Lecture : Heb 12. 1 à 6

« Regardons à Jésus… »

C’est le thème que l’on m’a demandé de traiter pour les messages du Synode de nos églises en Arménie la semaine dernière. Avant cela j’ai eu la joie de participer à un culte avec un groupe d’Arméniens d’Iran avec nos deux pasteurs de Téhéran. Puis la joie d’apporter le message au culte de notre église principale à Erevan. Ensuite nous avons eu le Synode avec une centaine de participants, Pasteurs et Conseillers d’église pendant deux jours et demi dans notre centre de vacances à Hankavan, à une heure d’Erevan.

« Regardons à Jésus… ». Je vous invite à méditer nous aussi sur cette exhortation de l’épître aux Hébreux. Une épître qui nous donne une belle définition de la foi, au chapitre 11, au premier verset. Un chapitre qui évoque ensuite la vie de plusieurs femmes et hommes de foi ayant vécu avant la venue de Jésus. Le chapitre souligne que certains ont vécu de belles victoires par la foi, d’autres ont sacrifié leur vie avec la même foi. C’est dire toute la complexité de la vie chrétienne. Et le texte de nous dire : « Ainsi donc… nous aussi… regardons à Jésus… ». Pourquoi une telle énumération de témoins de la foi ? Pourquoi regarder à Jésus ? Comment regarder à Jésus ? Quel message devons-nous recevoir de sa vie pour notre vie ?

 

1°) « Ainsi donc… nous aussi… »

L’énumération des témoins de la foi dans le chapitre d’Hébreux 11 est là pour nous rappeler simplement que nous ne sommes pas les premiers croyants. Bien d’autres ont vécu avant nous avec foi. Nous pouvons rajouter à cette liste tous les chrétiens qui ont vécu avant nous ; plus de 20 siècles d’histoire de l’église. Ils sont là pour nous dire qu’il est possible de vivre de grandes victoires par la foi. Comme il est possible parfois, de vivre de grandes épreuves par la même foi. Des délivrances comme des « non-délivrances » à vues humaines. Ces témoignages sont là pour nous encourager dans nos épreuves.

Cette énumération est là également pour nous inviter à la reconnaissance et à l’action de grâce pour la foi et le témoignage de ceux qui nous ont précédés. Pour que les nouvelles générations comprennent que c’est leur témoignage fidèle qui leur permet aujourd’hui de connaître la bonne nouvelle de l’évangile, du salut en Jésus Christ.

2°) « Regarder à Jésus… » Pourquoi ? Comment ?

Nous devons regarder à Jésus, car il est l’initiateur de la foi et celui qui la mène à son accomplissement. Il est le fondement de la foi. C’est toujours à lui qu’il faut regarder et non aux hommes. Nous devons regarder à lui, en convertissant nos cœurs, en rejetant sur lui nos fardeaux, en lui confessant nos péchés et en les abandonnant afin qu’il nous pardonne. Nous sommes invités à remettre toutes choses entre les mains de Dieu. Nous sommes invités à nous débarrasser de tout ce qui nous pèse. Que ce soient nos épreuves, nos difficultés personnelles, familiales, professionnelles… Ceci afin de pouvoir courir, vivre, avec persévérance. « Courir » ne signifie pas vivre avec des activités débordantes. La métaphore n’est pas employée dans ce sens dans le Nouveau Testament. L’image de la course fait plutôt référence à une consécration profonde ; accepter les renoncements ; avoir une discipline de vie conforme à l’évangile ; vivre une conversion profonde et une recherche sincère de la sainteté.

Ce matin, déchargeons-nous, aussi bien de tous nos fardeaux, que de nos péchés. Portons-les aux pieds de la croix du Christ et recevons sa force et son merveilleux pardon.

La mention de la persévérance est là pour nous dire que la vie chrétienne n’est pas un « sprint », mais plutôt un « marathon ». C’est une course de toute une vie. Une course que nous sommes invités à faire en regardant à Jésus. A vivre en ayant toujours nos regards portés vers lui, celui qui est à l’origine de la foi, et qui mène cette foi vers son accomplissement.

3°) « Regardons à Jésus… » Pourquoi ? Comment ?

Regardons à lui afin de comprendre et de vivre la vie chrétienne comme il la conçoit et non comme nous la concevons. Si nous nous réclamons de lui, nous devons vivre comme lui-même a vécu. « Celui qui dit qu’il demeure en lui doit marcher aussi comme il a marché lui-même » (1 Jean 2. 6). « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus Christ… » (Phil.2. 5). Alors, regardons à lui quelques instants maintenant.

Regardons-le, la veille de son arrestation et de sa condamnation à mort. Que fait-il ? « Jésus se leva de table… pour laver les pieds de ses disciples… ». (Jean 13). Regardons Celui par qui tout a été fait et Celui pour qui tout a été fait, se mettre à genoux devant ses disciples. Les disciples sont troublés, ils ne comprennent pas, ils ne savent que dire. Ils ne comprennent pas ce geste. Jésus sera contraint alors de leur expliquer. « Comprenez-vous ce que j’ai fait pour vous ? ». « Je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez de même… ». Jésus s’est humilié jusqu’à la mort, et même la mort sur la croix (Col. 1 16). Regarder à Jésus signifie devenir nous aussi serviteur les uns des autres. L’humilité, ce n’est pas de se replier sur soi, se dévaloriser ou s’isoler. La véritable humilité se vit dans la relation aux autres. Dans le service et le soutien mutuels.

Regarder à Jésus, c’est aussi résister à la tentation comme lui-même a résisté. Dans la prière et le jeûne, la méditation de la Parole de Dieu. Afin de pouvoir répondre comme lui, aux assauts du malin. C’est réaliser que du jour où nous avons décidés de suivre le Christ, nous nous sommes engagés dans un combat spirituel, dans une guerre contre le malin qui n’est là que pour détruire ce que Dieu construit.

Regardons aussi à Jésus, dans le jardin de Gethsémani. Là où il se soumet à la volonté divine, où sa sueur devient comme du sang. Apprenons de lui à dire parfois cette prière profonde, sincère, entière « Non pas ma volonté, mais ta volonté ». Vivons notre vie chrétienne dans cette obéissance, cette soumission à sa volonté, même lorsque celle-ci est difficile à accepter. Acceptons la volonté de Dieu. Entrons dans les œuvres qu’il a préparées d’avance pour nous afin que nous les pratiquions. Mettons-nous à son service.

Regarder à Jésus c’est vivre avec amour, manifestant sans cesse miséricorde envers les plus faibles comme lui. C’est pardonner comme lui-même nous a pardonnés et nous pardonne.

Regardons à Jésus, sa vie de foi et de service. La vie chrétienne, le service chrétien quel qu’il soit, n’est pas quelque chose d’humain, mais de divin. C’est un service qui s’inscrit dans des actes de foi permanentes. Foi dans la puissance de Dieu. Nous devons réaliser que c’est Dieu qui agit et non pas nous. Réalisons que nous ne sommes que des instruments entre les mains de Dieu. Et soyons-le ! Vivons avec cette espérance, cette confiance, cette attente de l’inattendu de Dieu ; de ce qu’il est capable de faire ; de l’impossible, possible de Dieu. Un impossible qu’il accomplit dans la mesure où nous accomplissons notre possible.

Regarder à Jésus, c’est vivre dans l’espérance de la vie éternelle. Cette vie promise à tous ceux qui croient en lui. C’est vivre dans cette espérance de la gloire de Dieu. A cause de ce qu’il a accompli parfaitement pour notre salut, Dieu l’a souverainement élevé. Croyons que nous aussi, un jour, au dernier jour, nous serons avec lui pour l’éternité. Et nous entendrons sa voix nous dire : « C’est bien, bon et fidèle serviteur… entre dans la joie de ton maître… ». « Sois fidèle jusqu’à la mort… »

Conclusion :

« Regardons à Jésus… »

Regardons toujours à Lui, Il est le chemin de la vie et de la vie éternelle. Recevons de lui tous ce dont nous avons besoin pour le suivre. Que l’Esprit Saint nous anime pleinement.

Pasteur Joël Mikaélian
14/10/18