Soyez forts, ne craignez pas… Voici votre Dieu… »Lectures : Es. 35. 1 à 10 / Matth. 11. 2 à 11

« Soyez forts, ne craignez pas… Voici votre Dieu… »

Instabilité, révolte, violence, égoïsme, injustice, maladie, souffrance, dérèglement climatique, inquiétude… la liste est longue des fléaux qui touchent notre monde en cette fin d’année. Fléaux qui nous touchent aussi de près parfois. C’est là le fruit du mal, du péché, de la désobéissance à Dieu. Nous vivons dans un monde abîmé, que l’on ne cesse d’abîmer. Cette semaine encore, nous avons vu, entendu l’exaspération des uns comme des autres. Nous avons vu toute la difficulté du « vivre ensemble », d’instituer des règles justes, équitables, lorsque chacun a sa propre conception des choses. Certes il est important pour chacun de se soucier de sa retraite. Mais combien se soucient-ils de leur éternité ? De savoir comment vont-ils vivre leur éternité ? Avec quels revenus ? « Amassez-vous des trésors dans le ciel » disait Jésus à ceux qui étaient trop préoccupés par leurs richesses !

En ces temps troublés, la voix de Dieu résonne encore aujourd’hui : « Soyez forts, ne craignez pas … Rendez fortes les mains fatiguées… Qu’il se réjouisse, le désert… ». En ce 3ème dimanche de l’Avent, le Seigneur nous invite à l’espérance, la joie, la confiance. Pourquoi, comment ?

1°) « Voici votre Dieu… il vient lui-même vous sauver… »

Bien des siècles avant la naissance de Jésus, le prophète Esaïe parlait déjà de Lui. Il annonçait l’incarnation de Dieu, le plan de salut de l’humanité. Le plan fabuleux de ce Dieu qui vient lui-même nous sauver. Cette venue, cette naissance, est le fondement même de l’espérance et de la joie qui anime le croyant. Alors même qu’il ne voit rien, si ce n’est un monde perdu, le prophète encourage et invite les croyants : « Rendez fortes les mains fatiguées… Dites à ceux qui s’affolent, soyez forts… ». Car Dieu est là, bien présent, il vient avec sa justice. Alors, il y aura des renversements de situation. Les aveugles verront, les sourds entendront, les muets crieront de joie. C’est là toute l’espérance messianique du prophète. Espérance pleinement réalisée par Jésus, le Christ plusieurs siècles après. C’est en lui et par lui que nous voyons la réalisation de ces extraordinaires promesses.

Mais du fond de sa prison, Jean Baptiste s’interroge, et il y a de quoi ! Pourquoi se retrouve-t-il en prison, alors qu’il a accompli fidèlement sa mission envers Dieu ? Il y a quelque chose qui ne colle pas ! Et pire encore lorsque nous pensons à la fin de sa vie ! Décapité à cause de la folie d’un monarque ! À travers ses disciples, il questionne Jésus : « Es-tu celui qui doit venir ? ». Jésus est-il réellement le Messie ? Cette histoire de Noël est-elle une histoire vraie, ou est-elle le fruit d’une imagination humaine ? La question se pose aujourd’hui encore. Jean Baptiste s’interroge, comme nous pouvons nous aussi nous interroger parfois, au sein de nos épreuves !

La réponse de Jésus est sans équivoque. Il n’a pas besoin de dire « c’est moi », pas besoin d’une longue argumentation. Jésus fait référence aux paroles d’Esaïe. « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez… ». C’est suffisant. Les miracles, les signes sont là, preuves incontestables qu’il est bien le Messie, l’envoyé de Dieu, celui qui vient d’une autre dimension et qui atteste qu’il y a bien une autre dimension de vie. Jamais personne n’a fait ce que Jésus a fait durant les quelques années qu’il a passées sur terre ! Personne ! N’est-ce pas suffisant pour nous ?

2°) « Là on construira une route… la voie sacrée » :

Esaïe voit plus loin, il annonce des choses encore plus belles, plus extraordinaires. Il annonce un chemin qui mène à une autre vie, le chemin de la vie éternelle. Il dit que le Seigneur lui-même ouvrira cette voie. L’impur n’y passera pas, les insensés ne la prendront pas. Seuls ceux qui appartiennent au Seigneur prendront cette route.

Jésus l’a dit « Je suis le chemin, la vérité et la vie… ». Jésus est cette voie sacrée qui mène à la vie. Il purifie tout impur qui veut suivre ce chemin. Par son sacrifice, la croix, il rend juste tous ceux qui croient. Les insensés sont ceux qui refusent volontairement d’emprunter ce chemin de foi. Ils s’excluent malheureusement eux-mêmes de cette grâce. C’est leur choix. L’appel n’est pas contraignant ! Il est laissé à l’appréciation et à la décision de chacun.

Avons-nous pris cette route, cette voie sacrée de la foi en Jésus, Sauveur de cette humanité perdue ? Si tel n’est pas le cas, nous nous perdrons avec ce monde. Nous serons voués à la destruction, à la souffrance, aux regrets éternels. Le pire de ce mauvais choix, c’est que l’on ne peut s’en rendre compte qu’à la fin, lorsqu’il sera trop tard ! D’où cet appel encore aujourd’hui, pendant qu’il en est encore temps : « Nous vous en supplions, soyez réconciliés avec Dieu ! ».

Sommes-nous en marche sur cette route ? Alors réjouissons-nous comme le dit Esaïe. Car le prophète ne voit pas seulement la route, mais il voit aussi la destination finale : « Ils reviendront, ceux que le Seigneur a rachetés… ils arriveront avec des cris de joie… Sur leurs visages, une joie sans limite ! Allégresse et joie viendront à leur rencontre, tristesse et plainte s’enfuiront… ». Le prophète voit déjà le nouveau monde, totalement différent de l’ancien.

Il ne s’agit pas ici de notre « retraite », de ces tentatives de projections que nous faisons tous, de façon légitime. Il s’agit ici de bien plus, de l’éternité. Ce qui devrait davantage nous intéresser. Jésus en a parlé à bien des reprises. Ici en référence à la grandeur de Jean Baptiste, il ira jusqu’à dire que : « parmi ceux qui sont nés d’une femme, il ne s’en est pas levé de plus grand que Jean Baptiste ; et cependant le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui ». Le livre e l’Apocalypse fait d’ailleurs échos aux paroles d’Esaïe, lorsqu’il affirme : « Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus. Il n’y aura ni deuil, ni cri, ni souffrance, car le monde ancien a disparu » (Apoc. 21. 4)

3°) « Rendez fortes les mains fatiguées, rendez fermes les genoux chancelants… »

Face à ces vérités, cet avenir glorieux, et devant notre monde troublé, nos vies parfois troublées, le Seigneur nous invite à nous encourager mutuellement. Notre force est notre espérance en Jésus. Notre espérance, est fondée su Lui, le Christ, le Messie, le Sauveur du monde. Notre espérance est fondée sur le Royaume à venir, sur l’éternité. Sommes-nous prêts à cela ? Comment préparons-nous notre éternité ?

« Soyez forts, ne craignez pas… Voici votre Dieu… »

Noël reste et restera à jamais une formidable espérance de joie et d’éternité. Ne passons pas à côté !

Pasteur Joël Mikaélian – 15/12/19