Lecture : Es. 50. 4 à 7 / Luc 19. 28 à 40

« Tous les disciples, remplis de joie, se mirent à louer Dieu à pleine voix »

C’est aujourd’hui la journée des Rameaux, un jour de joie, de louanges, d’adoration. C’est une journée qui marque l’entrée dans la semaine sainte. A l’image de Jésus entrant à Jérusalem, la fête des Rameaux nous invite à entrer avec joie dans cette semaine Sainte. Même si tout n’est pas joyeux autour de nous, derrière ou devant nous. La joie est une force disait Néhémie au peuple d’Israël au retour de l’exil : « La joie du Seigneur sera votre force » (Néh. 8. 10). Certes, il ne s’agit pas ici d’entrer dans une sorte de déni de nos épreuves, des malheurs de ce du monde qui nous entoure. Il s’agit pour nous ce matin de nous réjouir de la grâce de Dieu en Jésus, du royaume qui vient, qui a été préparé pour nous. Nous réjouir du roi que nous attendons, qui viendra un jour dans une gloire sans commune mesure avec celle de cette entrée à Jérusalem. La journée des Rameaux nous invite à nous mettre à l’écoute de Dieu comme le rappelle le prophète Esaïe. « Matin après matin, il me fait dresser l’oreille pour que j’écoute, comme les disciples » (Es. 50. 4)

1°) Le Seigneur m’a donné… »

Certes ce texte d’Esaïe parle du Messie, de son œuvre, de son attention envers les plus faibles, de ses souffrances et de sa résistance aux souffrances. Il annonce ce que le Messie allait endurer par amour pour nous. Son courage, sa force, sa détermination à rester fidèle à sa mission. Mais ce texte s’adresse aussi dans une certaine mesure à ceux qui ont accepté ce Messie. A ceux qui vivent en communion avec lui par le Saint Esprit et qui le suivent. En Jésus, il nous est donné d’entendre la voix de Dieu, chaque matin. De l’écouter, pas pour nous seulement, mais pour encourager les autres, soulager les autres, ceux qui souffrent autour de nous. Ces paroles nous invitent également à suivre le Messie sur ce chemin d’humilité, du refus de répondre aux agressions par l’agression, à la violence par la violence ; à le suivre sur ce chemin de paix, d’abnégation, de résistance au mal et à la vengeance. Ces paroles nous invitent à laisser de côté nos rancœurs, nos révoltes, nos amertumes… C’est là que, selon sa promesse, le Seigneur nous vient en aide et nous donne cette force comme il l’a donnée à son Messie. La foi en Jésus est une véritable force, une puissance d’amour et de paix. Pour l’expérimenter, il suffit de croire et d’obéir. « Croire, c’est regarder ; c’est un regard attentif, sérieux et prolongé. Un regard plus simple que celui de l’observation, un regard et rien de plus : regard d’enfant, regard où toute l’âme se porte » A. Vinet.

Croire, c’est regarder au Christ, regarder à Celui qui vient, bénir Celui qui vient, et le suivre.

2°) « Béni soit le Seigneur qui vient… »

En ce jour des Rameaux, nous sommes invités à accueillir Jésus comme le Seigneur. A le remettre au centre de nos vies, si le temps et les circonstances l’ont décentré. C’est là que l’on trouve alors des chemins tout tracés. Comme le dit le Ps. 84.5 : « Heureux ceux qui habitent ta maison, ils trouvent dans leur cœur des chemins tout tracés ». C’est ce que les disciples ont expérimenté le jour des Rameaux. Ils se sont rendu compte à quel point, Jésus connaissant toutes choses, avait tout prévu pour qu’ils accomplissent leur mission. Ils ont vu que le Seigneur connaît toutes choses, dans les moindres détails. Qu’il ne laisse rien au hasard. « Allez… vous trouverez… si on vous dit… vous direz… et… ». C’est une véritable feuille de route que Jésus leur donne, avec les moindres détails. Et tout se réalise comme annoncé. Accueillir Jésus comme Seigneur et le suivre, c’est entrer sur un chemin préparé, marcher sur un chemin que le Seigneur connaît d’avance. Un chemin où toutes les éventualités, les obstacles, sont prévus avec les réponses et les solutions appropriées. Autant de choses que nous ne voyons pas, que nous ne connaissons pas mais que lui connaît. Suivre Jésus, c’est vivre dans cette pleine obéissance et cette pleine confiance. Sa Parole est pour nous une véritable feuille de route. Elle nous demande, lecture, méditation, réflexion, prière et obéissance. N’hésitons pas à obéir, à prendre le risque de l’obéissance même si nous ne voyons pas la pertinence de ce qui nous est demandé parfois. Aimer, pardonner, renoncer, s’engager, servir… Avançons toujours sur ce chemin, il sera toujours fécond et porteur de paix et de joie en Jésus.

3°) « Maître, reprends tes disciples… »

Ce jour des Rameaux nous rappelle qu’il existe des forces qui veulent faire taire la louange et la joie de l’église. C’est à travers quelques pharisiens que le malin tente de le faire ici. C’est ce qu’il tente de faire aujourd’hui encore de diverses manières. Dans certains pays du monde il incite les populations ou les gouvernements à faire taire l’église par la persécution. Mais elle ne se tait pas. Certains paient de leur vie leur fidélité au Seigneur, d’autres sont emprisonnés, leurs familles menacées. Ailleurs, le malin tente de faire taire la voix de l’église en semant la division. Ailleurs encore il déstabilise les enfants de Dieu par la maladie, les difficultés, la tiédeur spirituelle, le péché, les scandales… il sème ses graines de discordes, de doutes, de révoltes, de vengeance, d’amertume, … et parfois on l’aide bien !

« Si eux se taisent, ce sont les pierres qui crieront… »

Jésus ne se laisse pas impressionner. Il a de la répartie ! Alors que jusque-là il plaidait plutôt pour la discrétion, le refus des acclamations, ici, il laisse libre court à la joie de la foule. Le temps est venu de se faire connaître ouvertement et d’accomplir les prophéties. C’est le temps de crier : « Béni soit celui qui vient, le roi, au nom du Seigneur ! ». C’est le temps pour nous aussi de bénir celui qui a donné sa vie pour nous et nous a sauvés pour l’éternité. Il est le roi qui vient, celui que nous attendons.

Ne taisons pas notre foi, notre témoignage, notre joie comme notre prière. Ne laissons pas ce privilège aux pierres ! C’est peut-être parce que nous nous taisons que l’on voit fleurir un peu partout actuellement sur les murs : « Jésus sauve ». Les pierres crient l’évangile !

Conclusion :

« Tous les disciples, remplis de joie, se mirent à louer Dieu à pleine voix ». 

La journée des Rameaux nous invite à nous réjouir en espérance du royaume qui vient. Elle nous invite à accueillir Jésus comme le roi des rois, le Seigneur des Seigneurs. Elle nous invite à porter nos regards sur celui qui règne pour les siècles des siècles, et à déposer à ses pieds nos vies, nos fardeaux, nos fatigues, nos révoltes, nos découragements, nos peurs, nos craintes… Car il a reçu tout pouvoir dans le ciel et sur la terre. Il connaît toutes choses, obéissons-lui toujours. Avec lui, le chemin est sûr, soyons en les témoins.

Pasteur Joël Mikaélian

14/04/19