Lectures : Jean 20. 1 à 9 / Actes 10. 34 à 43 / Col. 3. 1 à 4

« Ils n’avaient pas encore compris… »

Paques - Jésus Christ est Ressuscité - Culte église Issy-les-Moulineaux

Cette semaine, à travers les réseaux sociaux, j’ai reçu cette chanson à succès : « You rise me up ». Chanson pleine d’espérance qui évoque l’expérience de celui qui passe par de dures épreuves et qui est relevé « ressuscité » par quelqu’un que l’auteur ne nomme pas. Il pourrait s’agir de Dieu, du Christ, de l’Esprit Saint, comme d’un personnage imaginaire, ou encore d’un ami, d’un conjoint. Quoiqu’il en soit, cette chanson témoigne de notre fragilité, de notre besoin de soutien, d’espérance, notamment ces jours-ci, face à la crise sanitaire que nous traversons. Où nous avons l’impression de nous retrouver devant un tombeau vide, vide d’espérance, face à cette situation qui nous dépasse et qui dépasse de loin les élites de tout bord ; nos « sachant » même, qui ne savent pas, ou pas tout ! Ce que certains admettent, et c’est tout à leur honneur. Ne sommes-nous pas un peu comme les disciples de Jésus, devant un tombeau vide d’espérance, sans aucune visibilité du lendemain ? Quel message recevoir en ce jour de Pâques confiné ?

1°) « Ils n’avaient pas encore compris… Que Jésus devait se relever d’entre les morts »

Au lendemain du jour où Jésus a été crucifié, son entourage est perdu. Il ne s’est rien passé, pas de miracle, on a crucifié Jésus comme un malfaiteur et on l’a mis au tombeau. D’ailleurs, il n’y avait presque personne à son enterrement. C’était bien fini. Pourtant, l’histoire est loin de l’être, elle ne fait que commencer ! Marie d’abord, quelques femmes selon les autres évangiles, vont au tombeau. Le tombeau est ouvert. Elles prennent peur et appellent les disciples. Pierre et Jean se précipitent, ils courent… Non, ce n’est pas possible ! Le tombeau est vide. Il y a là les bandelettes, le linge avec lequel on avait couvert Jésus. Ils croient mais sans vraiment y croire ! Témoins l’attitude qu’ils auront aux différentes apparitions du ressuscité. Ils se réunissent dans la peur. Thomas attend de voir ! Quelques jours après, alors qu’ils ont repris leur vie de pécheurs, Jésus les rejoint. Ils font une pèche miraculeuse. Jésus les invite à déjeuner. Et ils sont là, ne sachant que dire. Aucun n’osait lui poser la question : « qui es-tu ? ». Ils savaient que c’était le Seigneur, mais ils n’en croyaient par leurs yeux. C’était trop fort ! Et puis le ressuscité questionne Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? ». Suit un merveilleux dialogue entre Jésus et Pierre que seule la subtilité de l’original grec permet de comprendre. « Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime… » Et Jésus insiste jusqu’à ce que Pierre reconnaisse : «  Seigneur, tu connais toutes choses, tu sais bien que je t’aime ». Pierre dit ici : « tu sais toutes choses, tu sais que je ne peux pas t’aimer comme tu m’as aimé, mais je t’aime quand même ! » Et c’est là que Jésus lui confie sa mission et lui annonce une fin difficile, mais à la gloire de Dieu. « Lorsque tu seras devenu vieux… » Tu glorifieras Dieu par ta mort.

Avons-nous compris ? Que Jésus devait se relever d’entre les morts. Qu’il est ressuscité ! Qu’il a vaincu la mort ! Pour toi, pour moi, il est vivant ! L’incroyable est arrivé. Jésus est vivant. La mort a été vaincue, ce dernier ennemi de l’humanité a été vaincu pour tous et pour toujours. Avons-nous compris ? Que notre mission première est de l’aimer ? Que même nos épreuves les plus terribles peuvent glorifier Dieu ? Qu’en toutes choses, Dieu est capable de changer le mal en bien ? Avons-nous compris qu’un jour il nous relèvera de la mort aussi. En ces jours où le monde ne cesse de compter ses morts, à cause d’un virus venu nous rappeler notre nature mortelle, Celui qui a vaincu la mort nous invite à croire, à espérer, à aimer, à servir au lieu de nous laisser paralyser par la peur, décourager par le tombeau vide d’espérance, plein d’angoisse du lendemain. Il est vivant. Tout est entre ses mains, la vie comme la mort, le monde et l’univers. Avons-nous compris qu’en Jésus ressuscité, ceux qui croient en lui n’on plus rien à craindre ? Pourquoi ?

2°) « Le pardon des péchés est accordé par son nom à quiconque met sa foi en lui »

L’apôtre Pierre n’est pas mort tout de suite. Il a compris la mission que le Seigneur lui a confiée. Il a arrêté la pêche et mis sa vie au service de Dieu. Et le Seigneur l’a utilisé pour que la bonne nouvelle de l’évangile atteigne aussi les païens. Alors qu’il était dans la prière et le jeûne, il est invité chez Corneille, un païen qui avait soif de Dieu. Arrivé chez lui, il trouve toute une famille et des amis qui eux aussi ont soif de Dieu. Pierre leur parle de Jésus, de sa résurrection : « nous avons mangé avec lui et bu avec lui après sa résurrection d’entre les morts ». Oui, pas de doute, Jésus est ressuscité. Mais quel rapport avec la demande de Corneille ? Qu’est-ce que ça change pour moi, aurait pu dire Corneille ? Que Jésus soit ressuscité des morts, qu’il a vaincu la mort. Quel message ? Pierre poursuit : « Le pardon des péchés est accordé par son nom à quiconque met sa foi en lui ». Alors tout s’éclaire. C’est révolutionnaire ! Être pardonné de toutes ses fautes, libéré de toute culpabilité, de toute condamnation ! En Jésus ! C’est alors que l’Esprit Saint descend, que tous explosent de joie, célèbrent la grandeur de Dieu et se font baptiser au nom de Jésus Christ !

Avons-nous vécu une telle expérience spirituelle, expérience de foi, de paix, de pardon, de libération, de joie, de louanges, qui transforme la vie ! Expérience qui nous pousse vers Dieu, vers son église, vers une vie de service, de témoignage, de don de soi. Avons-nous centré notre vie sur Lui, le ressuscité, qui relève, qui conduit, qui accompagne, qui donne la vie en abondance, la joie, la paix. Ou bien, n’est-il qu’une option que je n’utilise qu’en cas de besoin ?

3°) « Puisque vous êtes ressuscité avec Christ… »

En ce jour de Pâques, l’apôtre Paul nous interpelle : « Puisque vous êtes ressuscité avec Christ… Recherchez ce qui est en haut, là où se trouve le Christ, assis à la droite de Dieu ; c’est en haut qu’est votre but, non sur la terre ». N’avez-vous pas compris ? Et de poursuivre : « Vous êtes morts, en effet, et votre vie est cachée avec le Christ, en Dieu. Quand le Christ paraîtra, alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui en pleine gloire ».

Sommes-nous vraiment ressuscités avec le Christ ? Ou sommes-nous encore devant les tombeaux vides d’espérance, remplis des joies de ce monde, des gloires de ce monde, des plaisirs de ce monde… Que des tombeaux vides d’espérance devant nous ! C’est tout ce que ce monde peut nous offrir et nous offrira toujours. N’attendons rien de plus de lui.

Attendons-nous au Christ ressuscité, celui en qui la vie est tout autre. Celui qui est la vie, qui donne la vie éternelle et tout ce qui est nécessaire pour vivre dans ce monde. Vivons dans ce monde avec Lui, selon sa Parole, en recherchant ce qui est en haut, l’amour pour Dieu, pour le prochain, une vie qui honore Dieu, une vie au service de son église, de son œuvre.

« Ils n’avaient pas encore compris… »

Mais ils ont vite changé d’avis ! Ils sont allés de par le monde, malgré les difficultés, les souffrances, les persécutions, leurs faibles moyens. Ils ont bouleversé le monde par le message d’espérance et de vie de l’évangile. Ils ont été de fidèles témoins de la résurrection du Christ et de toutes ses merveilleuses conséquences.

Et nous ? Qu’attendons-nous ? Pour changer d’avis peut être ? Pour nous décider pour le Christ ? Pour devenir et être de véritables témoins de sa résurrection, et de la merveilleuse espérance qu’elle nous donne !

12/04/2020 Pasteur Joël Mikaélian