Ex. 3. 1 à 15 / Luc 13. 1 à 9

« J’ai vu la misère de mon peuple… Je l’ai entendu crier… »

Alors que nous vivons au rythme de la guerre en Ukraine, sujet qui a largement balayé toutes les autres, les textes bibliques de ce jour nous invitent à nous placer devant Dieu et à nous laisser éclairer par l’Esprit Saint. Alors que les crises se succèdent les unes aux autres, s’entrechoquent parfois, et maintiennent le monde dans une anxiété grandissante, le Seigneur nous invite ce matin à considérer ce qu’il pense lui, de ces évènements qui nous choquent, qui nous questionnent, et qui nous désolent. Il nous invite à nous tourner vers lui pour comprendre et vivre ces temps autrement que dans la peur ou le dénie. Quel message recevoir ce matin ?  

1°) « J’ai vu la misère de mon peuple… Je l’ai entendu crier… »

C’est ainsi que Dieu se présente à Moïse, alors qu’il fait paître le troupeau de son beau-père. Dieu se présente comme un être compatissant. Un être qui n’est pas indifférent aux situations du monde, aux souffrances injustes que subit ici, le peuple d’Israël esclave en Egypte. Dieu n’est pas insensible aux souffrances humaines, il est compatissant, il « souffre avec ». Avec tous ceux qui sont victimes d’injustices, de grandes catastrophes, de guerre, d’accidents, de maladies, de deuil… Il souffre avec toi, avec moi, avec tous. Ce que le texte nous apprend aussi, c’est que la compassion de Dieu n’est pas une simple empathie. La compassion va au-delà de l’empathie, elle pousse à l’action pour mettre un terme à l’injustice, à la souffrance. C’est ce que Dieu fait. Mais Dieu le fait quand il veut et comme il veut. « Je suis celui qui est et qui sera ». Il est Dieu. Sa façon d’intervenir peut paraître longue, décalée parfois, incompréhensible humainement. Du temps de Moïse, Dieu va agir de façon étonnante pour libérer son peuple et pour faire connaître à tous sa force et sa puissance. C’est par un long processus que Dieu va faire plier l’empire le plus puissant de l’époque et mettre un terme à l’esclavage de son peuple. Et il va le faire à travers des êtres fragiles, craintifs et incrédules. Les hésitations de Moïse sont légendaires. Mais entre les mains de Dieu, Moïse va deviendra un des plus grands chefs de son peuple, et la sortie d’Egypte constituera pour le peuple d’Israël, un évènement fondateur, fêté chaque année depuis, à la Pâque. 1 Cor. 10 nous dit que ces évènements sont arrivés pour nous servir d’exemple. Aujourd’hui, encore, Dieu est le même, il est Saint, tout puissant et compatissant. Il n’est pas insensible à ce qui se passe dans ce monde comme ce qui se passe dans nos vies. Et sa compassion est de la même nature, elle est active en son temps. Elle agit à travers celles et ceux qui, comme Moïse, acceptent de se mettre à son service.

2°) « Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez… »

Jésus aussi traite la question des drames et des souffrances de ce monde. On vient lui parler de Galiléens qui ont été massacrés par Pilate, le gouverneur romain. Ceux qui viennent rapporter ce drame pensent comme beaucoup à l’époque, que ces gens devaient être mauvais, coupables de quelque chose. (Aux yeux des Juifs, tout grand malheur était le châtiment d’un grand péché particulier). Alors Jésus les questionne : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens pour avoir subi un tel sort ?». En d’autres termes, pensez-vous qu’il y a une relation de cause à effet entre le péché et le malheur ? Entre le péché et la souffrance ? Entre le péché et la maladie ? Jésus fait la question et la réponse : « Non, je vous le dis… ». Il écarte d’emblée ce raccourci. Non, toute personne victime d’un drame, d’une épreuve, d’une maladie, n’est pas plus coupable que d’autres qui sont épargnés. « Pensez-vous que tous ceux qui meurent actuellement sous les bombardements en Ukraine sont de plus grands pécheurs que ceux qui sont épargnés ? Ou que nous qui ne vivons pas ces drames ? ». Non, dit Jésus, mais « Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de la même manière… ». C’est-à-dire : non et oui ! Non il n’y a pas toujours de relations directes de cause à effet entre un péché et un malheur ; Mais oui, il y a une relation directe de cause à effet entre notre nature humaine pècheresse et la mort. « Le salaire du péché c’est la mort ».  Et Jésus rajoute lui-même l’accident de la tour qui s’écroule et qui tue 18 personnes. Et il annonce qu’ils ont tous besoin de se convertir pour être sauvés. « Le don gratuit de Dieu c’est la vie éternelle par Jésus Christ notre Seigneur ». Jésus a sacrifié sa vie sur une croix, subit la pire des injustices, pour que nous puissions être sauvé, échapper à la mort éternelle. En lui, tous ceux qui croient ont la vie et l’espérance de l’éternité. Répondons à cet appel avant qu’il ne soit trop tard.

3°) « Maître, laisse-le encore cette année… »

Dans la suite de cette terrible réalité de la perdition, Jésus raconte une parabole. Une parabole qui nous parle de la patience de Dieu et de l’amour du Christ. Jésus se compare ici à ce vigneron qui fait appel à la patience du maître de la vigne. L’humanité incrédule est comme ce figuier qui ne donne pas de fruit. Chaque être qui refuse de croire est comme ce figuier qui ne donne pas de fruit. Et le Seigneur prie afin que Dieu patiente encore, afin de donner toutes les chances aux hommes de croire pour être sauvés. « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés ». « Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de sa promesse, comme quelques-uns le croient, mais il use de patience… ne voulant qu’aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance… ». (2 Pier. 3. 9). Aujourd’hui encore le Seigneur fait tout ce qu’il peut pour que les hommes soient sauvés avant la fin. Il le fait par l’action de son Esprit, à travers l’église, à travers des êtres fragiles et craintifs comme nous. Comme il a agi à travers Moïse, il veut aussi agir, intervenir à travers nous, notre prière, notre témoignage…

 

Conclusion : « J’ai vu la misère de mon peuple… Je l’ai entendu crier… »

Non Dieu n’est pas insensible à ce qui se passe dans le monde aujourd’hui. Au sein de ce monde troublé, tournons sans cesse nos regards vers Lui. Il est plein de compassion, il est celui qui « souffre avec » tous ceux qui souffrent.

Tournons nos regards vers celui qui a donné sa vie pour nous libérer de l’esclavage du péché et de la mort par son sacrifice. Convertissons-nous, ne restons pas incrédule. L’incrédulité mène à la mort. N’abusons pas de la patience de Dieu, elle est limitée dans le temps.

Rendons grâce pour la compassion de Dieu, pour la croix du Christ, pour l’action du Saint Esprit qui œuvre aujourd’hui afin que beaucoup encore soient sauvés

Et prenons part à cette œuvre par notre engagement dans l’église. Mettons nos vies à sa disposition, nos prières, notre service, notre témoignage.

Pasteur Joël Mikaélian

20/03/2022