Luc 6. 39 à 45 / Rom. 12. 1 et 2 / Jac. 3. 14 à 18

« Chaque arbre se reconnait à ses fruits… »

On dit souvent que la violence est la force des faibles. La méchanceté, la haine, le jugement, les préjugés négatifs, l’utilisation d’une position dominante pour écraser l’autre… Tout ceci participe à la détérioration des relations humaines, que ce soit sur un plan personnel, familial, professionnel, ou plus largement encore sur le plan social et international. L’actualité en est malheureusement la démonstration. Ce qui nous invite tout d’abord à prier pour les victimes de cette en Ukraine, pas si loin de nous. Prier pour la paix, la liberté, le droit à tous les peuples de vivre librement sur ses terres.La géopolitique est complexe. Pour l’Arménie, l’agresseur d’aujourd’hui a été et reste le protecteur. Protecteur calculateur, mais protecteur tout de même. Il nous faut prier aussi le peuple russe, pour son dirigeant, pour tous les dirigeants, afin que Dieu leur accorde la sagesse d’en haut, celle qui est pure et pacifique et non celle d’en bas, que l’épitre de Jacques qualifie de diabolique (Jacq. 3. 15). Les textes de ce jour nous invitent à méditer sur ces questions, à notre niveau, celui de nos relations avec ceux qui nous entourent. Trois paraboles pour nous aider, nous éclairer, à vivre nos relations autrement.

1°) « Un aveugle peut-il guider un aveugle ? »

La réponse est dans la question. A l’évidence, il est impossible à un aveugle de guider un autre aveugle. Le risque est grand qu’ils se perdent ensemble et qu’ils tombent. Cette première parabole suggère finalement que nous sommes tous aveugles. Que nous avons tous besoin d’accepter cela. Nous sommes tous des aveugles spirituels. Nous avons tous besoin d’être guérit, éclairé par Dieu, par l’Esprit Saint. Par cette première parabole, le Seigneur nous invite à passer par une réelle conversion, une réelle nouvelle naissance spirituelle. Plutôt que de nous croire « bien voyant » par nous-même. Ce n’est qu’a son contact, que nous pouvons être guérit de tous nos aveuglements, que sont la méchanceté, la haine, la vengeance, le jugement, l’indifférence… Afin de recevoir, amour, bienveillance, bonté, générosité, patience… Ce qui demande humilité, reconnaissance de son état de pécheur. Nous avons tous besoin d’accepter la grâce du pardon en Jésus, et de recevoir par la foi ce pardon qui ouvre les yeux. Jésus a payé le prix de notre guérison. Avons-nous fait cette expérience ? Le Seigneur nous y invite ce matin. « Mais tout disciple bien formé sera comme son maître ». Dit Jésus. Ce qui veut dire que nous devons aussi prendre conscience que tant que nous serons dans ce corps, nous aurons toujours besoin d’être à nouveau éclairé de nos aveuglements, sur nous-même, sur les autres et sur Dieu. C’est ce que la parabole qui suit nous rappelle.

2°) « Ôte d’abord la poutre de ton œil… »

Nous connaissons tous la formule : « Regarde-toi d’abord ! ». L’histoire de la paille et de la poutre nous amène à cette autre évidence plus ou moins identique à la précédente. Que nous soyons encore aveugles ou que nous soyons quelque peu éclairé en Jésus ; bien que guérit de notre aveuglement spirituel en Jésus, notre nature humaine nous pousse souvent à discerner les pailles dans les yeux de nos frères et sœurs, et à ne pas voir les poutres qui sont dans les nôtres. C’est une question d’honnêteté. Ce qui veut dire qu’il nous est impossible de bien voir le problème de l’autre, sans regarder d’abord à soi. Tout jugement, toute évaluation, considération de l’autre doit commencer par un examen de soi, par un travail sur soi. Ce qui facilitera nos interventions sur les autres. Avant de dire : « Frère, attends. Que j’ôte la paille qui est dans ton œil… », nous devrions toujours passer par un examen honnête de nous-même. Certes, vouloir enlever la paille de l’œil de mon frère ou de ma sœur, peut partir d’un bon sentiment ; d’un désir bienveillant envers l’autre parfois. C’est une bonne chose. Mais cette parabole nous rappelle que, même dans ce cas, cela ne peut se réaliser correctement sans se regarder soi d’abord. Ce regard préalable sur soi est d’autant plus nécessaire, dans des cas de conflits et de résolution de conflits. Je ne peux rien régler sans passer par un examen de soi. Faute de quoi, nous aurons un mal fou à essayer d’ôter la paille dans l’œil de notre prochain. Et on prend le risque de lui faire encore plus mal !

3°) « Chaque arbre se reconnait à ses fruits… »

Matthieu applique cette troisième parole au discernement des faux prophètes. Luc lui l’applique à l’homme qui veut corriger son frère alors qu’il est lui-même aveuglé par ses propres défauts. Cette troisième parabole nous invite chacun à considérer le type d’arbre que nous sommes en considérant les fruits que nous portons. Quels genres de personnes sommes-nous ? Quels genres de chrétiens sommes-nous ? Quels fruits portons-nous ? Fruits de la colère, de l’orgueil, de l’égoïsme, du jugement, du mépris des plus faibles… ? Cette troisième parabole nous invite visiter notre vie intérieure, et à nous laisser sans cesse transformer dans le renouvellement de l’intelligence selon Rom. 12. A ne pas nous laisser influencer par le monde ambiant, monde de violence, de haine, d’orgueil, d’égoïsme, de mépris de l’autre, d’écrasement du plus faible… Et à nous laisser transformer par l’Esprit Saint, qui produit le fruit de l’Esprit, à savoir, l’amour, la paix, la joie, la patience, la bonté, la bienveillance, la maîtrise de soi… (Gal. 5. 22).

Ouvrons nos cœurs à l’Esprit Saint, à la présence de Dieu et laissons-nous sans cesse transformer, remplir de l’amour dont nous avons été aimés de Christ ; du pardon dont nous avons été et dont nous sommes sans cesse pardonnés. Laissons-nous remplir de la compassion du Christ envers les plus fragiles. Que nous soyons ces hommes bons, qui tirent de bonnes choses du bon trésor de leur cœur.

Et, « Garde ton cœur plus que tout autre chose, car de lui viennent les sources de la vie » (Prov. 4. 23).

Conclusion :

« Chaque arbre se reconnait à ses fruits… »

Que le Seigneur nous guérisse de nos aveuglements spirituels. C’est par la nouvelle naissance que tout commence, que nos yeux spirituels commencent à s’ouvrir. Croyons en Jésus, confions-lui entièrement nos vies. C’est dans la communion avec lui, l’obéissance à l’Esprit Saint que notre vie est éclairée par l’amour de Dieu, sa bonté, sa fidélité, son pardon, sa sainteté… Et que nous pouvons lui ressembler et vivre nos relations humaines autrement.

Apprenons à discerner les poutres qui parfois nous empêchent d’avoir une vision claire des choses, des situations que nous traversons, de l’aide que nous voulons apporter aux autres.

Que l’Esprit Saint nous remplisse de son fruit.

Pasteur Joël Mikaélian

27/02/2022