Lecture : Ez. 17. 22 à 24 / 2 Cor. 5. 6 à 10 / Marc 4. 26 à 34

« Moi, le Seigneur, je parle et j’accomplis… »

Le royaume de Dieu se caractérise à certains égards par un inversement des valeurs qui régissent notre monde. On pourrait dire qu’il rétablit les valeurs qui étaient à l’origine ; valeurs dévoyées par le péché, l’orgueil, l’égoïsme, le désir de puissance ; désir de l’homme d’être comme Dieu. Les royaumes de ce monde, nous montrent chaque jour un peu plus leur véritable visage. On y voit tous les dégâts occasionnés par le péché, l’orgueil, l’égoïsme, le profit. Le royaume de Dieu, lui, se présente à nous comme une réalité faible, fragile, méprisable, et pourtant forte et puissante à la fois. Une réalité qui renferme une puissance de vie insoupçonnée. Il nous montre qu’avec Dieu, la fragilité humaine peut devenir force et puissance en Lui. A l’inverse, la force humaine, sa prétention à la toute puissance sera toujours vaine devant Lui. Il en va du chrétien comme du royaume de Dieu. Quand il se reconnaît fragile, dépendant de Dieu, il est fort. Quand il s’enorgueillit, compte sur ses propres forces, il finit par s’égarer et se décourager. Le royaume de Dieu se caractérise aussi par son rapport au temps. Il n’est pas dans l’instantané, il s’inscrit dans le temps, il vit dans le temps de l’éternité, il a du temps. Quel message devons-nous recevoir à travers ces constats, ces contrastes ? Quel enseignement pour nos vies, quels conseils, quels encouragements ?

 

1°) « Moi, le Seigneur, je parle et j’accomplis…»

Dieu se révèle au prophète Ezéchiel et à nous, comme un Dieu vivant, qui parle et qui accomplit. Il n’est pas comme les idoles muettes et impuissantes d’hier et d’aujourd’hui. Idoles qui, si elles parlent, promettent mais ne font pas. Idoles qui aliènent plus qu’elles ne libèrent et épanouissent ceux qui y croient. Que ce soit l’idole de l’argent qui ne satisfait jamais ; celle du consumérisme qui ne rassasie pas ; celle de l’orgueil et des ambitions qui rongent ; celle des plaisirs et des loisirs qui n’apportent rien de durable ; et bien d’autres qui déçoivent…

Dieu parle et accomplit. Ce qu’il annonce ici à Ezéchiel, n’est rien d’autre que la venue du Messie. Celle du Christ qui naîtra fragile et qui manifestera la puissance de Dieu par de nombreux miracles au nombre duquel le plus grand : sa victoire sur la mort. Il est venu accomplir le salut pour tous à l’image de ces oiseaux qui demeurent à l’ombre des branches du cèdre de la parabole. Certes, il aura fallu attendre des siècles avant que cette parole prophétique se réalise. Mais elle s’est accomplie pleinement en Jésus. Elle a ouvert à tous ceux qui croient les portes du royaume de Dieu. L’assurance d’une vie éternelle avec lui.

2°) « Nous sommes toujours pleins de confiance… »

Sur le fondement de ce salut, le chrétien est toujours confiant, qu’il vive où qu’il meure, dit l’apôtre Paul. Car il a des promesses pour cette vie et pour celle à venir. Mais cette confiance n’est pas un oreiller de paresse, un genre d’abandon et d’attente stérile. Il ne s’agit pas de se réfugier dans le Royaume de Dieu, dans l’éternité et de se désintéresser de cette vie. Il ne s’agit pas de sombrer dans une sorte de mysticisme totalement déconnecté de la réalité. Pour Paul, cette pleine confiance doit être active, féconde. Elle doit pousser le chrétien à plaire à Dieu ; plaire au Dieu qui l’aime, qui l’a sauvé, qui veille sur lui, qui prend soin de lui. Le fruit de la confiance n’est pas seulement la paix intérieure qu’elle procure, mais aussi le désir de plaire à ce Dieu qui a tant fait pour nous sauver, nous sortir de notre destinée dramatique. « Notre ambition… c’est de lui plaire ».  D’autant plus que nous devrons tous comparaître devant le tribunal de Christ afin que chacun reçoive selon ce qu’il aura fait durant sa vie. C’est avec confiance que nous sommes invités à toujours chercher à plaire à Dieu ; par une vie qui l’honore et le glorifie. Avons-nous cette confiance ? Ce profond désir de plaire à Dieu ? Que faisons-nous de notre vie et des dons que Dieu nous a donnés ?

3°) « Il en est du royaume de Dieu… »

La parabole de la semence comme celle du grain de moutarde sont extraordinaires ! Elles mettent en lumière la puissance de Dieu, la puissance de vie du royaume et de la parole qui annonce ce royaume. Elles sont de puissants encouragements pour nous, des promesses de vie. Certes, elles mettent en lumière notre ignorance spirituelle. Mais elles nous montrent que cette ignorance ne peut pas arrêter la progression du royaume de Dieu ; pas plus que nos fatigues, nos découragements, nos déceptions. Rien ne peut arrêter l’action de Dieu. Dieu agit malgré nous, il ne tient pas compte de nos états d’âmes lorsqu’il s’agit de sauver ceux qui sont perdus. Sa parole a une puissance de vie en elle-même, par le Saint Esprit. Dieu agit mystérieusement à travers elle, comme il a donné à la semence et à la terre, ce pouvoir de donner vie. La parole de Dieu agit de la même façon lorsqu’elle est semée dans de la bonne terre, c’est-à-dire lorsqu’elle est entendue et reçue avec un cœur sincère. Elle mène au salut et à la sanctification. Ecoutons-la, méditons-la avec un cœur ouvert et sincère.

Ces deux paraboles mettent en lumière aussi que ce n’est pas par de grandes choses, des actions éclatantes que le royaume de Dieu avance et grandit. Mais par les plus petites choses. Une petite graine. Une prière, un témoignage, un coup de téléphone, un mail, un sms… Pas besoin de faire des choses spectaculaires pour que Dieu agisse. Il sait faire à partir de nos petits riens ! C’est une question de foi et de confiance. N’hésitons pas à apporter à Dieu nos faibles moyens. Ne nous décourageons pas de nos faibles moyens. Dieu fera croître. Mais il ne fera pas croître si nous ne semons pas ; ce que nous ne semons pas !

Ces paraboles mettent l’accent également sur l’œuvre de Dieu et son rapport au temps. Les semences ne poussent pas de façon instantanée. Il faut du temps. Pensons ce matin à tout ce qui a été semé, tout ce que nous avons semé, et réjouissons-nous ! Dieu fait son œuvre quoi que nous pensions. Bénissons Dieu pour la puissance de son royaume, de sa Parole, de l’Esprit Saint qui agit dans le monde. Que cela nous encourage à continuer, à prier, à implorer Dieu…

C’est encore le temps du salut ! S’il en est parmi nous ce matin qui n’ont pas encore répondu à la grâce du salut, ayez la sagesse de le faire ce matin. « C’est en croyant du cœur qu’on parvient à la justice et en confessant de la bouche qu’on parvient au salut ». (Rom. 10. 10)

« Moi, le Seigneur, je parle et j’accomplis… »

Dieu parle et accomplit ce qu’il dit. Rien ne peut l’arrêter. Pas même le temps, les siècles qui passent. Son œuvre est en marche et s’accomplira. Soyons participants à son œuvre, par nos prières, notre témoignage. Cherchons à lui plaire toujours. Méditons sa parole et laissons-la nous transformer. Que notre confiance soit active et féconde pour sa gloire.

Pasteur Joël Mikaélian
17/06/18