Lectures : Es 55. 1 à 3 / Rom 8. 35 à 39 / Matth 14. 13 à 21

« Venez vers moi, écoutez et vous vivrez… »

Y a-t-il une réponse divine à la crise de la Covid 19 ? Une parole autre que celle que l’on entend, parole anxiogène, confuse ; qui trouble plus qu’elle n’éclaire ; qui dit une chose et son contraire ! N’y a-t-il pas d’autres paroles, d’autres messages à entendre et à faire entendre ? Respecter et faire respecter les gestes barrière et les mesures d’hygiène est une chose, vivre et faire vivre les gens dans la peur et l’anxiété en est une autre ! L’Église n’a-t-elle plus rien à dire au monde ? Doit-elle s’en tenir à n’être qu’un relais parmi tant d’autres, une caisse de résonnance du discours officiel ? Alors que les textes bibliques que nous venons d’entendre sont si beaux, si forts, si différents ! Quel contraste entre ces paroles et les paroles humaines ! En d’autres temps et d’autres lieux, un grand pharaon d’Égypte, faisait appel à Dieu (en la personne de Joseph), pour résoudre une crise de famine qui menaçait son peuple. Et si nous faisions nous aussi appel à Dieu aujourd’hui, que nous dirait-il ? Quel message adresserait-il au monde, aux dirigeants, à l’Église, à chacun d’entre-nous ?

1°) « Vous tous qui avez soif, venez… »

Par la bouche du prophète Esaïe, Dieu lance un vibrant appel à tous ceux qui ont soif de vivre vraiment, autrement. Il les invite à s’approcher de lui, à être proche de lui, en communion avec lui. Parce que c’est auprès de lui qu’est la vie. Il est un Dieu bon et généreux. Il invite chacun à compter sur sa générosité, sa providence. Dieu donne à ceux qui demandent, à ceux qui vivent proche de lui et en confiance avec lui. Il donne ce qu’il y a de meilleur à ceux qui viennent à lui, même s’ils ont peu de moyens ou même pas du tout. « Venez… sans argent, sans paiement… ». Parce que tout lui appartient. La terre lui appartient, c’est lui qui l’a créée. C’est lui qui permet à la terre de produire tout ce qui est nécessaire à la vie. Il l’a pourvu de ressources suffisantes pour tous. Il a prévu tout un ensemble de lois, le cycle de la nature, afin que la terre produise d’elle-même et soit viable pour l’homme. Mais en s’éloignant de Dieu, l’homme a pervertit tout le système. Pire encore, il l’a remplacé par un système économique injuste, source de beaucoup de maux et de crises. Entre-autre, l’homme a établi un système qui fait en sorte que dans certaines partie du globe, les hommes meurent de faim, alors que d’en d’autres, les poubelles regorgent de nourriture ! C’est scandaleux ! Mais malgré tout Dieu demeure aux commandes. Il pourvoit et pourvoira toujours au besoin de ceux qui crient vers lui, de ceux qui compte sur lui, qui vivent proche de lui. C’est le message à recevoir, à vivre et à faire entendre au monde aujourd’hui : s’approcher de Dieu !

2°) « Donnez-leur vous-même à manger… »

Avec Jésus, les choses se compliquent un peu. Face à une foule qui a besoin manger, Jésus lance ce formidable défi à ses disciples. Ceux-ci avaient trouvé une solution plus simple, renvoyer la foule, afin que chacun se débrouille. Jésus leur dit non, pas d’accord les amis : « Donnez-leur vous-même à manger ». Jésus les renvoie à eux-mêmes, à chercher ce qu’ils pourraient faire. Les disciples trouvent alors quelques maigres moyens qu’ils amènent à Jésus, sans grande conviction. C’est pourtant cela que Jésus utilisera pour nourrir toute la foule. Quel encouragement pour nous, pour l’Église ! A savoir qu’avec travers nos faibles moyens, nos petites capacités et nos forces insignifiantes devant ces crises que le monde traverse, Dieu peut faire beaucoup, au-delà de ce qu’on peut imaginer. Les disciples étaient loin de s’imaginer que cinq pains et deux poissons seraient suffisants pour tous ! N’hésitons pas à prier nos petites prières pour ce monde, pour ceux qui sont dans le besoin autour de nous. Intéressons-nous les uns aux autres, surtout en ces temps où les mesures de distanciation, de suspicion, ne cessent de nous éloigner les uns des autres ; de nous éloigner de l’église, de la communion fraternelle. N’hésitons pas à témoigner, à faire entendre la bonne nouvelle de l’Évangile ; dire qu’en Jésus, il y a de la vie au-delà de la mort. Prions pour que la voix de l’Église soit entendue. Portons à Dieu les faibles moyens que nous avons. Mettons-les à son service, entre ses mains, il saura faire de grandes choses ; des choses que l’on n’imagine même pas. Soyons réveillés, actifs. Ne nous laissons pas prendre au piège de la peur, de la démission face à l’ampleur de la tâche, face aux impossibilités devant nous. Ne soyons pas comme les disciples qui préconisaient à Jésus de renvoyer la foule.

3°) « Oui, j’en ai l’assurance… rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu… »

Quelle force, quelle puissance dans ces paroles ! Quel contraste entre ces paroles et les messages que l’on entend ! Dans cette lettre adressée aux chrétiens de Rome qu’il ne connait pas, l’apôtre Paul concentre l’essentiel de la doctrine chrétienne. Le chapitre huit est un « sommet » qui expose les conséquences du sacrifice du Christ à la croix. « Il n’y a donc, maintenant, plus aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus Christ » (Rom. 8. 1). Puis Paul entrevoit aussi les difficultés à venir, les crises que l’Église et les chrétiens devront affronter au cours des siècles. Il écrit alors : « J’estime en effet, que les souffrances du temps présent sont sans proportion avec la gloire à venir » (Rom 8. 18). Puis il termine ce chapitre par cette puissante confession de foi, que rien, pas même la mort, ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ ! Ce qui remet chaque chose à sa place. L’amour de Dieu, plus fort que tout, le sacrifice de Jésus et sa résurrection, plus puissant que tout ; puis mort et la vie à sa place seconde, de même que tout le reste. Quel contraste avec la pensée ambiante qui a si peur de la mort ! Certes, sans la foi en Jésus, la mort est terrifiante à juste titre. Certes pour nous chrétiens, elle demeure aussi une expérience douloureuse, mais jamais sans espérance ! Car elle nous ouvre sur la vie éternelle. À chacun de croire, d’expérimenter, de vivre cette assurance : « Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu… ». Aucune épreuve, aucune crise, aucune maladie, la mort même, ne pourra nous séparer de son amour. Que cette assurance soit la nôtre. N’hésitons à la partager autour de nous, avec nos faibles moyens même. Dieu peut multiplier l’impact de notre témoignage à sa gloire et pour le salut du plus grand nombre.

« Venez vers moi, écoutez et vous vivrez… »

Y a-t-il une réponse divine à la crise de la Covid 19 ? Certes oui ! Plusieurs paroles même ! Dieu n’est pas dépassé par les crises de ce monde. Il ne le sera jamais ! Et son Église non plus, dans la mesure où elle vivra toujours proche de Lui. S’approcher de Dieu, compter sur sa providence, sur son amour, le prier, le servir dans l’église et au-delà, faire entendre son appel au plus grand nombre, aux petits comme aux grands de ce monde, c’est autant de réponses, autant de Paroles à recevoir, à vivre et à faire entendre aujourd’hui.

Pasteur Joël Mikaélian 02/08/2020

 

Venez vers moi, écoutez et vous vivrez-Eglise Issy-les-Moulineaux