Lectures : Matth. 5. 1 à 12 / 1 Jean 3.1à 3 / Apoc. 7. 9 à 17

« Le salut est à notre Dieu… »

Le ciel est sombre. Mais faut-il pour autant sombrer dans la peur, le découragement, ou la révolte ? Tant de choses nous révoltent aujourd’hui, tant d’injustices ! Tant de choses nous questionnent, questionnent notre foi, nos assurances, nos espérances ! Tant de choses pourraient nous décourager, nous faire baisser les bras ! Combien nous nous sentons impuissants parfois ! A la peur de la pandémie, s’ajoute celle des attentats, celle de cette guerre qui nous inquiète en Artsakh et aux frontières de l’Arménie. Et Dieu dans tout ça, son silence apparent, qui pousse les incrédules à dire « Où est leur Dieu ? ». Le ciel est sombre et le monde cherche sa voie, comme nous cherchons aussi notre voie. La Bible, véritable Parole de Dieu, est une lumière qui éclaire et qui veut sans cesse nous montrer le chemin. Lumière d’autant plus nécessaire la nuit, lorsque tant de choses nous troublent. Méditons sur cette Parole au travers de ces trois textes que nous venons de lire. Trois lumières qui veulent éclairer notre vie ce matin, notre monde aussi.

1°) « Heureux… »

« Les pauvres, les doux, ceux qui pleurent, ceux qui ont faim et soif de justice, les miséricordieux, les cœurs purs, ceux qui font œuvre de paix, ceux qui sont persécutés… ». Le sermon sur la montagne commence par ces merveilleuses béatitudes. En quelques mots, Jésus trace une feuille de route, il éclaire un chemin de vie. Il évoque plusieurs situations humaines. Il évoque tout à la fois des vertus à vivre, comme des souffrances à supporter avec espérance. Il nous invite à rechercher, à développer, la douceur, la miséricorde, la pureté et la paix. Des valeurs qui procurent le bonheur, la joie. Des valeurs assorties de promesses : la terre en partage, la miséricorde en retour, la promesse de voir Dieu, d’être appelés fils de Dieu. Et il nous invite également à vivre toutes nos souffrances dans l’espérance : la pauvreté du cœur qui ouvre au royaume des cieux, les larmes qui seront consolées, la faim et la soif de justice qui seront rassasiées, la persécution qui trouvera récompense dans le royaume de Dieu. Ce sont ces promesses qui permettent au Seigneur d’éclairer ces situations par cette exclamation étonnante, déroutante parfois : « Heureux » !  Le bonheur n’est pas dans les vertus, encore moins dans la souffrance. Il est dans les promesses qui les accompagnent. Ainsi, ce qui éclaire nos cœurs, ce qui fait vibrer nos cœurs, ce sont ces lumières de promesses qui les éclairent. Pour les vivres dès aujourd’hui, il faut les croire, les considérer comme Paroles de Vérité. Au milieu des ténèbres de ce monde, attachons-nous à ces paroles, laissons-les éclairer nos vies. « Soyez dans la joie… car votre récompense est grande dans les cieux ».

2°) « Voyez de quel amour le Père nous a fait don… »

L’amour éclaire, la haine assombrit. La haine génère peur, souffrance, injustice, meurtre, guerre, conflit. L’apôtre Jean développe à mainte reprise le thème de la lumière. Dans son évangile, il nous présente Jésus comme lumière venue dans le monde pour éclairer les ténèbres. Jésus lui-même se déclare être la lumière du monde. Celui qui le suit ne marchera pas dans les ténèbres. Et dans sa première lettre aux chrétiens, l’apôtre Jean fait le lien entre la lumière et l’amour. C’est l’amour de Dieu qui éclaire la haine de ce monde. C’est l’amour de Dieu qui fait du croyant un enfant de Dieu, par la foi dans le sacrifice du Christ. En Jésus, Dieu est venu dans ce monde. Mais malheureusement, nous dit Jean, les hommes ne l’ont pas reçu. Ils ont toujours du mal à le recevoir encore, car leurs œuvres sont mauvaises. Car cet amour éclaire, met en lumière notre nature pécheresse. Cet amour éclaire, met en lumière notre besoin de conversion et de transformation intérieure. Car cet amour éclaire, met en lumière nos méchancetés, nos rancunes, nos conflits, nos indifférences. Il met en lumière nos désirs de vengeance, notre orgueil… C’est pourquoi nous le refusons parfois. C’est toujours dans sa première lettre aussi que l’apôtre Jean fait le lien entre l’amour et la lumière à propos des relations humaines, des relations fraternelles. « Qui aime son frère demeure dans la lumière et il n’y a rien pour le faire trébucher. Mais qui hait son frère se trouve dans les ténèbres, il marche dans les ténèbres et il ne sait où il va… » (1Jean 2. 10 et 11). Marchons dans la lumière. Aimons de cet amour dont le Père nous a aimés en Jésus. L’amour éclaire, la haine assombrit. Demeurons dans l’amour envers et contre tout.

3°) « Le salut est à notre Dieu… »

C’est ce qu’une foule immense proclame à haute voix dans les cieux. Dans cette vision de la gloire céleste, l’apôtre Jean voit une multitude qui adore Dieu. De toutes nations, de tous peuples, avec des anges, ils rendent un culte à Dieu. Dieu est là au milieu d’eux, le Christ est là aussi comme un berger qui les conduit vers les sources d’eau vive. Dans cette vision grandiose on retrouve tous nos « souffrants » des béatitudes. Ils vivent enfin pleinement le bonheur promis. Car dans le Royaume de Dieu, les ténèbres ne sont plus, la mort n’est plus, la maladie n’est plus, la guerre n’est plus.

Le salut de notre monde est à notre Dieu. Notre salut, ton salut est à notre Dieu. C’est lui qui aura le dernier mot de l’histoire ; qui rendra à chacun selon ce qu’il aura fait. Nul ne pourra le tromper. C’est là que les pauvres recevront le royaume, que ceux qui pleurent seront consolés, que ceux qui ont faim et soif de justice seront rassasiés, que ceux qui sont persécutés recevront le royaume.

C’est là que les doux recevront récompense, les cœurs purs verront Dieu, ceux qui font œuvre de paix seront appelés fils de Dieu. Serons-nous de ceux-là ? À nous d’en décider aujourd’hui, chaque jour.

« Le salut est à notre Dieu… »

Que ces paroles lumineuses éclairent notre route dans ce monde de ténèbres. Ne cédons pas à la peur, ne cédons pas à la haine, à la vengeance, ne cédons pas à l’obscurité. Restons dans la lumière, dans l’amour, dans l’espérance et la foi. Restons dans la confiance. Afin que nous soyons à notre tour lumière du monde.

Que le Seigneur éclaire nos vies de sa parole et de son Esprit.

Qu’il nous conduise dans l’obéissance, l’amour qui éclaire tout.

Qu’il nous garde dans l’espérance aujourd’hui et pour toujours.

Pasteur Joël Mikaélian –  01/11/2020

 

Le salut est à notre Dieu