Lecture : Jean 14. 23 à 29

« Que votre cœur cesse de se troubler et de craindre… »

Au cours de ses derniers jours sur cette terre, Jésus a passé beaucoup de temps à rassurer ses disciples. Ceux-ci avaient tant de mal, tant de crainte de se séparer de Lui ! Tant d’appréhension de se retrouver seuls ! La présence de Jésus était si rassurante ! Ils savaient et avaient vu combien le Seigneur maîtrisait toutes les situations. Combien Jésus n’était dépassé par rien, ni par les oppositions humaines, ni par les éléments naturels. Rien ne pouvait le surprendre, le prendre à défaut. Chaque situation avait sa réponse, chaque problème sa solution, chaque questionnement, sa réponse ! Amour, patience, force, puissance, sagesse, connaissance, Jésus était au-dessus de tout et de tous. Et tout à la fois proche, humble, simple, humain, compréhensif. La pensée de se séparer de lui était alors insupportable. Ils voulaient garder « leur » Jésus avec eux. En quoi ces paroles nous concernent-elles aujourd’hui ? Méditons.

1°) « Que votre cœur cesse de se troubler et de craindre… »

Il semble que c’est avec une certaine exaspération que Jésus adresse ces paroles à ses disciples. C’est comme s’il leur disait : « ça suffit ! Arrêtez d’avoir peur, de vous soucier, de vous inquiéter… » « Je m’en vais, mais, je viens à vous… ». Jésus essaie de faire comprendre à ses disciples que son départ ne sera pas synonyme d’absence. Il y aura certes, séparation, mais présence tout de même, présence autrement !

La crainte fait partie de notre condition humaine. L’insécurité, sous ses diverses formes, nous trouble tous. Croyants ou pas, nous y sommes tous confrontés, surtout lorsque l’on se projette dans les années à venir. En tant que chrétiens, nous sommes souvent craintifs comme les disciples de Jésus. Peut-être plus encore, car nous sommes aujourd’hui connectés avec le monde entier, notamment avec tout ce qui est anxiogène dans ce monde (les guerres, les catastrophes naturelles, le réchauffement climatique, les maladies…). L’ouverture sur le monde n’a pas que des aspects positifs, malheureusement. Mais on ne peut y échapper, on ne peut s’y soustraire. D’où la nécessité pour nous aussi d’entendre et de réentendre ces paroles ; de trouver en Lui chaque jour ce besoin de sécurité.

2°) « Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père… »

Jésus enfonce le clou. Non seulement il dit à ses disciples de cesser de craindre, de ne plus avoir peur, mais il leur dit qu’ils devraient se réjouir, et être contents de son départ. C’est ici que l’on voit de nouveau le décalage entre la pensée divine et la pensée humaine. Les disciples sont totalement déboussolés, perdus, angoissé à l’idée de se séparer de Jésus, de se retrouver seuls avec eux-mêmes. Et Jésus leur dit que quelque chose ne va pas. Leur attitude n’est pas normale. « Réjouissez-vous… ! ». Et de leur expliquer longuement « Il vous est avantageux que je m’en aille, si je ne m’en vais pas, le Consolateur ne viendra pas à vous ; si au contraire je pars, je vous l’enverrai » (Jean 16. 7).  C’est mieux pour vous !  Mais, en quoi c’est mieux ? Y a-t-il mieux que de vivre en compagnie de Jésus, d’être au bénéfice de son enseignement, de ses miracles, de cheminer avec Celui que rien ne peut prendre à défaut ? Vivre avec Celui qui n’est dépassé par aucune situation ? Oui ! Mais en quoi cette séparation sera un « mieux » ?

Ce sera mieux, parce qu’à la place de Jésus dans son humanité, les disciples recevront l’Esprit Saint en eux, dans leur être intérieur, et vivront une présence constante. Ce qui sera encore mieux que de l’avoir à ses côté, avec les limites de son incarnation. Ce sera mieux car il sera glorifié et toujours avec eux, et avec tous ceux qui croiront. Quelle grâce pour nous d’être habité par l’Esprit Saint, si du moins nous l’avons reçu en donnant notre vie au Seigneur. Si du moins nous le laissons vivre en nous. Si du moins nous lui obéissons !

Ce sera mieux aussi parce que ce départ permettra l’accomplissement du projet de Dieu. Le projet de Dieu n’était pas de faire plaisir à une douzaine de disciples et à quelques autres. Le projet de Dieu en Jésus était, et est toujours, de sauver le monde, l’humanité. C’est-à-dire qu’il fallait que ce que Jésus allait accomplir par son sacrifice à la croix soit connu du plus grand nombre. Il fallait qu’il parte, pour que l’Esprit vienne et que les disciples deviennent ses témoins dans le monde. « Comment croiront-ils en celui dont-ils n’ont pas entendu parler ? Et comment en entendront-ils parler, s’il n’y a personne qui prêche ? » (Rom. 10. 14). C’est cette mission qui a été confiée aux disciples et c’est pour cela que l’Esprit Saint leur a été donné. C’est en cela aussi que les disciples, comme nous aujourd’hui, pouvons faire des œuvres encore plus grandes que Jésus, selon sa promesse ! Annoncer l’évangile au monde entier, aux milliards d’êtres humains qui peuplent notre planète. Par la multiplication, les disciples commenceront cette œuvre que nous sommes appelés à poursuivre.

Ce sera mieux, plus avantageux… Que de fois avons-nous nous aussi du mal à comprendre et à accepter les projets de Dieu pour nous. Que de fois nous pensons que nos projets, ceux que nous souhaitons sont meilleurs que ceux de Dieu ! Il faut du temps parfois pour le comprendre, comme il aura fallu du temps pour les disciples de le comprendre. Laissons-nous enseigner par la Parole et faisons toujours le choix de l’obéissance à cette Parole. C’est là qu’est le mieux pour nous. Le mieux que l’on ne voit pas toujours, mais qui se révèle dans le temps.

3°) « Que votre cœur cesse de se troubler et de craindre… »

Il est plus avantageux pour nous que Jésus ait été glorifié. Plus avantageux qu’il soit aujourd’hui dans la gloire auprès du Père ; qu’il ait reçu tout pouvoir dans le ciel et sur la terre, et qu’il intercède pour nous ! C’est bien plus avantageux ! En Jésus, par la foi, par la nouvelle naissance, nous recevons l’Esprit Saint, sa présence constante en nous, et nous avons un intercesseur tout-puissant qui prie pour nous, qui veille sur tous ceux qui lui ont confié leur vie. Quelle grâce !

Si certains parmi nous ne l’ont pas encore vraiment accepté, le Seigneur vous invite ce matin à le faire, à ouvrir votre cœur à l’Esprit Saint et à recevoir cette grâce.

Quant à nous qui l’avons reçu, vivons-en. Cessons d’être troublés, craintifs ! Que troubles et craintes ne fassent que traverser nos vies, ne leur laissons jamais l’occasion de s’installer. Nous souvenant que, comme le disait l’apôtre Jean : « Vous, petits-enfants, vous êtes de Dieu, et vous les avez vaincus, parce que celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde » (1 Jean 4. 4). N’oublions jamais cette réalité, qu’elle nous porte, qu’elle soit toujours présente en nos cœurs.

« Que votre cœur cesse de se troubler et de craindre… »

Si la crainte fait partie de notre condition humaine, ne la laissons jamais s’installer en nous. N’oublions pas qu’en Jésus, nous sommes sauvés, nous avons sa présence en nous par l’Esprit Saint, nous avons un intercesseur glorieux dans le ciel. Entrons dans le projet de Dieu, celui de faire connaître la puissance de la croix, de son sacrifice au plus grand nombre.

Soyons toujours animés de son Esprit.

Pasteur Joël Mikaélian 26/05/19