Lecture : Ps. 146. 5 à 10 / Marc 5. 21 à 43

« Je te dis, lève-toi ».

Le texte de l’évangile nous met en présence de deux histoires qui se croisent. Deux histoires qui ont même l’air de se bousculer. Seul Jésus ne se laisse pas perturber par tant de monde qui le presse, tant de besoins autour de lui. Il est là, écoute un certain Jaïrus qu’il ne connaît pas ; il s’arrête et prend le temps d’écouter toute l’histoire d’une femme qu’il ne connaît pas plus. Le Seigneur est attentif aujourd’hui encore à tout ce qui se passe dans ce monde, dans nos vies. Il voit la misère des migrants, il entend les cris de ses enfants qui souffrent, il considère chaque histoire dans sa singularité. Et il est prêt à apporter une réponse appropriée à chacun. Parfois de façon silencieuse, sans qu’il ne dise rien, parfois par sa Parole ; Parole de vie, Parole qui relève et redonne vie à ce qui est mort. Quelle parole pour nous ce matin ? Laissons-nous interpeler par les textes que nous venons de lire.

 

1°) « Un chef de synagogue … se jette à ses pieds… »

L’homme est au bout de ses ressources, sa fille est à l’extrémité. Mais il a foi en Jésus. Il pense que si Jésus lui impose les mains elle sera sauvée et vivra. Jésus répond immédiatement à sa demande. Ce dû être un grand soulagement pour lui. Mais c’était sans compter qu’il n’était pas le seul à vivre une épreuve. Une autre histoire vient mettre brusquement un coup d’arrêt à ses espoirs. Il fera alors l’expérience de la patience. Jaïrus ne dit plus rien, il attend en silence. Il ne fera aucun reproche à Jésus, lorsqu’on viendra lui annoncer que sa fille est morte. C’est tout un message de patience, de respect, de soumission qu’il nous donne, une Parole à entendre. A savoir que la foi dans la puissance de Dieu, n’exclut pas la patience. Bien au contraire elle est peut-être ou plutôt signe et témoignage de la foi. De même que Jaïrus, nous sommes parfois invités à attendre silencieusement et avec foi une intervention divine. Les secondes ont dû paraître longues pour Jaïrus, comme le temps peut paraître long pour nous aussi. Ces histoires qui se croisent, nous invitent à réaliser aussi que nous ne sommes pas les seuls à être éprouvés. Qu’il est important d’apprendre à nous décentrer de nous-même afin d’avoir toujours un cœur ouvert et sensible à ce que vivent les autres autour de nous. Que nos épreuves ne nous enferment pas sur nous-même. Qu’elles nous ouvrent et nous rendent sensibles aux souffrances de ceux qui nous entourent. Qui souffrent en silence au milieu de nous, comme cette femme. Comme Jaïrus, restons toujours patients et confiants, sensibles à ce que vivent les autres.

2°) « Une femme qui avait… beaucoup souffert… »

Deuxième histoire, avec une situation moins extrême. Cette femme avait attendu 12 ans, elle pouvait bien attendre encore un peu face à l’urgence de la fille de Jaïrus. Mais le texte nous montre que cette femme ne souhaitait pas empêcher Jésus d’aller traiter l’urgence. Au contraire, elle souhaitait seulement toucher Jésus et passer inaperçue. Et la voilà tout à coup au centre d’une situation malgré elle. Elle vient de vivre un miracle, elle sent que quelque chose s’est passé en elle. Elle aimerait bien en rester là et laisser Jésus aller. Mais c’est sans compter que Jésus ne veut pas qu’elle en reste là. Il veut l’amener plus loin, à savoir, à confesser sa foi. Il lui parle de salut et de guérison : « Ta foi t’a sauvée… et sois guérie de ton mal… ». Le Seigneur attend de nous aussi que l’on ne se contente pas de recevoir de lui, le salut, des bénédictions, le soutien, le secours, une guérison, mais que l’on apprenne également à en témoigner pour sa gloire. Car c’est le but des interventions de Dieu dans nos vies aussi. Au-delà des bienfaits qu’elles peuvent nous apporter, leurs témoignages glorifient Dieu et encouragent ceux qui les entendent. « Elle lui dit toute la vérité… ». C’est aussi ce que le Seigneur attend de nous, que nous vivions dans la vérité avec lui, et les uns avec les autres. La vérité libère même si elle est dure à entendre et à accepter parfois. Soyons vrai avec Dieu et les uns avec les autres. N’hésitons pas à témoigner autour de nous de ce que Dieu fait dans nos vies.

3°) « Jeune fille, je te le dis, lève-toi… »

Retour sur Jaïrus qui rentre chez lui avec Jésus alors qu’on lui apprend que c’est trop tard, sa fille est morte. Essayons d’imaginer un instant ce que Jaïrus a dû éprouver à cet instant. « Ta fille est morte… ». Trop tard, c’est fini ! C’est comme si le monde s’écroulait et Jaïrus avec. Trop tard ! Que de fois nous arrive-t-il de le penser et de l’exprimer. C’est trop tard pour telle ou telle situation, telle ou telle réconciliation, telle ou telle action à entreprendre. Trop tard ! Quel terrible constat ! Mais l’attitude du Seigneur comme celle de Jaïrus est tout un message pour nous. Message que la foi en Dieu ne dit jamais trop tard. Elle dit : « Ne crains pas, croit seulement… ». C’est comme si Jésus disait à Jaïrus et nous-même : « Continue à croire, persévère dans la foi… ». Quant à Jaïrus, son silence en dit long sur la foi qu’il a en Jésus ! Et il ne sera pas déçu d’avoir attendu patiemment envers et contre tout. Jésus ira avec lui et dira à l’enfant : « lève-toi… ». Et l’enfant se lèvera. « Heureux qui a pour aide… et pour espoir le Seigneur son Dieu », dit le Psaume 146. Et celui-ci d’énumérer tout ce que le Seigneur fait et peut faire pour tous ceux qui sont en situation de besoin : les opprimés, les affamés, les prisonniers, les aveugles, ceux qui tombent, les immigrés, l’orphelin et la veuve. Chacun peut mettre son espoir dans le Seigneur. L’espérance, donne la joie. L’espérance en Dieu est une puissance, une force capable de surmonter toutes les situations de besoin. Mais l’espérance a aussi besoin de foi, de persévérance et de patience. Nous sommes invités à « Espérer contre toute espérance », comme Abraham. Croire, espérer et persévérer à croire dans la bonté de Dieu, dans son amour pour nous. Dieu est celui qui relève, qui fait même revivre ce qui est mort, ce qui nous semble mort. Allons vers lui ce matin comme cette femme, comme Jaïrus, avec foi et confiance ; sans nous enfermer sur nous-même et sur nos situations. Et laissons le Seigneur faire ce que nous ne pouvons pas faire.

Conclusion

« Je te dis, lève-toi ».

Aujourd’hui encore, le Seigneur relève, guérit, sauve, … Il est attentif à chaque histoire, chaque vie, chaque situation

Recevons le salut par la foi en Jésus

Apprenons à vivre avec foi, patience, persévérance les différentes épreuves de nos vies ; tout en ayant de la compassion pour ceux qui souffrent autour de nous

Vivons dans la vérité avec Dieu et avec les autres

Et soyons des témoins pour sa gloire

Pasteur Joël Mikaélian
01/07/18