Lectures : Deut. 10. 12 et 13 / 2 Tim. 4. 6 à 8 / Luc 18. 9 à 14

« Et maintenant… qu’est-ce-que le Seigneur ton Dieu attend de toi ? »

Telle est la question que le Seigneur pose à son peuple par la bouche de Moïse. Le peuple s’est livré à l’idolâtrie avec le veau d’or, le Seigneur lui pardonne et l’interpelle alors en ces termes : « Et maintenant… qu’est-ce-que le Seigneur ton Dieu attend de toi ? » Et si c’était la question que Dieu nous posait aujourd’hui à travers ce texte ? Nous avons tous des attentes de Dieu et nous les exprimons chaque jour dans nos prières. Ce qui est bien, le Seigneur nous encourage à le prier sans cesse. Mais ne devrions-nous pas nous poser aussi la question des attentes de Dieu à notre égard ? Laissons-le nous interpeller ce matin : « Et maintenant… qu’est-ce-que le Seigneur ton Dieu attend de toi ? » Maintenant… pas demain, ou après-demain… Maintenant !

1°) « Que tu craignes le Seigneur… en suivant… en aimant… en servant… en gardant… »

Nous avons ici un bel enchaînement d’exhortations, qui se complètent les unes les autres et forment un tout. Un tout que le Seigneur attend de moi, de toi. Il n’y a pas de choix ici, pas question d’option que je prends ou que je ne prends pas. Je suis invité à prendre tout, de façon volontaire, joyeuse, car dit le Seigneur, c’est pour ton bonheur !

Dieu est amour, il nous aime au-delà de tout. Il l’a prouvé en Jésus Christ. Il a donné sa vie pour nous, pour le pardon de nos fautes, pour notre justification. C’est en Lui que nous sommes pardonnés, rendu justes, libérés du mal et de la mort. C’est en Lui que nous avons accès à une vie nouvelle, animée par l’Esprit Saint. Esprit qui nous éclaire, nous soutient, nous remplis de ce fruit fait d’amour, de paix, de joie, de bonté, de patience, d’espérance… (Gal. 5. 22). Oui, nous sommes pardonnés si nous croyons à cela. Et si nous n’avons pas encore fait cette expérience spirituelle de la nouvelle naissance, n’hésitons pas à la faire ce matin, maintenant, avec foi.

Mais devant tant de grâce, qu’est-ce-que le Seigneur attend de nous ? Voici la feuille de route qui nous est indiquée pour notre bonheur. À nous de nous y engager avec joie.

Craindre le Seigneur : La crainte dont il est question ici, n’a rien à voir avec la peur ! Le terme se traduirait mieux par le « respect ». Il s’agit de respecter Dieu, sa personne, sa présence, son œuvre qu’est l’Église, qui est son corps. Craindre le Seigneur, c’est aussi avoir du respect pour sa Parole, la considérer comme vérité, y croire pleinement sans douter ; y croire sans en tordre le sens, la remettre en question lorsqu’elle nous remet en question. Craindre le Seigneur, c’est respecter tout ce qui le concerne, comme sa création. C’est être, oui, « écolo », apprécier tout ce qu’il a créé. C’est apprécier la vie, toutes les créatures de Dieu. Respecter chaque être humain. C’est respecter ce lieu, là ou deux ou trois sont assemblés en son nom, aimer sa présence, celle de chacun.

Craindre en suivant tous ses chemins, c’est-à-dire suivre sa Parole, y obéir avec joie. La Bible est une lumière qui éclaire notre vie, notre route. Elle est comme ces poteaux indicateurs qui nous montrent les chemins à suivre pour arriver à bon port, au Royaume de Dieu, à l’éternité. À nous de la consulter en permanence, de suivre les indications qu’elle nous donne. C’est un peu comme un immense « GPS » de la vie. Un « GPS » à écouter, à suivre ! À écouter aussi lorsque l’on fait fausse route et qu’il n’arrête pas de répéter : « Faites demi-tour… », Faites demi-tour… », pour nous remettre sur la bonne voie !

Craindre en aimant et en servant de tout ton cœur. C’est aussi ce que le Seigneur attend de toi aujourd’hui, maintenant. C’est que tu l’aimes de tout ton cœur ; que tu aimes sa présence ; que tu aimes venir l’adorer, et le servir. L’amour et le service vont de pair. C’est avec amour que nous devons servir Dieu, son église ; participer à la vie de l’église, à son rayonnement et à son témoignage. C’est avec amour que nous devons participer à sa vie financière, comme à sa vie communautaire, à ses rassemblements, à ses réunions et ses actions diverses… Avec amour et « De tout ton cœur » !

Craindre le Seigneur, c’est garder ses commandements, de l’aimer, de l’adorer lui seul, de respecter le jour du Seigneur, d’honorer ses parents, de ne pas tuer, ne pas commettre d’adultère, de vol, de mensonge, de convoitise… Tout ceci, « Pour ton bonheur ! » Voilà ce que le Seigneur attend de toi ! Mais ce n’est pas tout !

2°) « Oh Dieu, prend pitié… »

Dans l’Évangile de Luc, Jésus raconte une parabole édifiante qui nous renvoie à nous-même, à notre rapport aux autres, à ceux qui sont différents de nous. Cette parabole du « pharisien et du collecteur d’impôts », nous met en garde contre l’un des plus grand péchés, le plus dévastateur, à savoir l’orgueil, la prétention d’être au-dessus des autres. Elle nous met en garde contre cette haute opinion de soi que l’on peut avoir, et qui conduit immanquablement au mépris de l’autre. Combien il est sécurisant de se placer au-dessus des autres, à l’image du pharisien de la parabole ! On peut remarquer que ce que Jésus réprouve chez cet homme, ce ne sont pas ses pratiques religieuses, mais la façon dont il les pratique ; comme un faire valoir devant Dieu. C’est comme s’il disait à Dieu : « Tu vois combien je suis bien ». Avec comme conséquence la comparaison à l’autre, le mépris de l’autre : « Tu vois, je ne suis pas comme cet autre… ». Ce qui ne sert à rien et n’apporte rien, si ce n’est la réprobation et la condamnation de Dieu. Car ce faisant, le pharisien ne se rend même pas compte qu’il transgresse le plus grand des commandement, à savoir, aimer Dieu et son prochain. Ce prochain qui est là, à côté de lui et qu’il méprise !

3°) « J’ai combattu le beau combat… »

Pour finir, cette parole de l’apôtre Paul vient nous rappeler aujourd’hui que tout ceci n’est pas simple et ne va pas de soi. La vie chrétienne est un combat. Vivre comme Dieu l’attend, selon ses attentes, n’est pas de l’ordre de notre nature déchue. Ceci est de l’ordre de l’Esprit Saint qui mène en nous une lutte acharnée contre notre nature humaine. C’est un combat, une lutte qu’il nous faut mener avec son aide. C’est vivre à l’encontre de ce monde, mais aussi à l’encontre de notre nature profonde, animée par l’orgueil, l’égoïsme, l’égocentrisme. C’est ce mal profond qui se manifeste fortement ces temps-ci dans le monde entier, qui est à l’origine de tous les conflits, qu’ils soient internationaux, ou sociaux.

Mais le combat qui nous intéresse ici, est qualifié de « Beau combat ». Il s’agit du combat de la foi, de la vie chrétienne. De ce combat pour garder la foi, garder le cap, respecter la feuille de route qui mène à la vie, au bonheur et à l’éternité.

À la suite de l’apôtre Paul, le Seigneur nous invite ce matin à mener cette belle lutte, à se faire violence même pour suivre la feuille de route, chaque jour, pour chaque situation, il nous faut lutter pour satisfaire les attentes de Dieu, pour vivre selon ses attentes. C’est le plus beau des combats, le seul qui mérite d’être mené. Le beau combat de la foi, de l’amour pour Dieu, du respect de sa Parole, du service, de l’humilité et de l’amour du prochain.

Conclusion :

« Et maintenant… qu’est-ce-que le Seigneur ton Dieu attend de toi ? »

Quelle décision allons-nous prendre ce matin ? Quelle nouvelle disposition en rapport de ce que le Seigneur nous a dit ?

Que Dieu nous accorde la grâce de vivre selon ses attentes, que nos vies le réjouissent et le glorifient.

Pasteur Joël Mikaélian

27/10/19