« Ne crains pas, car je t’ai racheté… »

Lectures : Es. 43. 1 à 3 / Es. 54. 5 et 10 / Jean 15. 15 et 16 / Col. 1. 12 et 13

« Ne crains pas, car je t’ai racheté… »

C’est aujourd’hui le dernier dimanche de l’année. L’occasion pour nous de rendre grâce à Dieu, de célébrer sa fidélité. Si nous sommes là ce matin, c’est pour dire la fidélité de Dieu, lui dire toute notre reconnaissance, tout en confessant les imperfections qui sont les nôtres. C’est l’occasion d’apprécier à sa juste mesure, l’amour et la grâce de Dieu envers nous. C’est une invitation à compter les bienfaits de Dieu, à porter nos regards vers lui afin d’être remplis d’espérance. Comme le disait le prophète Jérémie : « Voici ce que je vais me remettre en mémoire, ce pour quoi j’espérerai : Les bontés du Seigneur ! C’est qu’elles ne sont pas finies ! C’est que ses tendresses ne sont pas achevées ! Elles sont neuves tous les matins. Grande est ta fidélité ! » (Lam. 3. 21 à 23). C’est ce que je vous invite à faire ce matin, à faire mémoire du fondement de toutes nos espérances, de notre joie et de notre paix au sein même des tempêtes et des turbulences de nos vies et de notre monde.

1°) « Ne crains pas, car je t’ai racheté… »

Cette parole adressée au peuple d’Israël par la bouche du prophète Esaïe, s’adresse aussi à l’église depuis. C’est ce que les apôtres suggèrent dans les écrits du Nouveau Testament. L’apôtre Paul écrit aux chrétiens de l’église de Corinthe : « Vous avez été rachetés à un grand prix… » (1 Cor. 6. 20). De même l’apôtre Pierre écrit aux chrétiens : « ce n’est point par des choses périssables, argent ou or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre… mais par le sang précieux, … celui du Christ… » (1 Pier. 1. 18 et 19). En Jésus Christ, nous sommes nous aussi des « rachetés ». Notre assurance, notre paix, notre espérance est fondée sur le prix que Dieu a payé pour nous racheter. Ce prix est celui de sa vie. C’est dire combien notre vie a de la valeur aux yeux de Dieu. Pour nous racheter et nous sauver, le Fils a accepté de quitter pour un temps sa condition divine. Il a accepté de s’humilier jusqu’à naître simplement dans ce monde. Il a accepté de revêtir notre condition humaine, de vivre sans péché, pour finir sur une croix, rejeté et abandonné de tous. C’est le prix qu’il a payé, celui de son amour pour nous. C’est toute la valeur de notre vie aux yeux de Dieu. Nous sommes précieux, tu es précieux, ta vie est précieuse pour Dieu. Ne l’oublie jamais ! C’est ce que le Seigneur te dit par la bouche du prophète Esaïe : « Tu vaux cher à mes yeux, tu as du poids et je t’aime… ».

C’est sur ce fondement que le Seigneur nous invite à ne pas avoir peur, à ne pas craindre. Car en Jésus nous avons été rachetés, sauvés. Nous sommes devenus enfants de Dieu, nous lui appartenons, si, bien sûr, nous l’avons accepté par la foi. Si nous avons répondu à son appel, à son amour. Et cela ne vient pas de nous dit Jésus : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ait choisis… ». (Jean 15. 15). C’est ce que l’apôtre Paul rappelle aux chrétiens de Thessalonique : « Dieu vous a choisis dès le commencement pour être sauvés… » (2 Thes. 2. 13).

Par la bouche d‘Esaïe, le Seigneur nous dit aussi : « Je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi… ». Le « Ne crains pas… » de Dieu, n’est pas une parole en l’air. Il a un fondement : « Tu es à moi… ». Tu m’appartiens, je me suis engagé envers toi par une alliance éternelle. Quelle grâce, quelle joie de se souvenir de cette vérité en cette fin d’année.

Sommes-nous à lui ? Avons-nous remis notre vie entre les mains du Seigneur ? Si nous n’avons pas encore fait cette expérience spirituelle, il n’est pas trop tard encore. N’hésitons pas à lui ouvrir notre cœur !

2°) « Si tu traverses les eaux… le feu… je serai avec toi… »

Mais le Seigneur n’est pas un doux rêveur ! Il n’ignore pas les innombrables dangers, les épreuves, les catastrophes, les souffrances, les luttes que ses enfants devront rencontrer tout au long de leur vie. Il ne les minimise pas non plus. Il les évoque souvent dans sa Parole. Il les connaît, il les voit avant même qu’elles arrivent. Certes, le Seigneur n’ignore pas non plus, tous ce que ses enfants ont subi et subissent dans ce monde. Il n’a jamais promis de nous épargner de ces choses. Mais il a promis d’être toujours présent à nos côtés. Il a promis qu’il restera fidèle à sa fidélité, fidèle à ses promesses. Il nous assure aussi que nos épreuves n’auront jamais le dernier mot. La mort même n’aura pas le dernier mot, car il l’a vaincu pour nous et pour toujours par sa résurrection.

Le Seigneur n’ignore pas également ces doutes qui viennent et qui viendront sans cesse assaillir ses enfants. Il n’ignore pas ces sentiments d’abandon qu’ils éprouveront par moment dans leur vie. Il n’ignore pas non plus nos faiblesses, nos infidélités, nos manquements. Mais son amour ne repose pas sur le nôtre, sa fidélité ne dépend pas de la nôtre. Son amour repose sur sa fidélité ; fidélité qui demeure intacte malgré nos infidélités. « Quand les montagnes s’éloigneraient, les collines chancelleraient, mon amour ne s’éloignera pas de toi, ma fidélité ne chancellera pas… » (Es. 54. 10) Telle sont ses promesses pour ses enfants, pour ceux qui l’aiment, l’honorent, lui obéissent et lui rendent grâce.

3°) « Avec joie, rendez grâce au Père… »

En ce dernier dimanche de l’année, rendons grâce à Dieu pour tous ses bienfaits. Rendons grâce surtout pour cet amour qui l’a poussé à venir nous sauver. Cet amour avec lequel il a donné sa vie pour nous arracher au pouvoir des ténèbres et de la mort, pour nous transporter dans le royaume du Fils de son amour. En lui nous sommes délivrés, nos péchés sont pardonnés. « Il nous a rendus capable d’avoir part à l’héritage des saints » Dit l’apôtre Paul aux Colossiens.

Avec joie, rendons-lui grâce pour l’année qui s’est écoulée. Pour tout ce que nous avons vécu, sur le plan personnel, familial, ou en église.

Rendons-lui grâce pour sa présence au sein de nos épreuves ; pour son soutien ; pour les forces qu’il renouvelle sans cesse au sein de nos fatigues. Pour l’action puissante de son Esprit dans nos moments de doutes et de défaillances.

Rendons-lui grâce pour l’espérance, cette espérance uniquement fondée sur son amour et sa fidélité ; sur le valeur que nous avons à ses yeux.

« Ne crains pas, car je t’ai racheté… »

As-tu été racheté par Dieu ? As-tu accepté par la foi, qu’il ait payé le prix pour ton salut, le pardon de tes fautes ? Aujourd’hui tu peux l’accepter et entrer dans une nouvelle vie. Et t’approprier cette merveilleuse promesse : « Ne crains pas, car je t’ai racheté, tu es à moi… »

Quant à nous qui avons déjà fait cette expérience, apprécions tout à nouveau, le privilège, la joie de Lui appartenir ; d‘être à Lui pour toujours.

Pasteur Joël Mikaélian –  29/12/19