Lectures : Es 25. 6 à 9 / Matth. 22. 1 à 14 / Apoc. 21. 3 à 5

« Et le Seigneur, l’Éternel, essuiera les larmes de dessus tout visage… »

Les textes bibliques que nous venons de lire nous parlent de vie, d’une autre vie. Une vie représentée à plusieurs reprises dans les Écritures par un banquet, un repas de noces, une grande fête. C’est ainsi que nous est présenté le Royaume de Dieu, appelé plus communément le « paradis ». Il s’agit d’une existence sans fin, sans mal, sans méchanceté. Une existence faite uniquement de joie, de bienveillance, de paix, d’amour mutuel. Il s’agit d’un nouveau monde où chacun est aimé, respecté. Où il n’y aura plus de guerre, de conflit ; plus de corruption, de maladie, et surtout, plus de mort.

En ces temps de craintes et de peur, ou nous devons apprendre à vivre dans l’incertitude, côtoyer la souffrance, la mort comme les soldats sur le front de l’Artsakh aujourd’hui, le Seigneur ouvre devant nous une porte. Il nous invite ce matin à porter nos regards au-delà de ce qui est visible, pour vivre dans une attente confiante, faite de foi, d’espérance et d’amour malgré tout.

1°) « Et le Seigneur, l’Éternel, essuiera les larmes de dessus tout visage… »

En quelques mots, le prophète Esaïe, traverse des siècles. Il annonce tout à la fois, en quelques phrases, la venue du Messie, et le Royaume à venir où le Seigneur essuiera les larmes de dessus tout visage. Depuis la nuit des temps, des larmes coulent dans ce monde. De nombreuses larmes ont coulées aussi ces derniers jours en Arménie, en Artsakh, en Azerbaïdjan aussi. Des larmes coulent partout, conséquences du mal qui habite ce monde. Mais le texte d’Esaïe nous annonce que viendra aussi le jour où ces larmes seront essuyées pour tous ceux qui auront cru. Oui viendra le jour où Dieu lui-même essuiera toutes larmes de nos yeux comme le redit le livre de l’Apocalypse de Jean. Viendra le jour où toute question, trouvera sa réponse ; toute injustice, sa justice ; toute maladie, sa guérison. « Nous attendons, selon sa promesse, des nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice habitera ». écrivait l’apôtre Pierre aux chrétiens, en pleine persécution.

2°) « Le royaume des cieux est semblable à… »

À quoi ressemble le royaume de Dieu ? Jésus aussi nous parle de festin, de noces pour évoquer le « paradis ». Ce qui étonne dans la parabole, c’est à la fois l’insistance de celui qui invite et celle du refus de ceux qui sont invités. Plus encore le meurtre des serviteurs du roi. La réponse du roi est à la mesure de ces crimes. Ce qui étonne aussi, c’est l’invitation adressée à tous, aux bons comme aux mauvais. « Allez donc… et autant de gens que vous trouverez, conviez-les aux noces ». On peut remarquer qu’il est toujours question de convier, jamais d’obliger. L’invitation du royaume s’adresse bien aux bons comme aux méchants. Cependant, l’histoire se termine mal pour un des convives. Et cela nous invite à réfléchir. Qui est-il ? Quel mal a-t-il fait ? Pourquoi un jugement aussi sévère ? Certes, les avis sont partagés à ce sujet. Pour les uns, il représenterait ceux qui auraient accepté l’invitation au salut, tout en pensant pouvoir être sauvés par eux-mêmes, leurs bonnes œuvres. Il représenterait ceux qui refusent la grâce, représentée par ce vêtement de noces que l’on distribuait de ce temps-là aux convives des noces. Pour d’autres, il représenterait ceux qui ne se sont pas réellement repentit de leurs péchés ; qui vivent une vie chrétienne partagée entre l’église et le monde. Pour d’autres encore, il représenterait ceux qui ne se savent pas pécheur…

Quoi qu’il en soit ! Ce qu’il nous faut retenir, c’est qu’aujourd’hui encore, Dieu invite tout le monde à entrer dans son royaume, à participer aux noces, à entrer dans le « paradis ». Il nous invite tous. Et nous pouvons tous accepter comme refuser. Nous pouvons tous rester indifférents et continuer notre vie comme si de rien n’était. Nous pouvons tous continuer à vivre sans trop prêter attention à cette invitation. Comme nous pouvons y répondre de façon positive, mais sans tenir compte des exigences de cette invitation ; des exigences de l’évangile, et continuer à vivre selon nos envies, nos lois, nos références, nos idées, même si elles sont en contradiction flagrante avec l’évangile (Orgueil, mensonge, hypocrisie, méchanceté, malhonnêteté, mauvaises passions, égoïsme, jugements, amertume, envies, convoitises, colère, médisances…). Tant de choses que nous pouvons cacher aujourd’hui mais qui seront révélées un jour. « Car il n’est rien de caché qui ne doive être découvert, rien de secret qui ne doive être mis à jour » (Marc 4. 22). Car le jour où le Seigneur essuiera les larmes, il jugera aussi. Dieu ne permettra pas la moindre trace de mal dans ce nouveau monde. Il ne laissera pas le mal y entrer. Apprenons à vivre dans la lumière avec lui, avec nos frères et sœurs. Apprenons la repentance, la confession, vivons-la au quotidien, parce que c’est au quotidien que l’on pèche, volontairement ou involontairement.

3°) « Voici, c’est ici notre Dieu ; nous l’avons attendu, et il nous sauvera »

Tournons toujours nos regards vers notre Dieu. Soyons fermes dans notre foi. Certes, ce monde continuera à nous haïr ; le malin continuera à nous troubler, nous décourager, nous faire chuter. La Parole de Dieu nous dit même qu’il redoublera d’efforts au fil du temps. Mais soyons forts en Christ, persévérons dans la prière et le témoignage. Portons toujours nos regards vers cette montagne, vers ce royaume que le Seigneur prépare pour tous ceux qui l’aiment. 

Conclusion :

« Et le Seigneur, l’Éternel, essuiera les larmes de dessus tout visage… »

Quelque chose de merveilleux nous attend. Une vie que l’on ne peut même pas imaginer. Ne nous en privons pas !

Pasteur Joël Mikaélian –  11/10/2020

Et le Seigneur, l’Éternel, essuiera les larmes de dessus tout visage