne sera pas comme les autres », recevons cette parole qui crie dans le désert, Parole de Dieu. Et laissons-nous éclairer par elle, lumière qui éclaire les ténèbres. Rendre droit ce qui est tordu, relever le faible, renoncer à l’orgueil, apprécier la vie comme un cadeau de Dieu. Recevoir le pardon et le salut de Dieu en Jésus Christ et être prêt pour son retour.

Ce sera alors, un beau Noël !

Pasteur Joël Mikaélian – 06/12/2020

Une voix crie dans le désert